Communiqué de presse

L'ONUSIDA demande aux pays d'examiner les progrès réalisés concernant leurs objectifs nationaux en matière de sida


En prévision de la Réunion de haut niveau de l'Assemblée générale des Nations Unies sur les Objectifs du Millénaire pour le développement, l'ONUSIDA demande à tous les pays d'examiner les progrès réalisés et les obstacles existants dans la réalisation de leurs objectifs nationaux en matière d'accès universel. 

Gaborone/Genève, le 18 février 2010 – L'ONUSIDA appelle à un effort international pour renouveler l'engagement des pays à réaliser l'accès universel à la prévention, aux traitements, à la prise en charge et à l'appui en matière de VIH. Les pays sont vivement incités à entreprendre un processus large et ouvert de consultation, réunissant des représentants des gouvernements, les partenaires du développement, des organisations de la société civile, des réseaux de personnes vivant avec le VIH et des associations communautaires, afin d'examiner les progrès réalisés par rapport aux objectifs nationaux en matière d'accès universel. L'ONUSIDA aidera les pays et les organes régionaux à organiser ce processus.

Cet appel à l'action a été lancé par le Directeur exécutif de l'ONUSIDA, M. Michel Sidibé, à l'occasion d'une visite officielle au Botswana.

« L'accès universel à la prévention, aux traitements, à la prise en charge et à l'appui en matière de VIH est une question d'équité. Il s'agit d'un mouvement mondial et sans précédent, qui permet de sauver des millions de vies humaines », a déclaré M. Sidibé. « Les progrès ont toutefois été inégaux ; nous devons donc maintenant faire le point sur les réussites et les échecs et relier les futurs progrès enregistrés par les pays dans le domaine du sida aux Objectifs du Millénaire pour le développement. »

L'ONUSIDA a félicité le Botswana pour ses avancées sur la voie de l'accès universel. Malgré une prévalence du VIH parmi les plus élevées au monde, le pays a réussi à fournir des traitements antirétroviraux à plus de 80% des personnes nécessitant un traitement. Il a également réalisé des avancées considérables dans le domaine de la prévention de la transmission mère-enfant du VIH, avec une couverture par les services de 93% en 2009. Le Botswana fait partie des premiers pays africains à s'être fixé des objectifs en matière d'accès universel. 
 
« Nous avons réussi grâce à la volonté résolue du Gouvernement, des partenaires du développement et de la société civile de fixer des objectifs ambitieux et de surmonter les obstacles », a déclaré Lesego Motsumi, Ministre des Affaires présidentielles et de l'Administration publique du Botswana. « A cet égard, nous accueillons favorablement la demande de l'ONUSIDA d'examiner les progrès réalisés en matière d'accès universel, dans l'optique de l'accomplissement des Objectifs du Millénaire pour le développement. »

Le mouvement pour l'accès universel a été lancé en 2006, lorsque les Etats membres des Nations Unies ont signé une déclaration politique sur la réalisation de l'accès universel à la prévention, aux traitements, à la prise en charge et à l'appui en matière de VIH. Il vise à faire en sorte que toute personne dans le monde puisse accéder à des services de prévention, de traitement et d'appui médico-social en 2010. Les pays ont affirmé leur engagement en se fixant des objectifs nationaux ambitieux. Toutefois, les progrès réalisés par rapport à ces objectifs sont variables, certains pays dépassant certains objectifs tout en échouant à en atteindre d'autres.

« Le temps est maintenant venu pour les personnes vivant avec le VIH et les représentants de nos gouvernements de s'asseoir ensemble autour d'une table et d'aborder avec honnêteté la question de la voie à suivre pour changer le cours de l'épidémie », a déclaré David Ngele, un représentant du Réseau des personnes vivant avec le VIH au Botswana.

Les processus d'examen nationaux et régionaux, qui se dérouleront dans l'ensemble des régions du monde, s'appuieront sur les données recueillies pour établir les rapports d'activité nationaux de 2010, qui serviront de base pour identifier les obstacles aux avancées et les stratégies permettant d'atteindre les objectifs fixés pour 2010 et au-delà. L'ONUSIDA réunira une équipe consultative internationale, qui analysera les rapports d'examen et fera des recommandations sur la manière d'intensifier les progrès réalisés sur la voie de l'accès universel.

L'ONUSIDA s'engage à s'assurer du soutien des organes régionaux de coopération politique, sociale et économique, à ce processus qui se déroulera au cours de l'année 2010. « En Afrique, ce processus permettra aux pays de l'ensemble du continent de mesurer les progrès réalisés par rapport à l'engagement d'atteindre l'objectif de l'accès universel en 2010, pris par les membres de l'Union africaine à Brazzaville en 1996 », a déclaré M. Sidibé.

Les processus d'examen de 2010 offriront un forum qui obligera les partenaires à rendre des comptes tout en célébrant les progrès accomplis. Par ailleurs, décideurs et responsables de programmes auront la possibilité d'esquisser ensemble de nouvelles stratégies visant à éliminer les obstacles à la mise en oeuvre des initiatives. Ces consultations seront l'occasion d'analyser les approches existantes de la prévention du VIH et de recenser les insuffisances et les priorités dans ce domaine. Le processus devrait agir comme le catalyseur d'une révolution de la prévention, dont l'objectif est d'arriver à zéro nouvelle infection, notamment par l'élimination de la transmission mère-enfant du VIH. Il aidera également les pays à réajuster leurs plans d'action concernant l'accès aux traitements antirétroviraux en fonction des nouvelles directives thérapeutiques et leur permettra de commencer à se pencher sur Traitement 2.0, une nouvelle génération d'options thérapeutiques durables.

La crise économique actuelle et les coupes qu'elle a entraînées dans les budgets nationaux et les investissements dans l'aide internationale ont révélé la vulnérabilité des programmes nationaux de lutte contre le sida. Les processus d'examen comporteront une évaluation des schémas actuels de dépenses dans le domaine du sida. Ils permettront ainsi de proposer de nouvelles possibilités d'investissements adaptées à l'évolution locale de l'épidémie et d'accroître l'efficacité des actions entreprises.

Les résultats du processus d'examen doivent aboutir à la révision des cadres stratégiques nationaux, dans le but de réactualiser la riposte au sida dans les pays. Ce processus donnera aux pays la dynamique nécessaire pour accélérer les progrès sur la voie de l'accès universel, permettant ainsi des avancées vers la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.

Centre de presse