Reportage

La Banque mondiale souligne les risques que pourrait faire représenter le sida pour le développement économique et social de l’Asie du Sud

05 mars 2009

20090305_WB_200 La nouvelle publication, HIV and AIDS in South Asia: An Economic Development Risk, signale que l’épidémie peut représenter un danger considérable pour le développement économique des pays d’Asie du Sud si les programmes de prévention ne sont pas intensifiés.
Photo : Banque mondiale

L’épidémie de sida pourrait représenter un danger considérable pour le développement économique et social des pays d’Asie du Sud à moins que ceux qui sont les plus exposés au risque d’infection ne soient atteints par des programmes de prévention élargis, selon un nouveau rapport de la Banque mondiale.

La publication, intitulée HIV and AIDS in South Asia: An Economic Development Risk [VIH et sida en Asie du Sud : un risque pour le développement économique], maintient que si la prévalence globale du VIH est faible (jusqu’à 0,5%) il y a des épidémies concentrées parmi des groupes de population clés qui pourraient s’intensifier si une action concertée n’est pas entreprise. Ces groupes sont notamment les professionnel(le)s du sexe et leurs clients, et les consommateurs de drogues injectables et leurs partenaires, qui bénéficieraient, selon le rapport, d’un accès à des mesures complètes de réduction des risques, y compris l’échange d’aiguilles propres, l’usage du préservatif, et le traitement contre les infections sexuellement transmissibles.

Les menaces pour le développement économique et social dans la région apparaissent non seulement sous la forme d’une montée en flèche de ces épidémies concentrées, souligne le rapport, mais également en termes de coûts de l’aide sociale et de l’intensification du traitement contre le sida.

La publication souligne le fait que le sida entraîne fréquemment la pauvreté, et l’exacerbe, un grand nombre de ménages affectés perdant bien plus de la moitié de leur revenu. La capacité à faire face aux retombées financières de l’épidémie est fortement liée à des facteurs socio-économiques tels que la sexospécificité, l’éducation et la richesse. L’investissement dans une prévention efficace du VIH, déclare la Banque, a des répercussions évidentes sur la lutte contre la pauvreté.
L’ouvrage rappelle également les dépenses de santé « catastrophiques » associées au traitement antirétroviral dans une région où la majorité des gens paient les services de santé de leur poche, ce qui plaide en faveur du rôle clé que pourraient jouer les gouvernements de la région pour assurer la qualité et l’observance en matière de fourniture de traitement tant publique que privée.

Le sida représente un fardeau important en Asie du Sud, avec environ 2,6 millions de personnes vivant avec le VIH, dont la majorité sont en Inde, et le sida représentant 1,5% de l’ensemble des décès dans la région.