Reportage

AIDS 2012 se termine sur un élan en faveur des objectifs de la lutte contre le sida pour 2015

27 juillet 2012

Bill Clinton s'adressant aux délégués lors de la session de clôture de la XIXe Conférence internationale sur le sida à Washington, D.C. La conférence s'est tenue du 22 au 27 juillet.
Photo : ONUSIDA/C. Kleponis

La XIXe Conférence internationale sur le sida s'est achevée vendredi à Washington D.C., après cinq jours d'une centaine de sessions, d'activités, d'ateliers, de présentations et d'événements parallèles dont le but était de mettre en avant les dernières réflexions et développements sur la riposte mondiale au VIH.

La conférence, qui s'était ouverte le 22 juillet, avait pour thème « Inverser ensemble le cours de l'épidémie ». Des hauts responsables gouvernementaux aux dirigeants d'organisations internationales, en passant par les leaders de la société civile et les scientifiques, tous les intervenants de la Conférence AIDS 2012 sont parvenus à la conclusion que, pour la première fois dans l'histoire du sida, la fin de l'épidémie se profile à l'horizon. Toutefois, les intervenants ont mis en garde sur le fait que de nombreux obstacles doivent encore être surmontés avant que la communauté internationale ne parvienne à zéro nouvelle infection à VIH et zéro décès dû au sida.

Pendant toute la conférence, l'attention s'est portée principalement sur les 10 objectifs mondiaux de la lutte contre le sida convenus par les États membres de l'ONU lors de la Réunion de haut niveau des Nations Unies sur le sida en juin 2011, en particulier l'objectif d'éliminer les nouvelles infections à VIH chez les enfants, de réduire de moitié le taux de transmission du VIH par voie sexuelle et d'assurer un traitement antirétroviral à 15 millions de personnes d'ici 2015. Les représentants des organisations internationales et de la société civile ont insisté sur le fait que sans augmentation des investissements dans la riposte au VIH, les objectifs ne seront pas atteints.

Sur les 16,8 milliards de dollars actuellement investis chaque année dans cet effort, plus de la moitié provient des pays affectés eux-mêmes, et ils méritent pour cela tout notre respect.

Président Bill Clinton

Juste avant l'ouverture d'AIDS 2012, l'ONUSIDA a publié un nouveau rapport intitulé Ensemble nous vaincrons le sida, qui décrit les récentes avancées réalisées pour atteindre les objectifs mondiaux de la lutte contre le sida, y compris les augmentations de couverture pour le traitement contre le VIH et les investissements nationaux dans les pays à revenu faible ou intermédiaire.

Les leaders renouvellent leur engagement pour une génération sans sida

La conférence a également donné l'occasion à de nombreuses personnalités du monde politique, des milieux scientifiques, de la société civile et des arts de réitérer leur soutien en faveur de l'effort pour stopper les nouvelles infections à VIH chez les enfants d'ici 2015 et maintenir leurs mères en vie. Un événement qui s'est tenu à la veille de la conférence, baptisé Uniting for an AIDS-free generation (Unis pour une génération sans sida), a réuni des musiciens, des politiques, des scientifiques et des militants pour appeler à plus de soutien en faveur de cet objectif.

Elly Katabira, Président de l'IAS et Président d'AIDS 2012, présentant la lauréate du Prix Nobel de médecine Françoise Barré-Sinoussi, nouvelle Présidente de l'IAS.

Lors de la conférence, différentes sessions ont été organisées pour échanger sur les progrès réalisés à ce jour pour stopper la transmission du VIH de la mère à l'enfant. Le Directeur exécutif de l'ONUSIDA Michel Sidibé et l'Ambassadeur Eric Goosby, Coordonnateur de la lutte mondiale contre le sida pour le gouvernement américain, ont participé à de nombreux événements pour tenir au courant les partenaires des avancées du Plan mondial, une initiative conjointe ciblant les 22 pays dans lesquels se produisent 90 % des nouvelles infections à VIH chez les enfants, dont 21 se trouvent en Afrique subsaharienne.

AIDS 2012 s'achève mais les délégués pensent déjà à AIDS 2014

La session de clôture du 27 juillet a vu la présentation de plusieurs requêtes de militants de premier plan dans la riposte mondiale au VIH. Parmi les intervenants figuraient : Diane Havlir, Co-présidente américaine d'AIDS 2012 ; Nancy Pelosi, Chef de l'opposition à la Chambre des représentants des États-Unis ; Anna Zakowicz, Global Network of People Living with HIV (GNP+) ; Elly Katabira, Président de l'IAS et Président d'AIDS 2012 ; la lauréate du Prix Nobel de médecine Françoise Barré-Sinoussi, nouvelle Présidente de l'IAS ; Tanya Plibersek, Ministre australienne de la Santé ; et le Président Bill Clinton.

À l'issue de la séance d'ouverture, la conférence a été confiée aux représentants officiels du comité organisateur de la XXe Conférence internationale sur le sida qui se tiendra à Melbourne, en Australie, en 2014.

AIDS 2012 était la première Conférence internationale sur le sida organisée aux États-Unis en 22 ans. La décision du Président Obama de supprimer l'interdiction de déplacement liée au VIH en 2009 a été largement saluée par tous les délégués comme un signe de poursuite de l'engagement bi-partisan du gouvernement américain dans la riposte au VIH, au plan national comme au plan international.

Environ 23 000 participants venus de près de 200 pays et 1 800 représentants des médias ont assisté à la conférence AIDS 2012. Des centaines de sessions, d'activités, d'ateliers, de présentations et d'événements parallèles ont été organisées entre le 22 et le 27 juillet.