Reportage
Séminaire continental de haut niveau sur le droit à la santé et à la protection sociale en Afrique
09 décembre 2021
09 décembre 202109 décembre 2021La santé est un droit, mais en Afrique, on estime que jusqu’à 38 % de la population retarde
La santé est un droit, mais en Afrique, on estime que jusqu’à 38 % de la population retarde ou abandonne des soins de santé en raison de leurs coûts élevés et des frais à leur charge. L’Afrique est le continent où la plus grande partie de la population n’a pas accès à la protection sociale et aux soins de santé adéquats, et où les besoins humains sont les plus importants.
La production locale limitée et la dépendance aux marchés extérieurs et au financement constituent des obstacles à un accès équitable aux médicaments et autres fournitures médicales en Afrique. Tous les pays du continent sont des importateurs nets de produits médicaux et pharmaceutiques. La plupart importent entre 70 et 90 % des médicaments consommés.
L’arrivée de la pandémie de COVID-19 et ses conséquences dévastatrices en Afrique montrent qu’il reste encore fort à faire pour mettre en œuvre et adapter à la réalité locale les divers instruments internationaux, continentaux, régionaux et nationaux en matière de droits humains.
Pour remédier à ces lacunes, la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples (ACHPR) a organisé le séminaire régional de haut niveau sur le droit à la santé et à la protection sociale en Afrique, à Dakar, au Sénégal, du 8 au 10 décembre. Cette rencontre visait à sensibiliser les États membres, les instituts nationaux de défense des droits humains, les organisations non gouvernementales et d’autres partenaires sur les problématiques de la déficience des systèmes de santé et d’une couverture insuffisante de la protection sociale. Par ailleurs, elle souhaitait favoriser le partage de bonnes pratiques en matière de systèmes de santé et de protection sociale, ainsi que la formulation de recommandations clés pour leur mise en œuvre.
« Nous ne devrions pas recevoir une solution de l’extérieur, mais résoudre nos propres problèmes de santé en Afrique. La dépendance au financement international rend les progrès vulnérables », a déclaré Maria Teresa Manuela, commissaire de l’ACHPR et rapporteuse spéciale sur les droits des femmes en Afrique.
Le financement du droit à la santé est un important domaine de collaboration entre l’ONUSIDA et l’ACHPR qui sera officialisé dans un rapport publié en 2022.
« Les pandémies peuvent être un catalyseur de réformes de financement transformatrices qui défendent le droit à la santé pour les personnes laissées pour compte. Il faut tirer profit des leçons tirées de la riposte au sida et de nombreux autres exemples de leadership en Afrique pour mobiliser davantage le volontarisme et les investissements afin de mettre fin au sida et aux autres pandémies, mettre un terme aux inégalités et accélérer la réalisation du droit universel à la santé », a déclaré Patrick Brenny, directeur de l’équipe de l’ONUSIDA d’appui aux régions pour l’Afrique occidentale et centrale Il a encouragé les parties prenantes à fournir des preuves démontrant l’impact sur le droit à la santé des stratégies de financement et des politiques fiscales proposées, à renforcer l’aide au développement dans plus de 35 pays et à promouvoir une plus grande participation des parlementaires au dialogue sur le financement afin d’établir un lien avec les décisionnaires en la matière.