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Cinq questions sur la riposte au VIH au Togo

01 novembre 2021

À la veille du Sommet de l’Afrique occidentale et centrale sur le VIH/sida qui se tiendra à Dakar du 31 octobre au 2 novembre 2021, l’ONUSIDA a posé à ses directeurs nationaux de la région cinq questions sur la riposte au sida dans leur pays. Voici les réponses de Eric VERSCHUEREN, Directeur national de l’ONUSIDA au Togo.

« La riposte au VIH a fait preuve d’une résilience exemplaire lors de l’épidémie de COVID-19 au Togo. Le pays se démarque par sa bonne gestion de la crise, l’intégration avancée des acteurs communautaires dans la riposte et sa contribution aux deux derniers appels à la reconstitution des ressources du Fonds mondial »

Eric VERSCHUEREN Directeur national de l’ONUSIDA au Togo

Le Togo signe des progrès impressionnants en matière de réductions des nouvelles infections et des décès liés au VIH, et s’attaque aux questions liées aux droits de l’homme et au genre. Cependant, les efforts doivent persévérer pour lutter contre les inégalités profondes du pays, les risques qu’encourent les jeunes et les adolescents et pour fournir l’accompagnement psychologique, social et nutritionnel que nécessitent les personnes vivant avec le VIH.

Dans le contexte de COVID-19, les systèmes de santé résistent bien à la pression des nouveaux patients et des nouveaux besoins. Mais l’impact de l’épidémie se fait sentir sur l’économie et la compétition budgétaire entre ministère va être forte au sortir de la crise—il ne faudra pas oublier que les ressources domestiques sont essentielles à la riposte au VIH.

1. Quels sont les principaux progrès réalisés dans la riposte de votre pays à l’épidémie de VIH au cours des cinq dernières années ?

La lutte contre le VIH au Togo avance, et les plans sont ambitieux. Les estimations de AIDSINFO/Spectrum montrent une réduction des nouvelles infections de plus de 50% (de 5,200 par an en 2010 à 2,400 en 2020) et des décès liés au VIH (de 6,600 par an en 2010 à 3,000 en 2020). Le Plan Stratégique National 2021-2025 inclus désormais un axe particulier sur les droits humains et le genre. Un index sur la stigmatisation a vu le jour en 2021, et une évaluation des lacunes dans les textes légaux a eu lieu. Une évaluation des questions de genre dans la riposte au VIH aura lieu d’ici la fin de l’année, et un nouveau plan stratégique spécifiquement sur les droits humains et le genre sera développé début 2022.

2. Quels sont les principaux défis à relever ?

Il faut accentuer, en priorité, les efforts en termes de traitement et de prévention pour atteindre l’objectif « 95-95-95 » c’est-à-dire que 95% des personnes vivant avec le VIH (PVVIH) connaissent leur statut ; 95% d’entre elles reçoivent un traitement antirétroviral (ARV) et 95% de celles-ci aient une charge virale supprimée. Pour cela, il faut améliorer l’accès aux services préventifs et de traitement des jeunes et des adolescents, renforcer l’accompagnement psychologique, social et nutritionnel des PVVIH, et continuer le plaidoyer pour améliorer l’environnement des populations clés. Bien entendu, réduire les inégalités sera également primordial.

3. Comment la COVID-19 a-t-elle affecté la riposte au VIH dans votre pays ?

Il n’y a heureusement pas eu rupture de l’offre des services VIH au Togo lors de l’épidémie de COVID-19. Entre avril et juin 2020, il y a eu une chute de fréquentation des services dû à une appréhension devant cette nouvelle maladie. Cette situation a été corrigée, entre autres par certaines mesures du ministère de la Santé, de l’Hygiène Publique et de l'Accès Universel aux Soins. Du fait du ralentissement de la production de médicaments en Inde et des problèmes liés au transport, il y a eu une tension importante sur la disponibilité des intrants nécessaires à la riposte au VIH (tests, ARV, et autres). Cependant, grâce à une bonne coordination et l’intervention des partenaires, une rupture problématique a pu être évitée.

4. Qui sont les leaders méconnus de la riposte au sida dans votre pays ?

La riposte est déjà très inclusive grâce à l’implication effective des acteurs gouvernementaux, du parlement, des collectivités territoriales, du secteur communautaire, du secteur privé et des partenaires techniques et financiers.

Depuis 2015, une politique nationale des interventions à base communautaire existe, assortie d’un plan stratégique. Les associations de la société civile en sont les principaux acteurs. Outre les associations, les pairs éducateurs/animateurs, et les médiateurs assurent la mise en œuvre des activités du volet communautaire sous la supervision des ONG.

Les organisations de société civile sont regroupées dans une plateforme pour la lutte contre le VIH, et inclut aussi des réseaux des religieux regroupant chrétiens, musulmans et animistes. Elles représentent 7% des structures accréditées, mais elles assurent la prise en charge médicale de 30% des PVVIH. Elles assurent aussi la quasi-totalité des services de prévention et de prise en charge psychosociale. Il existe des réseaux regroupant des PVVIH (RAS+), des hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes (Cupidon), et des professionnelles du sexe (AFAZ).

Cette plateforme reçoit des financements du Fonds mondial.

5. Si vous pouviez demander à votre chef d’État de changer une chose pour renforcer la riposte au VIH, quelle serait-elle ?

Malgré les difficultés dû au COVID-19 et la compétition des autres priorités et des autres ministères, il faut augmenter la contribution financière de l’État. Il faut souligner cependant que lors des deux derniers appels à la reconstitution des ressources du Fonds mondial, le Togo a contribué un million de dollars—un bon exemple de solidarité globale.

Sommet régional sur le VIH

Ouverture d’un centre d’accueil pour les travailleuses du sexe au Togo

24 mars 2021

L’Association des Femmes Amazones Zen (AFAZ) aura attendu pendant des années l’ouverture d’un centre d’accueil à Lomé. C’est maintenant chose faite, les travailleuses du sexe ont désormais un endroit où trouver refuge et de l’aide dans la capitale togolaise.

Le centre a ouvert ses portes en octobre dernier grâce à un financement par le Plan d’urgence du Président des États-Unis pour la lutte contre le sida par le biais du projet Mettre fin au sida en Afrique de l’Ouest mis en œuvre par FHI 360. Il fournit des services de prévention et de dépistage du VIH, un traitement contre les infections sexuellement transmissibles, une prise en charge des personnes séropositives et des survivantes de violences basées sur le genre.

La coordonnatrice d’AFAZ, Honorine Têlé Mensah, déclare que les centres d’accueil comme le leur apportent de nombreux avantages à la communauté. Les femmes y trouvent une oreille attentive, des informations et des formations, ainsi qu’un lieu de rencontre et de partage. C’est un endroit où elles se sentent libres et à l'abri de la discrimination et la stigmatisation. « En libérant la parole des femmes et en leur donnant confiance en elles, nous leur permettons de devenir un exemple au sein de la communauté. Ainsi, le centre a un impact sur toute la communauté », indique-t-elle.

Mais les difficultés ne manquent pas. « Certaines personnes sont contre le dépistage et nous manquons parfois de colis alimentaires qui aident les personnes vivant avec le VIH à suivre leur traitement, ainsi que de produits comme les réactifs pour le dépistage du VIH. Les restrictions dues à la pandémie de la COVID-19 ne nous aident pas non plus. » Selon elle, il faudrait revoir le mode de financement et prendre en compte la fourniture d’articles comme les colis alimentaires.

« J’aimerais que tous les membres d’AFAZ au Togo puissent bénéficier de centres d’accueil et de prise en charge comme celui de Lomé », poursuit-elle. À l’avenir, elle souhaite voir le centre élargir son action. « Ce serait formidable si les membres pouvaient suivre des formations portant sur la création d’entreprise ou des activités générant des revenus », explique-t-elle.

« Les centres d’accueil sont souvent le seul endroit où les travailleuses du sexe ont accès à une prise en charge médicale, à des conseils juridiques et à d’autres services. Ce sont également des lieux où les travailleuses du sexe peuvent se réunir en toute sécurité, signaler des abus et créer une mobilisation en faveur de leurs droits », indique Eric Verschueren, directeur pays de l’ONUSIDA pour le Togo. « L’ONUSIDA soutient l’ouverture de nouveaux centres dans le pays. » 

Notre action

Populations clés

Investir dans les communautés pour faire la différence en Afrique occidentale et centrale

09 octobre 2019

Plus de 5 millions de personnes vivent avec le VIH en Afrique occidentale et centrale, la région accuse un retard pour parvenir à l’objectif de mettre fin au sida d’ici 2030. Chaque jour, on y recense plus de 760 nouvelles contaminations et seulement 2,6 millions des 5 millions de personnes porteuses du virus suivent un traitement.

Un désintéressement de la classe politique, des systèmes de santé fragiles et un faible soutien accordé aux organisations citoyennes, auxquels viennent s’ajouter des barrières telles que la pénalisation liée au VIH, sont les principaux obstacles à toute amélioration. Un plan de rattrapage régional vise à aider la région à combler son retard pour atteindre son objectif de tripler le nombre de personnes suivant une thérapie antirétrovirale d’ici 2020 et de contrôler l’épidémie. Même si des progrès sont faits, leur rythme reste trop lent. La situation des enfants est particulièrement préoccupante dans cette région : seulement 28 % des moins de 15 ans vivant avec le VIH ont accès à une thérapie antirétrovirale.

« Nous avons besoin de réglementations et de programmes qui mettent l’accent sur les personnes et non les maladies. Cela permettra d’impliquer totalement les communautés dès les premières phases de conception, d’élaboration et de réalisation des stratégies de santé », a expliqué Gunilla Carlsson, Directrice exécutive par intérim de l’ONUSIDA, lors de son allocution au cours de la 6e Conférence de reconstitution des ressources du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme organisée en France à Lyon les 9 et 10 octobre.

En effet, les exemples d’investissements réussis dans les communautés ne manquent pas. « La riposte est plus rapide et efficace lorsqu’elle est menée par les personnes qui en ont le plus besoin », a indiqué Jeanne Gapiya qui vit avec le VIH depuis de nombreuses années et est à la tête de l’organisation non gouvernementale ANSS au Burundi.

Le dépistage et la prévention du VIH sont plus efficaces, en particulier parmi les groupes marginalisés, lorsqu’ils sont offerts par les communautés. « La plupart des personnes dépistées par les communautés le faisaient pour la première fois, ce qui illustre bien l’importance unique et cruciale des organisations citoyennes », a expliqué Aliou Sylla, directeur de Coalition Plus Afrique.

L’un des défis fondamentaux de la région consiste à réduire le nombre de nouvelles infections parmi les enfants et de garantir que les femmes accèdent aux services dont elles ont besoin. Les réseaux de mères séropositives qui s’entraident pour rester en bonne santé et pour éviter la transmission du VIH de la mère à l’enfant constituent un moyen efficace d’améliorer la santé aussi bien des mères que des enfants.

« Notre stratégie reposant sur les communautés fonctionne. Les endroits où nous sommes présents ont atteint l’objectif de zéro nouvelle infection au VIH parmi les enfants et tous les enfants qui viennent chez nous suivent un traitement », a indiqué Rejane Zio de Sidaction.

Le financement reste toutefois un problème. Même si les ressources totales allouées à la riposte au sida ont augmenté et que le VIH reste le thème prioritaire du développement de l’aide sanitaire, les investissements nationaux ne représentent toujours que 38 % des ressources disponibles pour lutter contre le VIH en Afrique occidentale et centrale, contre 57 % dans le monde entier. L’accélération de la riposte régionale nécessite d’intensifier les investissements nationaux et de renforcer simultanément l’aide apportée par les donateurs internationaux. Bintou Dembele, directrice exécutive d’ARCAD-Sida au Mali, a expliqué : « Les communautés disposent de l’expertise, mais les fonds nous manquent pour satisfaire les besoins. »

Les stratégies impliquant la base de la société dans la région jouissent d’un support croissant. Reconnaissant l’importance des efforts menés par les communautés, Expertise France et l’Institut de la Société Civile pour la Santé et le VIH en Afrique de l’Ouest et du Centre ont annoncé un nouveau partenariat, le 9 octobre. « L’institut réunit 81 organisations de 19 pays. Sa mission consiste à améliorer l’influence politique au niveau national et international, ainsi qu’à galvaniser l’expertise de la société civile dans la réalisation des programmes. Ce partenariat attire l’attention sur notre contribution essentielle », a déclaré Daouda Diouf, directeur d’Enda Santé et président du comité de direction de l’institut. « La situation en Afrique de l’Ouest et centrale reste une priorité. Il est indiscutable que les stratégies impliquant les communautés offrent plus de souplesse et sont mieux adaptées pour apporter une réponse aux pandémies », a ajouté Jérémie Pellet d’Expertise France.

L'adoption d'une approche mettant en avant les individus figure au cœur des réformes régionales. On assiste à un renforcement de la volonté régionale d’accélérer la riposte et de renforcer les stratégies communautaires éprouvées. Cela donne espoir en l’avenir pour ce qui est de la lutte contre l’épidémie du VIH en Afrique occidentale et centrale.

Le réseau parlementaire francophone réitère son engagement à mettre fin au sida, à la tuberculose et au paludisme

12 octobre 2018

Le Réseau parlementaire de lutte contre le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme a réaffirmé son engagement à accroître le financement pour mettre fin à ces trois maladies, lors de sa réunion annuelle à Lomé du 4 au 5 octobre. Le réseau exhortera les Chefs d’État et de gouvernement de la Francophonie pour qu’ils accroissent leurs investissements lors de la sixième conférence de reconstitution des ressources du Fonds mondial, qui aura lieu à Lyon en octobre 2019.

« L’ONUSIDA reconnaît les initiatives importantes menées par les parlementaires Francophones tant au niveau national qu’international, ainsi que les actions de mobilisation et de plaidoyer menées par le Réseau parlementaire de lutte contre le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme», a déclaré Christian Mouala, Directeur Pays, représentant le Directeur Exécutif de l’ONUSIDA.

Le réseau, qui est affilié à l’Assemblée Parlementaire de l’Organisation internationale de la Francophonie, a aussi affirmé son engagement à se concentrer sur la réforme des lois punitives qui perpétuent la stigmatisation et la discrimination liées au VIH et à la Tuberculose.

 « La lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme nécessite l’engagement de tous: les ministères de la santé des pays, les chercheurs, les bailleurs de fonds et, bien entendu, les parlementaires. Ce n’est que par la mise en commun de nos efforts et par la force de nos parlements et de ses membres que nous pouvons espérer, un jour, vaincre ces fléaux. » a affirmé Didier Berberat, Président du Réseau parlementaire de lutte contre le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme, Conseiller aux Etats, Suisse.

L’ONUSIDA a un accord de partenariat avec l’Assemblée Parlementaire de l’Organisation internationale de la Francophonie. Il sera renégocié cette année autour des questions du financement et de la réforme des lois.

Quinzaine de la Francophonie inclut le dépistage du VIH au Togo

25 mars 2017

L'ONUSIDA et l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF) se sont associés pour soutenir la campagne ProTEST HIV lancée par l’ONUSIDA pour encourager les jeunes à se faire dépister pour le VIH.

Elle promeut l'importance du dépistage volontaire du VIH, des soins et du soutien aux personnes vivant avec le VIH et des programmes plus larges de prévention du VIH chez les jeunes et les adolescents ainsi que les informer sur leurs droits lié à la santé et la reproduction et leur santé sexuelle.

Plus de 2300 adolescents et jeunes sont venus aux divers ateliers liés au VIH et plus de 600  personnes ont procédé à un test VIH. Pendant la "Quinzaine de la Francophonie" du 10 au 25 mars, les organisateurs on distribués 5 000 préservatifs (pour hommes et femmes.)

Le bureau de l’ONUSIDA Togo, le bureau régional pour l'Afrique de l'Ouest de l'OIF en partenariat avec le Ministère du Développement, le Ministère de la Santé/ PNLS, le Village du Bénin, l’Université de Lomé, la Maison TV5 Monde se sont tous mobilisés afin de démontrer le pouvoir de l’action collective.  Ils ont réitérés que la fin du sida d'ici à 2030 se fera qu'en travaillant ensemble.

L’ONUSIDA travaille avec les pays pour veiller à ce que 30 millions de personnes vivant avec le VIH aient accès au traitement d’ici à 2020.

Déclarations

"Dans un mouvement d’ensemble, nous devons saisir toute occasion offerte comme celle-ci pour transformer durablement notre économie, notre société et notre environnement. Nous pouvons y parvenir si nous créons les conditions favorables, y compris mettre fin au VIH d'ici 2030 auprès de jeunes."

Alexandre Etsri Homevor Secrétaire Général du Ministère de la Planification du développement, Togo

"En tant que jeune pour éviter les nouvelles infections, nous devons utiliser toutes les techniques de l'information afin que les étudiants/jeunes reçoivent des messages adaptés quant à ce qui concerne l’infection à VIH, l'accès au dépistage à VIH, sans oublier la lutte contre la problématique des grossesses précoces."

Eli Apedo Président de la plateforme des OSC-VIH et de promotion de la santé-Lomé Commune

VIH, sécurité et urgence humanitaire en Afrique

19 octobre 2016

Une table ronde de haut niveau organisée par l'ONUSIDA et le gouvernement togolais le 14 octobre à Lomé, au Togo, a abordé la question du VIH, de la sécurité et des urgences humanitaires en Afrique. Cette table ronde a eu lieu en marge du Sommet extraordinaire de l'Union africaine sur la Sécurité et la Sûreté maritimes et le Développement en Afrique.

En 2014, plus de 314 millions de personnes ont été touchées par des crises humanitaires dans le monde, dont 67 millions ont été déplacées de force. On estime à 1,7 million le nombre de personnes vivant avec le VIH dans ces contextes d'urgence.

La réunion s'est concentrée sur l'importance de mettre en œuvre la résolution 1983 du Conseil de sécurité des Nations Unies sur la riposte au VIH dans les situations de conflit et d'urgence, en renforçant la focalisation, l'action et les résultats en matière de violence sexuelle et en intégrant le VIH dans les missions de maintien de la paix.

Une attention particulière a été apportée à la région de l'Afrique centrale et occidentale, touchée par de nombreuses crises et situations post-crise, et où seulement une personne vivant avec le VIH sur trois a accès au traitement antirétroviral.

Principaux messages

  • Le rapport d'évaluation de la résolution 1983 devrait être discuté lors de la prochaine réunion du Conseil de sécurité des Nations Unies, au mois de novembre.
  • La riposte au VIH devrait être renforcée dans les situations de conflit et d'urgence et il faudrait plus de focalisation et d'actions pour lutter contre la violence sexuelle.
  • Le VIH devrait être davantage intégré dans les missions de maintien de la paix.
  • Les individus devraient être placés en avant et au cœur de la riposte et personne ne devrait être laissé de côté dans la riposte au VIH dans les situations d'urgence et de conflit.
  • Les fonds humanitaires et de développement consacrés à la prévention du VIH et des violences sexistes ainsi qu'à la riposte devraient faire partie des stratégies nationales relatives aux crises humanitaires et au VIH.
  • Les droits de l'homme et la dignité devraient être pleinement respectés dans toutes les situations d'urgence humanitaire.

Déclarations

« Nous sommes très fiers que nos forces armées soient très bien représentées dans les missions de maintien de la paix. Il faut aussi noter qu'elles sont fermement engagées dans la riposte nationale au sida, mais nous avons pour perspective d'intensifier la mise en œuvre de la résolution 1983 du Conseil de sécurité des Nations Unies. »

Moustapha Mijiyawa Ministre de la Santé, Togo

« Au Bénin, un Manuel de bonne conduite a été élaboré. Depuis les premiers jours de l'épidémie, nos soldats passent un test de dépistage avant et après les interventions militaires et ils se voient proposer un traitement s'ils sont diagnostiqués séropositifs au VIH. »

Fernand Maxime Ahojo Prefet Maritime, Benin

« Si nous ne traitons pas la question du VIH dans le cadre de la sécurité et des urgences humanitaires, nous n'en finirons pas avec l'épidémie de sida. »

Djibril Diallo Directeur régional de l'ONUSIDA pour l'Afrique occidentale et centrale

« De manière systématique, nous fournissons à nos troupes des conseils de bonne conduite et nous appliquons la tolérance zéro pour les abus sexuels. Cela aide non seulement à améliorer leur efficacité, mais aussi la riposte au sida. »

Adom Wiyoou Kpao point focal du Réseau militaire de l’Afrique de l’Ouest et du Centre pour la lutte contre le SIDA, Togo

« Le VIH est inextricablement lié à la sécurité. Et c'est pour cette raison que le sida fait l'objet d'actions au plus haut niveau des autorités du pays. »

Maxime Balalou Ministre délégué de République centrafricaine

« La réalité, c'est que les armes pullulent dans nos pays, et qu'elles sont utilisées pour perpétrer des actes de violence et d'abus sexuels. Ce que peuvent faire les opérations de paix, c'est non seulement promouvoir l'égalité dans les chiffres, mais aussi un accès équitable au traitement et aux conseils autour du VIH. »

Olatokoumbo Ige Centre régional des Nations Unies pour la paix et le désarmement en Afrique

« La Commission de l'Union africaine remercie tous les partenaires qui participent à la riposte au VIH et contribuent à la réalisation de la nouvelle stratégie pour la santé 2016-2020. »

Admore Kambudzi Directeur du Département Paix et Sécurité de la Commission de l'Union africaine

Africa Rising : rencontre entre les dirigeants pour discuter d'un développement durable qui ne laisse personne de côté

22 septembre 2014

Les moyens de réalisation du potentiel de l'Afrique pour l'avenir de tous ses peuples et la constitution d'un appui international au développement du continent ont été les principales questions évoquées lors de la première session du forum Africa Rising cette semaine à New York.

Organisé à l'Africa Center par la Fondation Mo Ibrahim, la rencontre du 22 septembre a réuni plusieurs chefs d'État africains, des partenaires des Nations Unies ainsi que des responsables de la société civile et de la communauté économique africaines.

Ils se sont intéressés à la manière d'aller au-delà des paroles sur la nécessité d'une transformation économique et d'un développement durable à large base en prenant des mesures concrètes pour en faire une réalité, notamment au regard de l'agenda pour le développement après 2015.

Une session sur les moyens d'assurer une prospérité partagée s'est penchée sur l'amélioration des investissements et de la mobilisation des ressources, la défense de l'esprit d'entreprise et l'organisation de la protection sociale. Une autre session a mis en avant le fait que le développement ne pouvait être atteint sans l'existence d'une bonne gouvernance, la paix, la sécurité et le respect des droits humains.

Tous ont admis que la garantie de la santé pour tous constituait un élément fondamental de l'évolution de l'Afrique et que la fin de l'épidémie de sida en tant que menace pour la santé publique d'ici 2030 était devenue un objectif réaliste. Un consensus s'est également dégagé sur le fait que l'évolution du continent ne devait pas seulement être mesurée en termes de richesse générée globale, mais au regard de l'inclusivité d'un progrès socioéconomique qui ne laisse personne de côté.

Le Directeur exécutif de l'ONUSIDA appelle les dirigeants africains à réduire la « triple dépendance » envers l'aide extérieure

06 juin 2012

M. Sidibé s'est exprimé devant un groupe de huit chefs d'États d'Afrique de l'Ouest et d'autres représentants de haut niveau lors de l'ouverture de la conférence de l'UEMOA ce jour à Lomé, au Togo.

Dans un discours prononcé ce jour à l'occasion de l'ouverture de la 16e Conférence de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), le Directeur exécutif de l'ONUSIDA Michel Sidibé a félicité les dirigeants de cette région pour leur engagement personnel dans la riposte au VIH, notamment en ce qui concerne la défense des droits de l'homme et la protection du capital humain. S'adressant à huit chefs d'État et à d'autres représentants de haut niveau à Lomé, au Togo, il a appelé les dirigeants africains à réduire leur « triple dépendance » envers les sources extérieures pour les médicaments anti-VIH, les moyens de contraception et les technologies.

M. Sidibé a fait remarquer qu'environ 630 000 personnes vivant avec le VIH en Afrique de l'Ouest recevaient actuellement un traitement antirétroviral, ce qui représente une couverture de près de 30 %. La grande majorité des médicaments contre le VIH distribués en Afrique sont importés, a-t-il ajouté.

À l'avenir, la puissance régionale et mondiale et la stabilité nationale ne seront plus déterminées par ceux qui contrôlent les armes, mais par ceux qui contrôlent l'accès aux médicaments

Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA

Afin d'assurer la santé et la sécurité de leurs populations, les dirigeants africains doivent accorder davantage d'attention et de ressources à la production locale des médicaments, a indiqué le Directeur exécutif de l'ONUSIDA. « À l'avenir, la puissance régionale et mondiale et la stabilité nationale ne seront plus déterminées par ceux qui contrôlent les armes, mais par ceux qui contrôlent l'accès aux médicaments », a-t-il affirmé.

Le développement et la production de médicaments devrait devenir un secteur de croissance majeur au XXIe siècle. Selon l'IMS (Institute for Healthcare Informatics), le marché mondial des produits pharmaceutiques est en passe d'atteindre plus d'un billion de dollars de ventes d'ici 2015. Les pays africains représentent 25 % de la charge sanitaire mondiale, alors qu'ils ne contrôlent que 10 milliards de dollars, soit 1 %, du marché mondial des médicaments.

« Il s'agit d'un secteur voué à la croissance, qui peut servir à générer de l'innovation en Afrique, renforcer les systèmes, sauver des vies et faire avancer la sécurité », a expliqué M. Sidibé.

Le Directeur exécutif de l’ONUSIDA Michel Sidibé en compagnie du Président du Sénégal Macky Sall.

Dans son discours, le Directeur exécutif de l'ONUSIDA a évoqué quatre propositions pour booster la part de marché de l'Afrique de l'Ouest sur les médicaments anti-VIH et les autres produits pharmaceutiques : mettre en place et lancer une production pharmaceutique locale afin de réduire la dépendance envers les médicaments importés ; lever les barrières commerciales afin de permettre l'émergence de plates-formes de production pharmaceutique capables de servir le marché régional ; renforcer les autorités nationales de régulation des médicaments et harmoniser davantage les politiques de réglementation dans la région ; enfin, faire avancer la recherche et le développement pour construire une économie basée sur les connaissances en Afrique.

Soulignant qu'aucun pays, ministre ou dirigeant ne pourrait soumettre de telles propositions à lui seul, M. Sidibé a appelé à la constitution d'un partenariat national et régional entre toute une série de secteurs, notamment le commerce, le développement industriel et la santé.

Plus tard dans la journée, le Directeur exécutif de l'ONUSIDA a participé à une réunion séparée avec les chefs d'État africains qui assistent à la conférence. Faisant écho aux observations de M. Sidibé, ces chefs d'État ont à nouveau insisté sur la nécessité de trouver des mécanismes de financement innovants pour la riposte au VIH en Afrique.

Le directeur exécutif de l'ONUSIDA appelle à augmenter les dépenses nationales en faveur de la lutte contre le sida au Togo

23 février 2012

UNAIDS Executive Director calls for increased national spending on AIDS in Togo

Le directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé (à gauche), photographié ici avec le Premier ministre togolais, Gilbert Houngbo, le 21 février.
Photo : ONUSIDA/ J. Abolo

Le financement durable de la riposte au sida était l'un des principaux sujets de discussion à l'occasion de la réunion du 21 février entre le directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé, et le Premier ministre togolais Gilbert Houngbo.

Soulevant avec inquiétude le fait que le Togo se repose sur des sources externes pour financer plus de 80 % de sa riposte au VIH, le directeur exécutif de l'ONUSIDA a appelé les dirigeants politiques du Togo à augmenter les investissements nationaux en faveur de la lutte contre le sida.

« Nous ne pouvons pas mettre une personne sous traitement antirétroviral pendant 30 ans et dépendre de l'aide externe pour régler la facture », a déclaré M. Sidibé lors de sa rencontre avec le Premier ministre Houngbo à Lomé, la capitale du Togo. « Nous avons besoin d'une solution africaine », a-t-il ajouté.

M. Sidibé a insisté sur le fait que les ressources en faveur de la lutte contre le VIH au Togo devaient être accordées en priorité aux populations présentant un risque d'infection accru, comme les professionnels du sexe et les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. À ces fins, il a ajouté que de bonnes connaissances sur l'épidémie nationale, accompagnées de données robustes, étaient capitales.

Nous ne pouvons pas mettre une personne sous traitement antirétroviral pendant 30 ans et dépendre de l'aide externe pour régler la facture. Nous avons besoin d'une solution africaine

Directeur exécutif de l'ONUSIDA Michel Sidibé

Pendant la réunion, M. Sidibé a félicité les dirigeants togolais pour les progrès accomplis dans la riposte nationale au VIH. D'après les chiffres fournis par le gouvernement, les connaissances sur la prévention et la transmission du VIH parmi la population sont relativement élevées, à hauteur de 80 %. L'accès au traitement antirétroviral au Togo a plus que doublé depuis 2008, passant d'environ 11 000 personnes à plus de 25 000. M. Sidibé a appelé les dirigeants togolais à profiter de cet élan et à garantir un accès au traitement à toutes les personnes vivant avec le VIH.

Le directeur exécutif de l'ONUSIDA a exprimé son inquiétude concernant le manque d'accès à des services de prévention de la transmission mère-enfant du VIH chez la majorité des femmes enceintes (56 %). Il a salué les efforts des dirigeants togolais pour développer un programme national d'élimination des nouvelles infections au VIH chez les enfants.

Reconnaissant les failles concernant l'accès aux services pour les femmes enceintes séropositives, le Premier ministre Houngbo a indiqué que les dirigeants togolais étaient pleinement engagés dans l'atteinte de l'objectif de l'ONUSIDA, à savoir zéro nouvelle infection au VIH chez les enfants. Le Premier ministre a réitéré son engagement dans l'atteinte des objectifs figurant dans la Déclaration politique sur le sida de 2011 et a répondu à l'appel de M. Sidibé d'augmenter les dépenses domestiques en faveur de la lutte contre le sida.

La visite officielle de M. Sidibé à Lomé entrait dans le cadre d'une mission dans quatre pays, dont le Togo, le Bénin, le Ghana et la Côte d’Ivoire.

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