Déclaration à la presse

L’ONUSIDA se déclare préoccupé par la décision de l’Assemblée nationale burundaise de criminaliser les relations homosexuelles


GENÈVE, 27 avril 2009 – Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) regrette la décision de l’Assemblée nationale burundaise de criminaliser les relations homosexuelles et se déclare préoccupé à ce sujet.

L’ONUSIDA avait bon espoir qu’une telle loi ne soit pas promulguée puisqu’en février dernier, les sénateurs burundais avaient massivement rejeté un amendement du code pénal qui comprenait des dispositions prévoyant l’emprisonnement des personnes ayant des rapports sexuels avec des personnes de même sexe.
 
« La décision de criminaliser les relations homosexuelles est une grave régression pour la riposte au sida au Burundi et pour les droits des personnes visées par cette loi », a déclaré Michel Sidibé, le Directeur exécutif de l’ONUSIDA. « Étant donné que ces lois de caractère discriminatoire poussent les gens à vivre dans la clandestinité, elles auront un effet négatif tant sur l’offre de programmes de prévention du VIH que sur l’accès au traitement des personnes vivant avec le VIH. »
 
Des faits indiquent que, s’agissant des lesbiennes, des personnes transsexuelles et des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, la protection de leurs droits, tant dans la législation que dans la pratique, et l’intensification des programmes visant à répondre à leurs besoins en matière de VIH et de santé constituent, si elles vont de pair, des composantes indispensables et complémentaires d’une riposte efficace à l’épidémie.

Dans la Déclaration politique sur le VIH/sida adoptée par les Nations Unies en 2006, les États se sont engagés à faire tomber les obstacles juridiques à la riposte au sida et à voter des lois protégeant les populations vulnérables. Toutefois, plus de 80 pays sont toujours dotés d’une législation prohibant les comportements homosexuels.

L’ONUSIDA exhorte les gouvernements à prendre des mesures visant à éliminer la stigmatisation et la discrimination auxquelles doivent faire face les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les lesbiennes et les personnes transsexuelles, et à créer des contextes sociaux et juridiques garantissant le respect des droits de l’homme et l’accès universel à la prévention, au traitement, aux soins et à l’appui dans le domaine du VIH.


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