Reportage

Un organe régional adopte un programme d’actions communes sur le VIH pour la Communauté des États indépendants

09 mars 2010

Young woman
Les membres du public prennent part à la "Race for life" à Kiev, Ukraine. En 2007, l’Ukraine affichait une prévalence du VIH de 1,6% parmi les adultes – la plus élevée de toute l’Europe. Photo: ONUSIDA

En Europe orientale et Asie centrale, le nombre de personnes (adultes et enfants) vivant avec le VIH s’élèverait à 1,5 million. En 2007, l’Ukraine affichait une prévalence du VIH de 1,6% parmi les adultes – la plus élevée de toute l’Europe. L’Estonie, la Fédération de Russie et l’Ukraine affichent toutes une prévalence supérieure à 1%.

Des experts craignent que l’épidémie ne continue d’avancer plus vite que la riposte.

Il est essentiel de mener des actions de prévention plus vigoureuses dans la région. La prévention du VIH présente de l’intérêt pour la société, en termes tant économiques que stratégiques.

Dr Denis Broun, Directeur de l’Équipe d'appui aux régions de l’ONUSIDA pour l’Europe et l’Asie centrale

« Depuis 2001, la région Europe orientale et Asie centrale connaît une augmentation alarmante – jusqu’à 66% – du nombre estimatif de personnes vivant avec le VIH », a déclaré le Dr Denis Broun, Directeur de l’Équipe d'appui aux régions de l’ONUSIDA pour l’Europe et l’Asie centrale. « Réciproquement, au cours de la même période, la prévalence du VIH en Asie a diminué de 5%. ».

Des progrès ont été réalisés dans la région. On relève notamment une amélioration de l’accès aux services de traitement du VIH, qui a conduit à une réduction de la mortalité associée au sida. De même, on trouve davantage de services de prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant, qui contribuent à réduire le nombre d’enfants séropositifs à la naissance. La participation communautaire à la riposte au sida a été renforcée, et de plus en plus de personnes vivant avec le VIH, d’organisations de la société civile et d’organisations confessionnelles se mobilisent concrètement.

Des services de prévention destinés aux personnes les plus exposées

La consommation de drogues injectables étant le principal mode de transmission du VIH en Europe orientale et Asie centrale, la prévention du VIH parmi les consommateurs de drogues et leur(s) partenaire(s) sexuel(s) devrait être une composante essentielle des ripostes au sida dans la région. Pourtant, les services de prévention du VIH en général – et ceux qui sont destinés aux groupes vulnérables et aux jeunes en particulier – n’ont pas été renforcés en fonction du nombre croissant d’infections.

« Il est essentiel de mener des actions de prévention plus vigoureuses dans la région. La prévention du VIH présente de l’intérêt pour la société, en termes tant économiques que stratégiques », a indiqué le Dr Broun.

Un leadership régional dans la CEI 

Denis Broun and Georgiy Narushevich
(de gauche à droite) Dr Denis Broun, Directeur de l’Équipe d'appui aux régions de l’ONUSIDA pour l’Europe et l’Asie centrale; Georgiy Narushkevich, Conseiller du Comité exécutif de la CEI.  Photo: ONUSIDA

Une mesure fondamentale en faveur d’une riposte plus stratégique au sida a été prise à la réunion élargie du Conseil de coordination sur le VIH/sida de la Communauté des États indépendants (CEI), qui s’est tenue récemment à Moscou.

Des représentants de 10 États Membres de la CEI et d’associations de personnes vivant avec le VIH dans la région ont réfléchi ensemble à des actions en vue de la mise en œuvre du Programme d’actions communes sur le VIH/sida 2009-2013.

Adopté par le Conseil des chefs d'État de la Communauté des États indépendants en novembre dernier, le Programme facilitera l’introduction et la mise en pratique de principes fondamentaux de la riposte au VIH dans les pays de la CEI. Il s’agira, par exemple, d’améliorer la coordination au sein des pays à travers un programme national de lutte contre le sida unifié, doté d’un organe de coordination et d’un système de suivi et d’évaluation à l’échelon pays adopté d’un commun accord.

En outre, d’autres stratégies visant à modifier le cours de l’épidémie ont été proposées, notamment l’accès à des services de conseil et test volontaires, confidentiels et gratuits et à des programmes nationaux de prévention, afin de toucher les jeunes et les populations clés plus exposées au risque d’infection.

Un dialogue sur la mise en œuvre du Programme d’actions communes ainsi que des activités d’établissement de rapports en la matière se poursuivront avec l’ONUSIDA, par le biais d’une assistance en ligne permanente et dans le cadre de réunions périodiques des groupes de travail.

Group meeting
Réunion élargie du Conseil de coordination sur le VIH/sida de la Communauté des États indépendants (CEI), qui s’est tenue récemment à Moscou, 25-26 Février 2010.
Photo: ONUSIDA

La discussion a eu lieu à la lumière de l’examen des progrès accomplis dans la réalisation des objectifs de l’accès universel prévue pour 2010. Les participants ont en outre énoncé les mesures urgentes qu’il convenait de prendre pour accélérer le processus. Cette réunion du Conseil de coordination sur le VIH/sida de la CEI était l’occasion de faire le point sur les progrès réalisés dans le domaine de l’élargissement de l’accès universel à la prévention, au traitement, aux soins et à l’appui en rapport avec le VIH, ainsi que sur les difficultés qui se posent en la matière.

« À la réunion, nous avons abouti à un consensus sur les mesures qu’il convient d’adopter en priorité pour la mise en œuvre du Programme d’actions communes », a observé Georgiy Narushkevich, Conseiller du Comité exécutif de la CEI..

« Il s’agit là d’une avancée majeure dans la consolidation de la riposte au VIH au très haut niveau politique. »