Reportage

L'appropriation par les pays et le développement des capacités sont essentiels pour faire avancer la riposte au sida

29 juillet 2011

Photo : ONUSIDA/P. Virot

Ces dix dernières années, un engagement et des financements accrus ont permis aux différents pays d'intensifier leur lutte contre le VIH. Pourtant, de nombreux acquis restent fragiles, car les pays se heurtent à certaines difficultés dans la prise en charge de leurs propres moyens de riposte au sida.

Suite à la Réunion de haut niveau sur le sida, à l'occasion de laquelle les leaders mondiaux se sont mis d'accord sur des objectifs ambitieux, l'ONUSIDA a organisé un atelier à Dar es Salaam, en Tanzanie, afin de renforcer les investissements dans le développement des capacités de six pays d'Afrique subsaharienne : Bénin, Éthiopie, Ghana, Malawi, Nigeria et Swaziland.

Cet atelier avait pour thème le renforcement de l'appropriation par les pays de la riposte au sida. Cet atelier visait également à encourager les pays à mettre en commun leurs expériences et identifier les problèmes. Selon les participants, les limites dans la mise en œuvre des programmes, de mauvais systèmes de gouvernance, l'absence de leadership, le manque de ressources humaines et des capacités financières et administratives inégales figurent parmi les principales difficultés rencontrées.

« L'Éthiopie est en phase d'apprentissage en ce qui concerne le développement des capacités. À travers cet atelier, nous avons appris quels étaient les obstacles et les difficultés auxquels se heurtaient les pays et comment éviter de tels pièges », a indiqué Alemu Arno Ararso, directeur de la Coordination de la riposte multisectorielle du Bureau fédéral de prévention et de contrôle du VIH/sida (FHAPCO) en Éthiopie. « Nous savons qu'investir dans le développement des capacités aidera notre pays à remplir ses objectifs et obtenir les résultats escomptés en matière de lutte contre le sida », a ajouté M. Ararso.

Nous savons qu'investir dans le développement des capacités aidera notre pays à remplir ses objectifs et obtenir les résultats escomptés en matière de lutte contre le sida.

M. Alemu Arno Ararso, directeur de la Coordination de la riposte multisectorielle du Bureau fédéral de prévention et de contrôle du VIH/sida (FHAPCO), Éthiopie.

Les six pays ont reçu des aides de la CE pour développer et mettre en œuvre des plans d'appui technique, concernant des aspects tels que les systèmes de gouvernance, le développement du leadership, les ressources humaines et les capacités de gestion financière.

Le Ghana, le Nigeria et le Swaziland ont intégré leurs plans d'appui technique et de développement des capacités dans leurs cadres stratégiques nationaux de lutte contre le sida et entamé la mise en œuvre de ces plans. Le Ghana prévoit d'utiliser l'aide de la CE pour réunir des partenaires de développement et discuter de la création d'un fonds commun pour la fourniture d'un appui technique. En outre, le Ghana travaille en collaboration avec les milieux universitaires pour mettre en place des programmes de formation portant sur le renforcement, le suivi et l'évaluation des systèmes de santé, dans le but de constituer des capacités nationales durables sur le long terme.

À l'issue de cet atelier, les participants ont insisté sur l'importance du rôle des partenaires nationaux, avec des organisations telles que les universités. Ils ont évoqué en particulier le fait que, malgré les efforts des pays pour accroître leurs capacités internes, la migration des professionnels qualifiés avait limité l'impact.

« À mesure que les efforts évoluent d'une riposte d'urgence à une lutte plus soutenue, les capacités nationales doivent désormais être développées dans toute une série de domaines clés », a expliqué Angela Trenton Mbonde, responsable d'équipe au sein de la Division de l'efficacité de l'aide et des capacités nationales. « L'appropriation par les pays et le développement des capacités devraient jouer un rôle plus central pour faire avancer la riposte au sida », a-t-elle ajouté.

Les contributions des pays et le partage des expériences dans le cadre de l'atelier permettra d'éclairer la révision de la Note d'orientation sur le développement des capacités de l'ONUSIDA, destinée à promouvoir une compréhension commune du développement des capacités dans le contexte de la planification de l'appui technique et des programmes nationaux de lutte contre le VIH.