Reportage

Mettre en œuvre l’initiative « Traitement 2.0 » pour enrayer l’épidémie du VIH

24 mars 2011

Lors du séminaire organisé par le Département Évidence, stratégie et résultats (ESR) de l’ONUSIDA, le 18 mars dernier au siège social de l’ONUSIDA à Genève, la manière de mettre en œuvre l’initiative « Traitement 2.0 » était au cœur des débats.

Lors du séminaire organisé par le Département Évidence, stratégie et résultats (ESR) de l’ONUSIDA, le 18 mars dernier au siège social de l’ONUSIDA à Genève, la manière de mettre en œuvre l’initiative « Traitement 2.0 » était au cœur des débats. Les membres du personnel de l’ONUSIDA ont été rejoints par leurs collaborateurs de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), du Fonds mondial, de l’International AIDS Society, et d’UNITAID.

« Nous devons trouver des solutions innovantes pour enrayer l’épidémie du VIH », affirme Dr Bernhard Schwartländer, Directeur du Département ESR et organisateur du séminaire. « Des innovations en vue d’améliorer les régimes de traitement, mais également des innovations dans notre façon d’aborder la lutte contre le sida. »

L’initiative « Traitement 2.0 » a été lancée au mois de novembre 2010 par l’ONUSIDA et ses partenaires pour réclamer la création d’une plateforme thérapeutique radicalement simplifiée. Sa viabilité et sa mise en œuvre à l’échelle nationale permettront de déterminer le degré de réussite de la lutte contre le sida dans les années à venir.

Craig McClure, Chef de l’équipe de Traitement du Département VIH de l’OMS, et Mariangela Simao, Directrice de la Division pour la prévention, la vulnérabilité et les droits de l’ONUSIDA, ont conjointement présenté « le catalyseur de la prochaine phase du traitement ». Ils ont souligné les cinq atouts du Traitement 2.0 : un cachet moins toxique qui n’entraîne pas de résistance aux médicaments ; un diagnostic et un suivi simplifiés ; un dépistage du VIH facilité ; une mobilisation communautaire accentuée ; et un dividende substantiel de la prévention en tant qu’avantage secondaire.

Nous devons trouver des solutions innovantes pour enrayer l’épidémie du VIH. Des innovations en vue d’améliorer les régimes de traitement, mais également des innovations dans notre façon d’aborder la lutte contre le sida.

Bernhard Schwartländer, Directeur du Département Évidence, stratégie et résultats

M. McClure a reconnu que le chemin à parcourir était encore long, mais il a énuméré certaines actions que les pays pourraient d’ores et déjà entreprendre afin d’améliorer le système d’administration du traitement contre le VIH : une réforme juridique pour tirer profit des flexibilités prévues par l’Accord sur les ADPIC, l’intégration du VIH dans les systèmes de santé et l’implication des communautés dans l’offre de services de lutte contre le VIH.

À ce sujet, David Barr, de la Coalition internationale pour la préparation au traitement, a donné des exemples concrets qui montrent comment l’implication des communautés dans la gestion des programmes de traitement peut faciliter l’accès et l’adhésion aux traitements. De plus, les approches communautaires pourraient permettre d'atténuer le fardeau auquel doivent faire face les systèmes de santé lorsqu’ils tentent de prendre en charge les nombreux patients recevant un traitement depuis peu.

Par ailleurs, renforcer l’offre de services communautaires présente l’avantage de permettre aux communautés d’atteindre et de responsabiliser plus facilement les principales populations à risque. « Les approches communautaires ont clairement aidé la population présentant un risque élevé d’infection par le VIH à avoir accès aux services de lutte contre la maladie, à bénéficier d’antirétroviraux et à prévenir les nouvelles infections », déclare M. Bar

Apportant le point de vue de l’Amérique latine, Dr Massimo Ghidinelli, Chef de l’équipe du programme IST et VIH/sida de l’Organisation panaméricaine de la Santé (OPS), a examiné certaines questions cruciales auxquelles doit faire face cette région. Les principaux défis sont les suivants : la nécessité d’optimiser les schémas thérapeutiques, les diagnostics et les outils de suivi ainsi que la réduction des coûts du traitement et l’amélioration des systèmes d’administration des traitements.

Selon l’ONUSIDA, la nouvelle approche de traitement pourrait aussi réduire le nombre de nouvelles infections au VIH de près d’un million par an si les pays fournissent des antirétroviraux à tous ceux qui en ont besoin. « Nous ne pouvons pas venir à bout de cette épidémie », déclare Dr Schwartländer. « Mais, la possibilité de proposer des thérapies efficaces à toutes les personnes éligibles non seulement sauvera des millions de vies, mais réduira également sensiblement le nombre de nouvelles infections en diminuant la charge virale des personnes atteintes du VIH avec une immunosuppression avancée. »