Reportage

Intégration des droits de l'homme, de l'égalité des sexes et de la prévention du VIH dans les ripostes nationales au VIH

27 septembre 2011

Photo : ONUSIDA

L'ONUSIDA a réuni près de 60 participants de 12 pays d'Afrique de l'Est et australe à un atelier de formation de 3 jours sur l'expansion des droits de l'homme, de l'égalité des sexes et des programmes de prévention du VIH dans les ripostes nationales au VIH. L'atelier s'est déroulé à Johannesburg du 20 au 23 septembre.

Les participants ont examiné comment incorporer dans leurs Plans stratégiques nationaux (PSN) des programmes pouvant réduire la stigmatisation, prendre en charge l'inégalité des sexes et augmenter l'accès à la justice dans le contexte du VIH. Les programmes analysés étaient ceux de la Déclaration politique 2011, adoptée par les États membres à la Réunion de haut niveau de l'ONU sur le sida, qui étaient jugés indispensables pour prendre en charge la stigmatisation et la discrimination liées au VIH dans les ripostes nationales au VIH.

Les gouvernements se sont engagés à mettre en œuvre des programmes axés sur la sensibilisation des forces policières et des juges, la formation des travailleurs de santé en matière de non discrimination, de confidentialité et de consentement éclairé, le soutien aux campagnes nationales de sensibilisation aux droits de l'homme, aux connaissances juridiques et aux services juridiques, ainsi que la surveillance de l'impact de l'environnement juridique sur la prévention, le traitement, les soins et l'appui en matière de VIH. Ils se sont également engagés à protéger les droits des femmes et à mettre fin à la violence sexiste dans le contexte du VIH.

Les participants se sont accordés à dire que des programmes anti-VIH basés sur les droits de l'homme et l'égalité des sexes étaient indispensables pour que les ripostes nationales au sida soient plus axées sur les personnes. « À moins que les environnements juridique et social ne protègent les personnes vivant avec le VIH ou vulnérables au VIH, ces dernières ne voudront ou ne pourront pas se présenter pour bénéficier d'une prévention et d'un traitement du VIH » a souligné Sheila Tlou, directrice de l'équipe d'appui régionale de l'ONUSIDA en Afrique de l'Est et australe.

Pendant l'atelier, chaque équipe nationale participante a passé en revue une analyse des droits de l'homme et de l'égalité des sexes dans leur Plan stratégique national réalisée en amont de la réunion par l'Alliance internationale contre le VIH/sida et la Division de la recherche sur l'économie de la santé et le VIH/sida (Heard). Ces analyses ont confirmé les résultats d'études précédentes indiquant que les droits de l'homme et l'égalité des sexes sont souvent cités comme des principes importants dans l'introduction des PSN, et que certains programmes visant à les appuyer peuvent être mentionnés. Cependant, ces programmes ne sont souvent pas inclus dans la phase de détermination des coûts et de budgétisation, et donc rarement évalués ou à l'échelle lors de leur mise en œuvre.

« Il est impératif que nous promouvions l'intégration des droits de l'hommes et des principes d'égalité des sexes dans notre PSN. Nous devons passer de la simple reconnaissance de ces principes à leur application au premier rang de la riposte à l'épidémie de VIH » a reconnu Sylvie Pool du Département des affaires juridiques au Seychelles au nom de son équipe nationale.

À moins que les environnements juridique et social ne protègent les personnes vivant avec le VIH ou vulnérables au VIH, ces dernières ne voudront ou ne pourront pas se présenter pour bénéficier d'une prévention et d'un traitement du VIH

Sheila Tlou, directrice de l'équipe d'appui régionale de l'ONUSIDA en Afrique de l'Est et australe

À l'issue de l'atelier, chaque équipe nationale avait élaboré des plans d'action nationaux comprenant des engagements spécifiques d'intégrer des programmes sur les droits de l'homme et l'égalité des sexes dans leurs PSN. Ces engagements incluent l'examen des plans stratégiques nationaux afin d'identifier les lacunes en matière de droits de l'homme et d'égalité des sexes, déterminer les coûts des activités en faveur des droits de l'homme et de l'égalité des sexes, sensibiliser la société civile aux questions des droits de l'homme et de l'égalité des sexes pour qu'elle dispose d'informations plus approfondies dans leurs processus de planification nationaux, et de mobiliser des fonds supplémentaires pour mettre en œuvre des programmes anti-VIH intégrant les principes des droits de l'homme et de l'égalité des sexes.

« Si l'intégration des droits de l'homme et de l'égalité des sexes dans le plan stratégique national de lutte contre le sida semblerait difficile parmi les différentes priorités, c'est possible ! » a déclaré M. Lole Laile Lole, président du réseau de personnes vivant avec le VIH au Sud-Soudan.

Les participants à l'atelier incluaient des experts techniques engagés dans la planification stratégique anti-VIH à échelle nationale, des fonctionnaires des commissions nationales sur le sida, des Ministres de la santé, de l'égalité des sexes et de la planification, des organisations de la société civile et des personnes vivant avec le VIH. Une série d'intervenants ont également participé, notamment le PNUD, le Haut-Commissariat aux droits de l'homme, la Banque mondiale, l'Alliance internationale contre le VIH/sida, Athena et Heard.

Les pays sélectionnés pour participer à la formation étaient déjà engagés dans l'adoption ou la révision de leurs plans stratégiques nationaux afin de guider leur riposte à l'épidémie de VIH. Deux autres ateliers du même genre se tiendront en 2011, l'un en Asie Pacifique et l'autre au Moyen-Orient et en Afrique du Nord.