Reportage

Maintenir la dynamique de la riposte au sida dans le monde

24 avril 2019

Lors d’une visite en Afrique du Sud, Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA, a formulé la mise en garde suivante : la riposte mondiale au sida se trouve à un point d’inflexion, auquel les acquis obtenus jusqu’ici pourraient facilement s’inverser, sauf si des actions urgentes sont entreprises pour atteindre les objectifs fixés pour 2020 et les buts ambitieux définis pour la décennie à venir.

Dans un entretien avec le Ministre de la Santé sud-africain, Aaron Motsoaledi, M. Sidibé a félicité le pays pour ses progrès accomplis à ce jour et encouragé le gouvernement à accélérer l’action pour atteindre les objectifs ambitieux qui mettront la riposte au VIH sur un chemin durable pour en finir avec l’épidémie de sida d’ici à 2030. M. Sidibé a déclaré qu’il était temps d’exploiter pleinement le pouvoir des communautés pour combler les lacunes restantes dans les objectifs de traitement 90-90-90 de l’ONUSIDA. 

Lors d’une rencontre avec la Première dame d’Afrique du Sud, Tshepo Motsepe, M. Sidibé a encouragé cette dernière à utiliser sa voix et sa popularité pour autonomiser les personnes qui n’ont pas de visibilité et n’ont pas accès aux services, en insistant particulièrement sur l’importance d’ouvrir aux adolescentes l’accès au vaccin contre le papillomavirus humain pour la prévention du cancer du col de l’utérus. 

Mme Motsepe a fait part de sa volonté de s’engager sur les questions nationales et internationales dans l’intérêt du développement social. « La santé, ce n’est pas simplement l’absence de maladie », a-t-elle indiqué. « Certains m’appellent la Première dame, d’autres l’épouse du Président, mais quel que soit mon titre, je suis une travailleuse sociale pour l’Afrique du Sud ».

M. Sidibé a également rencontré l’ancien Président sud-africain Kgalema Motlanthe et l’a encouragé à faire en sorte que les gens restent conscients des risques sérieux de perdre la dynamique de la riposte au sida, et notamment de la nécessité d’impliquer davantage les hommes dans le dépistage du VIH et l’observance du traitement. 

M. Motlanthe, qui est membre de Champions for an AIDS-free Generation en Afrique, a fait part de son appréciation des efforts menés par M. Sidibé tout au long de sa carrière, notamment en tant que Directeur exécutif de l’ONUSIDA. Il a fait remarquer que M. Sidibé n’avait cessé de définir les étapes cruciales dans les progrès de la riposte au sida, et d’en plaider la cause.

« Vous avez toujours répondu présent », a-t-il déclaré.  

Lors de son séjour à Johannesburg, M. Sidibé s’est adressé aux directeurs des bureaux nationaux de l’ONUSIDA en Afrique orientale et australe. Il leur a rappelé la vocation première de l’ONUSIDA : répondre aux besoins des personnes vivant avec le VIH et des personnes exposées au risque d’infection. En tant qu’organisation œuvrant dans le domaine de la santé, il a souligné que l’ONUSIDA jouait un rôle unique dans la défense des droits des personnes vulnérables, en s’engageant fermement aux côtés de la société civile et en insistant sur le fait que personne ne devait subir de discrimination à cause de son mode de vie ou de ses choix amoureux. 

« L’ONUSIDA n’est pas une organisation pilotée par la logistique ou le matériel », a-t-il déclaré. « C’est une organisation qui place l’humain au cœur de son action ».

« La riposte au sida, notamment en Afrique orientale et australe, délivre des enseignements et des approches qui permettent d’assurer la pérennité à travers le leadership politique, la mobilisation des ressources et l’engagement des communautés », a-t-il ajouté.

« Si les gens sont derrière vous, vous avez vraiment les moyens de rendre le monde meilleur. »