Reportage

En déplacement à Khayelitsha, le Directeur exécutif définit l’accès universel comme priorité absolue de l’ONUSIDA

10 février 2009

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Directeur exécutif de l'ONUSIDA Michel Sidibé a adressé une réunion publique en présence de membres des organisations locales du sida, les organisations communautaires, de la société civile, ainsi que les relations diplomatiques et les fonctionnaires du gouvernement. Le ministre sud-africain de la Santé Mme Barbara Hogan a également pris la parole.
Photo: ONUSIDA/G. Williams 

Ce matin, le Directeur exécutif de l’ONUSIDA, M. Michel Sidibé a prononcé son premier grand discours mondial lors d’une réunion publique à Khayelitsha, cité de la banlieue du Cap en Afrique du Sud.

Rappelant l’engagement pris par les pays d’atteindre l’accès universel d’ici à 2010, M. Sidibé a exposé sa stratégie relative aux orientations futures de l’ONUSIDA et souligné la nécessité d’intensifier le rythme, l’action et l’engagement à l’échelle mondiale en vue de parvenir à l’accès universel à la prévention, au traitement, à la prise en charge et au soutien en rapport avec le VIH.

A l’instar d’autres régions du monde, l’Afrique australe ressent actuellement les effets de la crise économique mondiale. M. Sidibé a souligné la nécessité d’honorer les engagements d’investissements nationaux et internationaux afin de réaliser les objectifs des pays pour 2010.


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Khayelitsha abrite environ un demi-million de personnes.
Photo: ONUSIDA/G. Williams

« Nous ne pouvons pas laisser la crise économique nous paralyser », a affirmé M. Sidibé. « Il convient de mettre en œuvre les mesures de stimulation et les ajustements économiques en gardant à l’esprit que des êtres humains sont concernés. Une mère ne devrait pas avoir à choisir entre bénéficier d’un traitement régulier du sida et nourrir ses enfants. Nous ne pouvons pas manquer à nos obligations envers les 4 millions de personnes sous traitement et les millions d’autres qui en ont actuellement besoin. »

Des membres des organisations sida locales, des organisations communautaires, de la société civile ainsi que des représentants du corps diplomatique et du gouvernement figuraient parmi les invités et la Ministre sud-africaine de la Santé, Mme Barbara Hogan s’est également exprimée au cours de la réunion publique.

Nous ne pouvons pas laisser la crise économique nous paralyser. Il convient de mettre en œuvre les mesures de stimulation et les ajustements économiques en gardant à l’esprit que des êtres humains sont concernés. Une mère ne devrait pas avoir à choisir entre bénéficier d’un traitement régulier du sida et nourrir ses enfants. Nous ne pouvons pas manquer à nos obligations envers les 4 millions de personnes sous traitement et les millions d’autres qui en ont actuellement besoin.

Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA

Un nouveau rapport publié aujourd’hui par l’ONUSIDA sous le titre What countries need: Investments needed for 2010 targets, préconise des investissements visant à garantir que les pays atteignent les objectifs ambitieux en matière d’accès universel qu’ils se sont fixés pour 2010. Pour y parvenir, il est estimé qu’un investissement de 25 milliards de dollars sera nécessaire en 2010, soit 11,3 milliards de dollars de plus que la somme  disponible aujourd’hui.

« Il ne sera pas facile de combler cet écart, mais cela est réalisable et absolument nécessaire si nous nous destinons à accélérer le rythme de la riposte à l’épidémie de sida » a déclaré le Directeur exécutif de l’ONUSIDA, Michel Sidibé. « Ensemble nous contribuerons à sauver des vies en plaçant davantage de personnes sous traitement, en protégeant les bébés et les jeunes de l’infection et en garantissant que toute une génération d’enfants terminent leurs études.


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La Clinique de Ubuntu à Khayelitsha traite la tuberculose et le VIH
Photo: ONUSIDA/G. Williams

La réunion publique s’est tenue au dispensaire Ubuntu qui prend en charge la tuberculose et le VIH. Avec un taux de coinfection VIH/tuberculose d’environ 70 % à Khayelitsha, ce dispensaire permet aux malades de bénéficier à la fois du traitement de la tuberculose et du traitement antirétroviral. Etant donné que la tuberculose est responsable de quelque 13% des décès dus au sida dans le monde, il est crucial de garantir aux personnes vivant avec le VIH un accès à la prévention, au diagnostic et au traitement de la tuberculose. Le modèle ‘d’intégration des services’ du dispensaire Ubuntu s’est maintenant étendu à d’autres dispensaires de la cité. Ubuntu a mis en place le premier programme de prévention de la transmission mère-enfant en Afrique du Sud et a fourni des traitements antirétroviraux à 20 000 personnes environ.

Cet après-midi, M. Sidibé s’envole pour Johannesburg où il participera à plusieurs réunions avec des représentants de la société civile et de plusieurs fondations et rencontrera les employés des institutions des Nations Unies. Ce déplacement est la première visite officielle de M. Sidibé dans un pays, depuis qu’il a pris ses nouvelles fonctions de Directeur exécutif de l’ONUSIDA.