Reportage

Table ronde 3 : Egalité entre les sexes et sida

09 juin 2008

La première table ronde de la deuxième journée de la Réunion de haut niveau sur le sida 2008 aura pour thème ‘égalité entre les sexes et sida’.

Les débats de cette table ronde seront diffusés via Internet à 14:00 GMT.

Vue d’ensemble

A travers le monde, les femmes représentaient la moitié des adultes vivant avec le VIH en 2007 ; en Afrique subsaharienne, 61 % des personnes vivant avec le VIH sont des femmes.

Différents facteurs biologiques, économiques et culturels rendent les femmes vulnérables au VIH et celles-ci supportent de manière disproportionnée l’impact de l’épidémie. La vulnérabilité peut débuter avant même que les femmes ne deviennent adultes car de nombreuses filles de moins de 18 ans sont victimes d’une initiation sexuelle précoce, de rapports sexuels non protégés, d’un mariage précoce, d’une exploitation et de violences sexuelles courantes.

Les croyances, les attentes, les coutumes et les pratiques largement partagées au sein d’une société qui définissent les attributions, les comportements, les rôles et les responsabilités ‘masculins’ et ‘féminins’ conduisent à une inégalité entre les sexes. Cette inégalité se traduit souvent pour les femmes et les filles par un accès à l’éducation, aux services de santé et aux opportunités permettant de générer des revenus plus limité que pour les hommes et les garçons.

Les femmes et les filles sont aussi les principales dispensatrices de soins et d’appui auprès des membres des foyers affectés par le sida.

Situation actuelle

Les gouvernements qui ont signé la Déclaration d’engagement sur le VIH/sida de 2001 et de la Déclaration politique sur le VIH/sida de 2006 reconnaissent que les services et les programmes de lutte contre le VIH destinés aux femmes et aux filles doivent être élargis et intensifiés si l’on veut inverser le cours de l’épidémie.

Il reste cependant beaucoup à faire. Par exemple, 34 % seulement des femmes vivant avec le VIH reçoivent un traitement antirétroviral pour prévenir la transmission mère-enfant du virus, niveau très inférieur à l’objectif de 80 %.

La participation des femmes aux processus de prise de décision contribue à rendre les services et les programmes en rapport avec le VIH plus attentifs aux inégalités entre les sexes ; cependant les opportunités sont souvent limitées et les femmes sont fréquemment exclues des débats qui président à l’élaboration des programmes et des politiques de lutte contre le sida au niveau mondial et à l’échelon national.

Parmi les actions spécifiques qui peuvent faire la différence, citons : reconnaître l’importance des stratégies nationales transsectorielles dont la portée va au-delà des questions de santé pour inclure une émancipation économique et sociale, donner la priorité à l’accès des jeunes femmes et des filles aux services de prévention du VIH et à d’autres services de santé sexuelle et reproductive, inclure des femmes séropositives aux processus de planification et de conception des politiques et programmes de lutte contre le sida.

Questions à débattre:

  • Comment les pays peuvent-ils faire pour mieux exploiter une riposte multisectorielle pour parvenir à un accès universel aux services de prévention, de traitement, de soins et d’appui, et pour émanciper les femmes et les filles ?
  • Que peut-on faire pour dépasser les obstacles à l’accès universel aux services de prévention du VIH auxquels les jeunes femmes et les filles sont confrontées ?
  • Que peut-on faire pour transformer l’information en connaissances et les connaissances en des changements de comportement ?
  • Comment peut-on faire participer les hommes et les garçons à la promotion des connaissances et des changements de comportement ?
  • Comment les gouvernements et les organisations bilatérales et multilatérales peuvent-ils renforcer l’aptitude des femmes vivant avec le VIH et des principales dispensatrices de soins dans les foyers à surmonter les difficultés – et obtenir leur participation accrue – de sorte qu’elles puissent être des leaders dans la riposte et participer de manière essentielle aux processus formels de prise de décision ?

Les débats seront présidés par Mme Anna Marzec–Boguslawska, Responsable du Centre national de lutte contre le sida de Pologne, et la table ronde réunira Son Excellence M. Francisco Duque III, Ministre de la Santé des Philippines, Mme Rosa González (Honduras), LACASSO - ICASO3, Mme Thoraya Obaid, Directrice exécutive, Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA).

La synthèse des débats établie par la présidence sera publiée après la table ronde et consultable sur le site après sa mise en ligne.