Reportage

La Banque mondiale met ses données sur le développement en libre accès

06 mai 2010

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La Banque mondiale a pris l’initiative de rendre son vaste catalogue de données sur le développement accessible à tous gratuitement.

La Banque mondiale a pris l’initiative sans précédent de rendre son vaste catalogue de données sur le développement accessible à tous gratuitement. A partir d’aujourd’hui, plus de deux mille indicateurs sur la santé, l’activité économique, le développement humain, la finance et le commerce pourront être consultés via un nouveau site Web, donnees.banquemondiale.org. Jusqu’ici, ces données étaient généralement réservées aux seuls abonnés payants.

Cette décision s’inscrit dans un effort plus général de la Banque mondiale pour élargir l’accès à l’information et l’institution espère que cette nouvelle ressource, disponible en arabe, en anglais, en français et en espagnol, attirera des utilisateurs variés – des chercheurs aux journalistes en passant par les entrepreneurs et les écoliers.

La Banque mondiale entend toucher de nouveaux publics et susciter un engagement plus fort à l’égard des problèmes de développement. Soucieuse de diffuser ses informations aussi largement que possible, elle a noué un partenariat avec Google en vue de rendre une quarantaine d’indicateurs de développement plus facilement accessibles via le moteur de recherche.

« Il est important de rendre les données et le savoir de la Banque mondiale disponibles à tous », a indiqué Robert B. Zoellick, le Président de la Banque mondiale. « Les statistiques racontent l’histoire des personnes vivant dans les pays en développement et les pays émergents, et elles peuvent donc jouer un rôle important dans la lutte contre la pauvreté. »

La Banque souhaite vivement que cette initiative alimente la discussion, stimule la demande de données et conduise à l’élaboration de politiques plus pertinentes dans des domaines comme la réduction de la pauvreté et la réalisation des objectifs du millénaire pour le développement. Cette décision pourrait aussi encourager un plus grand nombre de personnes à s’intéresser au développement.

Selon Aleem Walji, directeur de la nouvelle pratique sur l’innovation de l’Institut de la Banque mondiale, « l’accès libre et gratuit aux données permettra aux citoyens de s’impliquer plus directement dans le processus de développement ».

Conçu pour une navigation aisée, convivial et interactif, le site rassemble des données sur plus de 200 pays et ses visiteurs pourront télécharger des jeux complets de données sur le pays de leur choix. Les informations proviennent de sources variées comme les 186 Etats membres de l’institution, ses partenaires des secteurs public et privé et plus de 30 agences internationales. Le site utilise les données de plusieurs organisations des Nations Unies et sa section très complète consacrée à la santé, par exemple, s’appuie sur des informations de l’ONUSIDA, de la Division de la population des Nations Unies, de l’Organisation mondiale de la Santé et du Fonds des Nations Unies pour l’enfance, entre autres.

La nouvelle politique d’accès libre aux données de l’agence a été bien accueillie par les chercheurs et les professionnels du développement. Sabina Alkire, directrice de l’Oxford Poverty and Human Development Initiative, espère qu’elle entraînera des actualisations plus fréquentes des données sur la pauvreté et stimulera l’innovation.

« Plus les visiteurs du site pourront accéder aux données, et plus ils pourront réellement interagir avec elles, y réfléchir, les assimiler et mener des expériences. La valeur intrinsèque de cette démarche est appréciable car vous libérez la créativité de nombreux esprits et vous favorisez la création, l’innovation et l’expérimentation avec les données, ce qui pourrait amener à des analyses plus intéressantes. »