Reportage

Développer les services liés au VIH dans le Libéria d’après-guerre

20 octobre 2010

Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA, SAR la princesse Mathilde de Belgique et une mère de triplés à l’hôpital JKF de Monrovia, Libéria. Photo: ONUSIDA

Le Directeur exécutif de l’ONUSIDA, Michel Sidibé, et SAR la princesse Mathilde de Belgique, ambassadrice itinérante de l’ONUSIDA et de l’UNICEF, ont mené à bien une mission de trois jours au Libéria, pays en situation de post-conflit qui s’efforce de développer les services liés au VIH.

«C’est une période critique pour le Libéria. Si nous travaillons ensemble, nous pouvons mettre un coup d’arrêt aux nouvelles contaminations par le VIH » a déclaré M. Sidibé. «Mais si nous laissons passer cette occasion, l’épidémie de SIDA pourrait à nouveau gagner du terrain et faire perdre des vies».

C’est une période critique pour le Libéria. Si nous travaillons ensemble, nous pouvons mettre un coup d’arrêt aux nouvelles contaminations par le VIH.

Michel Sidibé, Directeur exécutif ONUSIDA

Durant leur voyage, M. Sidibé et SAR la princesse Mathilde ont visité plusieurs établissements éducatifs et de santé qui sont à la pointe d’une lutte redynamisée contre le SIDA.

Parmi ces établissements, ils ont visité l’hôpital JFK, dans la capitale Monrovia, qui offre une large gamme de services intégrés en matière de VIH et de santé maternelle. Il dispense des soins prénatals à près de 50 femmes enceintes par mois, notamment le dépistage volontaire ainsi que des conseils et services visant à prévenir la transmission mère-enfant du VIH (PTME). En moyenne, 200 personnes se rendent au centre de traitement antirétroviral de l’hôpital chaque semaine pour recevoir des soins et des traitements.

Obstacles à l’offre de services liés au VIH en milieu rural

Outre les hôpitaux de la capitale, le groupe a également visité l’hôpital Phebe, un établissement rural situé dans la région centrale de Bong. Il offre différents services de soins à près de 329 000 personnes vivant dans quatre comtés. Il est considéré comme l’un des principaux établissements en matière de services liés au VIH : traitements antirétroviraux, dépistage volontaire et conseils, services de PTME et traitement de la tuberculose. Un total de 67 personnes vivant avec le VIH bénéficient de ces services et 35 sont en traitement.

L’éducation est un élément essentiel ; les garçons et les filles doivent être éduqués dans le respect les uns des autres.

SAR la princesse Mathilde

Néanmoins, les centres de santé ruraux font face à des problèmes particuliers dans la fourniture des soins de santé. Par exemple,  la machine qui sert à mesurer le taux de CD4 permettant de suivre l’évolution du virus est tombée en panne il y a deux semaines et l’hôpital ne sait pas quand elle pourra être réparée.

« Nous sommes confrontés à de nombreux défis. Nous avons des problèmes de suivi et nous perdons environ un cinquième des personnes séropositives » a déclaré le Dr Garfee Williams, Directeur médical de l’hôpital Phebe. « Cela est dû à de nombreuses raisons : il y a bien sûr des problèmes de discrimination, mais aussi un manque de ressources. Nous n’avons tout simplement pas assez de personnel pour visiter les communautés et dispenser les soins nécessaires ».

Le Libéria souffre d’une épidémie de SIDA généralisée. Selon les dernières données, 35 000 personnes vivaient avec le VIH en 2007 et 2 300 personnes sont mortes d’une maladie liée au SIDA la même année.