Reportage

Les pandémies constituent des obstacles au développement de l’Afrique

27 mai 2009

UNAIDS Executive Director Mr Michel Sidibé
Le Directeur exécutif de l’ONUSIDA, M. Michel Sidibé, a également participé au forum, où il a livré un exposé sur les obstacles au développement de l’Afrique que constituent les pandémies. Photo: ONUSIDA

La Journée de l’Afrique, journée officielle de l’Union africaine, est célébrée chaque année le 25 mai. Elle offre l’occasion non seulement de rendre hommage à la diversité et aux réalisations de l’Afrique, mais aussi de réfléchir aux obstacles qui subsistent sur la voie de son développement.

Pour fêter la 46e Journée de l’Afrique, la Représentation permanente de l’Union africaine à Genève a organisé le premier forum de dialogue africain, qui s’est tenu le 27 mai 2009 sous le thème « Le développement de l’Afrique, la responsabilité de qui ? ».

Le Président de la Commission de l’Union Africaine (CUA), M. Jean Ping, a officiellement ouvert le forum de dialogue. Celui-ci a réuni des représentants du gouvernement suisse, des ambassadeurs des missions permanentes à Genève, des organismes des Nations Unies, du secteur privé et d’autres organismes de développement, notamment la Banque africaine pour le Développement.

Le Directeur exécutif de l’ONUSIDA, M. Michel Sidibé, a également participé au forum, où il a livré un exposé sur les obstacles au développement de l’Afrique que constituent les pandémies. M. Sidibé a mis l’accent sur le rôle que jouent les maladies infectieuses dans le sous-développement de l’Afrique. Cette région abrite 11% de la population mondiale et 60% des personnes vivant avec le VIH. Plus de 300 000 enfants naissent chaque année avec le VIH, alors que la transmission verticale (la transmission du VIH de la mère à l’enfant) a été quasiment éliminée de la plupart des pays d’Europe.

« Si l’Afrique doit progresser dans la voie du développement, nous devons faire en sorte que la santé ne soit plus le défi majeur qui se pose à cette région, mais qu’elle devienne sa ressource la plus importante », a déclaré M. Sidibé. « Cependant, il nous faut impérativement adopter une perspective panafricaine sur la façon dont on peut y parvenir. Nous devons faire en sorte que l’ensemble des partenaires, des gouvernements jusqu’à la société civile, et les partenaires du développement participent résolument à l’amélioration de l’état de santé des générations actuelles et futures », a-t-il ajouté.

M. Sidibé a indiqué que le sida témoignait de la nécessité de mettre en place une riposte institutionnalisée en Afrique, que les partenaires nationaux des gouvernements et de la société civile s’approprieraient et conduiraient.

Dans son allocution, M. Sidibé a insisté sur le fait qu’il convenait d’adopter un point de vue continental sur la façon dont l’Afrique conduirait sa riposte à l’épidémie. Selon lui, pour faire évoluer les approches en matière de santé et de développement, il faut améliorer les systèmes de gestion des ressources, utiliser plus efficacement les ressources humaines, redéfinir et réorienter les programmes de recherche et de développement de façon à ce qu’ils prennent en compte les priorités de l’Afrique dans le domaine de la santé, et s’attaquer aux problèmes liés au commerce entre l’Afrique et le reste du monde ainsi qu’en Afrique même, afin que l’accès aux produits soit permanent et pérenne. Le Directeur exécutif a préconisé un plus grand leadership et une responsabilité mutuelle pour élargir l’accès universel de tous les habitants d’Afrique à la prévention, au traitement, aux soins et à l’appui dans le domaine du VIH.