Compte-rendu

Partenariats, investissement et éducation sur le devant de la scène lors du Symposium germano-africain sur la santé

14 octobre 2016

Une collaboration active entre gouvernements, société civile, institutions confessionnelles et entreprises privées est essentielle pour révolutionner et améliorer les soins de santé en Afrique : telle est la conclusion des participants au troisième Symposium germano-africain sur la santé organisé à Berlin, en Allemagne. Le symposium a pu entendre que ce travail nécessite une solide coordination et une sensibilisation active de la part d'institutions comme l'ONUSIDA.

Des représentants d'entreprises allemandes, des chefs religieux, des ministres de la santé et des universitaires se sont ainsi réunis pour étudier les moyens d'atteindre les Objectifs de développement durable en matière de santé, qui incluent la fin de l'épidémie de sida d'ici à 2030.

Les participants sont tombés d'accord sur la nécessité d'une innovation significative et d'un partenariat sur toute une série de thématiques, notamment le développement des capacités, l'accès aux services et le renforcement des systèmes de santé. Ils ont ensuite souligné le rôle actif joué par les organisations confessionnelles dans la prestation de services et insisté sur l'importance d'éduquer et de responsabiliser les jeunes, en particulier les femmes et les filles, tout en veillant à ce que personne ne soit laissé de côté dans la riposte au VIH et les autres besoins en matière de santé.

Thomas Silberhorn, Secrétaire d'État parlementaire du Ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement, a déclaré que son gouvernement étudiait activement des moyens d'encourager les entreprises allemandes à investir à l'étranger. Il a répété aux nombreuses entreprises présentes que le commerce ne suffisait pas à lui seul et qu'il était nécessaire d'investir activement dans le secteur de la santé en Afrique, notamment dans l'éducation et la formation professionnelle et dans le renforcement des services de santé de base. Tout en indiquant que l'Allemagne ne subventionnerait pas l'investissement, il a encouragé les pays africains à trouver des moyens pour augmenter leurs ressources nationales dans le domaine de la santé.

Roland Göhde, Président du German Healthcare Partnership, a également lancé un appel pour améliorer et étendre la formation, l'éducation et le développement des capacités en Afrique. M. Göhde a mis en avant cinq axes à cibler impérativement pour mettre fin à l'épidémie de sida et atteindre les Objectifs de développement durable : communication, coopération, cohérence, coordination et culture.

Le Directeur exécutif adjoint de l'ONUSIDA Luiz Loures a qualifié la riposte au sida de pionnière susceptible d'aider les partenaires à améliorer les soins de santé de façon globale. Il a souligné la nécessité d'une amélioration de l'accès pour tous aux services essentiels, qui s'appuie sur l'équité et les droits de l'homme. Cela signifie trouver des moyens d'atteindre les gens pour leur proposer des soins là où ils vivent et travaillent.

 

Participants

L'événement a réuni les Ministres de la Santé du Burkina Faso, du Cameroun, de Mauritanie, de Namibie et du Rwanda, ainsi que le Vice-ministre de la Santé de Sierra Leone et de hauts représentants de la classe politique et du secteur privé d'Allemagne.

Matshidiso Moeti, Directrice régionale pour l'Afrique de l'Organisation mondiale de la Santé, a prononcé un discours à la suite des déclarations d'ouverture de Christoph Kannengießer, Directeur général de l'Association économique germano-africaine, et Roland Göhde, Président de German Healthcare Partnership.

Les organisations confessionnelles étaient représentées par le Cardinal Turkson, du Conseil pontifical pour la Justice et la Paix au Vatican, et El Hadj Cissé Djiguiba, Imam de la Grande Mosquée d'Abidjan.

Luiz Loures, Directeur exécutif adjoint de l'ONUSIDA, a décrit une perspective de haut niveau pour le secteur de la santé en Afrique, tandis que les dirigeants des entreprises allemandes actives dans la prévention, le diagnostic, le traitement et les assurances se sont joints aux débats avec la société civile, les chercheurs et les organisations internationales.

Principaux messages

Les participants ont appelé à un dialogue actif et à une collaboration entre les différents acteurs.

Les entreprises privées ont tout un éventail de rôles à jouer, y compris dans la logistique. Par exemple, les chaînes d'approvisionnement des supermarchés peuvent aussi être utilisées pour améliorer la disponibilité et la pérennité des fournitures médicales, ainsi que pour éviter les vols.

Les gouvernements s'appuient sur les autres pour soutenir les services de dépistage et de conseil autour du VIH.

Il est important que les gouvernements adoptent une stratégie et déterminent d'abord leurs propres besoins avant de demander une aide, afin d'éviter d'être distraits par de nouvelles propositions.

Déclarations

« L'ENGAGEMENT DE NOTRE ÉCONOMIE VA AU-DELÀ DES ÉCHANGES COMMERCIAUX. NOUS AVONS BESOIN D'INVESTISSEMENTS DANS NOS PAYS PARTENAIRES, CAR L'INVESTISSEMENT EST LA SEULE FAÇON DE CRÉER DES EMPLOIS ET D'IMPLIQUER LES JEUNES ET LES ADMINISTRATIONS DANS UNE STRATÉGIE COMMUNE. »

Thomas Silberhorn Secrétaire d'État parlementaire du Ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement

« LE PAYSAGE AFRICAIN EST EN TRAIN DE CHANGER ET IL NOUS FAUT UN NOUVEAU MODÈLE ÉCONOMIQUE POUR L'ACCÈS AUX SOINS. NOUS DEVONS TRAVAILLER AVEC LES ORGANISATIONS CONFESSIONNELLES QUI DÉLIVRENT DES SERVICES. NOUS DEVONS TRAVAILLER AVEC LES COMMUNAUTÉS POUR COMPRENDRE LEURS BESOINS. ET NOUS DEVONS TRAVAILLER AVEC LE SECTEUR PRIVÉ POUR EXPLORER DE NOUVELLES FAÇONS D'INNOVER DANS LA SANTÉ. »

Luiz Loures Directeur exécutif adjoint de l'ONUSIDA

« UN VÉRITABLE DIALOGUE ENTRE POLITIQUE, SCIENCE ET ÉCONOMIE PEUT DONNER DES RÉSULTATS CONSIDÉRABLES, SUR LA BASE DE TROIS PRINCIPES : SOLIDARITÉ, SUBSIDIARITÉ ET SOUCI DU BIEN COMMUN UNIVERSEL. »

Cardinal Turkson Président du Conseil pontifical Justice et Paix au Vatican

« NOUS DEVONS SOUTENIR NOS FEMMES, NOS SŒURS, NOS FILLES DANS LA LUTTE CONTRE LES MUTILATIONS GÉNITALES, LE MARIAGE DES ENFANTS ET LE MARIAGE FORCÉ, ET NOUS DEVONS IMPLIQUER LES JEUNES DANS LE DÉVELOPPEMENT DE NOS SOCIÉTÉS. NOUS DEVONS PARLER AVEC EUX ET LEUR DONNER DES INFORMATIONS SUR LES MALADIES. »

El Hadj Cissé Djiguiba Imam de la Grande Mosquée d'Abidjan

« LES GENS PEUVENT S'OFFRIR UN TÉLÉPHONE MOBILE MAIS IL FAUT LEUR EXPLIQUER POURQUOI ILS DOIVENT CONTRIBUER À UNE ASSURANCE SANTÉ. ACTUELLEMENT, MOINS DE 20 % DE NOTRE POPULATION EST COUVERTE PAR L'ASSURANCE MALADIE ET NOUS PROPOSONS DE COUVRIR LA MOITIÉ D'ICI CINQ ANS. »

Kane Boubacar Ministre de la Santé, Mauritanie

« NOUS DEVONS REVOIR LA MANIÈRE DONT NOUS DÉPENSONS ET UTILISONS LES BUDGETS DISPONIBLES. NOUS DEVRIONS AVOIR NOS PROPRES SOURCES DE FINANCEMENT. QUAND QUELQU'UN T'AIDE À NETTOYER DERRIÈRE TOI, TU DOIS AUSSI NETTOYER DEVANT TOI. »

Smaïla Ouédraogo Ministre de la Santé du Burkina Faso

« NOUS AVONS RÉELLEMENT BESOIN DE COMMUNICATEURS ET DE COORDINATEURS AU NIVEAU INTERNATIONAL, COMME L'ONUSIDA, ET ILS DOIVENT ÊTRE DAVANTAGE SOUTENUS PAR NOS GOUVERNEMENTS. »

Roland Göhde Président du German Healthcare Partnership

« LA SANTÉ EST UN MARCHÉ EN PLEINE CROISSANCE. LES OBJECTIFS DE DÉVELOPPEMENT DURABLE SONT AMBITIEUX, MAIS ILS REPRÉSENTENT AUSSI UNE OPPORTUNITÉ DE COLLABORATION ENTRE LES GOUVERNEMENTS, LE SECTEUR PRIVÉ ET LA SOCIÉTÉ CIVILE. »

Matshidiso Moeti Directrice régionale pour l'Afrique, Organisation mondiale de la Santé