Reportage

ICASA 2008 : Améliorer les ripostes nationales du secteur privé au VIH

04 décembre 2008

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UNAIDS and ILO Joint Satellite Session, 3 December 2008
Credit: UNAIDS/Mamadou Gomis

Un consensus émerge lors de l’ICASA selon lequel le secteur privé doit collaborer plus étroitement dans les pays d’Afrique si l’on souhaite mettre en œuvre une riposte efficace contre le sida.

Selon le Dr Sophia Kisting, Directrice du Programme OIT/sida, qui s’est exprimée lors d’une réunion ONUSIDA/OIT hier : « Les différents acteurs du secteur privé – les sociétés, les petites et moyennes entreprises, le secteur informel – doivent travailler ensemble pour apporter une riposte cohérente et complète du secteur privé contre le sida. Nous devons au moins cela aux personnes qui sont affectées par l’épidémie ».

La réunion satellite commune avait pour thème « Travailler en direction d’une riposte complète du secteur privé au niveau national ». Elle a offert une opportunité aux participants pour partager des commentaires sur ce qui est efficace et ce qui doit être amélioré dans leur pays.

Les délégués ont abordé des questions telles que le renforcement des partenariats à travers le secteur privé, la sensibilisation de la communauté environnante et la mobilisation de ressources techniques et financières pour lutter contre le VIH.

Pour ce débat, des membres de la Coalition des entreprises ghanéennes sur le sida, de la Fédération des employeurs kenyans, du Congrès des syndicats du Malawi et des sociétés Rio Tinto et Standard Bank Africa se sont réunis avec des représentants de l’Organisation internationale des employeurs, de l’OIT, de la Fondation Sogebank, de la Banque mondiale, des Dispositifs d’appui technique de l’ONUSIDA, des Partenaires contre le sida, de GTZ et de la Coalition mondiale des entreprises contre le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme.

Renforcer les partenariats, sensibiliser la communauté

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Aldiouma Cissokho addresses the event
Credit: UNAIDS/Mamadou Gomi

Au Zimbabwe, la Confédération des employeurs, la Coalition nationale des entreprises et d’autres ont créé un forum national sur le secteur privé pour qu’il soit le porte-parole du secteur privé auprès des Mécanismes de coordination dans les pays du Fonds mondial.

L’un des autres défis évoqués a été la nécessité d’avoir un leadership fort. M. Patrick Obath, Président de la Fédération des employeurs kenyans, a commenté les efforts engagés par la fédération pour encourager les PDG à se soumettre à un test de dépistage du VIH afin d’apporter un appui supplémentaire aux programmes de conseil et de test volontaire dans leur propre entreprise.

M. Bruno Buclez, Directeur de la santé chez Rio Tinto, a présenté un accord de partenariat conclu avec le gouvernement du Cameroun en vertu duquel ce dernier fournit gratuitement des médicaments et la société met ses installations de santé à la disposition de ses employés et de la communauté. L’un des problèmes soulevés concernant de tels partenariats entre le public et le privé concerne leur pérennité. C’est une question que Rio Tinto est actuellement en train d’étudier. Par exemple, la société essaye de s’assurer que les employés vivant avec le VIH qui quittent la société continueront de recevoir un traitement pour le VIH.

M. Tony VanderNest, Responsable Santé et Bien-être chez Standard Bank Africa en Afrique du Sud, a expliqué que sa société soutenait des coalitions nationales d’entreprises contre le sida et la Coalition pan africaine des entreprises contre le sida (notamment en détachant du personnel) car ces coalitions représentent le meilleur véhicule pour partager les expériences entre les entreprises.

Mobiliser des ressources financières et techniques pour lutter contre le VIH et le sida

Mme Thérèse Lethu, Directrice pour l’Europe de la Coalition mondiale des entreprises contre le VIH/sida (GBC Europe), a montré que le premier objectif de la coalition était d’encourager des initiatives sectorielles, comme par exemple dans les secteurs du tourisme et des mines, pour optimiser l’impact du secteur privé sur les systèmes nationaux.

Tous les participants ont convenu que le rôle des petites et moyennes entreprises devait être renforcé. Comme Erick Maville, Directeur technique, GBC Europe, l’a expliqué : « Bien que des progrès aient été enregistrés pour améliorer les contributions du secteur privé à la riposte au sida, il reste encore beaucoup à faire pour renforcer la participation des PME et du secteur informel ».