Reportage

La quête d'un vaccin contre le VIH

18 mai 2012

Photo : ONUSIDA

Selon un vaste consensus scientifique, l'atteinte de l'objectif zéro nouvelle infection au VIH exigera un vaccin anti-VIH. Les calculs montrent que même un vaccin anti-VIH partiellement efficace pourrait permettre de sauver des vies et d'économiser de l'argent au fil du temps.

Si un vaccin anti-VIH préventif pourrait être la clé pour accélérer l'élimination du sida, la quête d'un vaccin efficace demeure problématique. La nature et la grande variété du virus de l'immunodéficience humaine impliquent qu'il a résisté à la plupart des tentatives de stopper sa propagation, et les scientifiques et vaccinologues du monde entier unissent leur force pour trouver des solutions.

Récemment, des développements prometteurs en matière de vaccin anti-VIH instillent un espoir de trouver un vaccin efficace. En 2009, les résultats d'une étude menée en Thaïlande — RV144 — ont révélé une efficacité de 31,2 % du vaccin en termes de prévention des infections au VIH. Bien que modestement protecteur, les résultats ont instillé un nouvel espoir de trouver un vaccin anti-VIH à mettre à la portée des populations les plus vulnérables dans le monde.

Les résultats ont représenté une avancée scientifique considérable, et une première preuve qu'un vaccin peut prévenir l'infection au VIH chez la population adulte générale. Il s'agit d'une découverte d'importance capitale qui a été suivie de données encore plus encourageantes ces dernières années.

Des données présentées au cours de l'année dernière ont révélé des réponses immunitaires protectrices qui étaient stimulées par l'étude thaïlandaise sur le vaccin. Des études sont à présent prévues pour déterminer si un régime semblable au RV144 peut protéger contre une souche d'infection au VIH présente en Afrique du Sud et contre l'acquisition chez les personnes à plus haut risque, en particulier les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes.

L'ONUSIDA et les Centers for Disease Control américains ont collaboré étroitement avec les équipes de calcul pour estimer l'impact du traitement RV144 dans différents pays et chez différentes populations, et il s'est avéré que 10 % des infections pouvaient être évitées si la même efficacité de 31 % était observée chez les personnes vaccinées. Ceci démontre qu'un vaccin anti-VIH modestement efficace pourrait s'ajouter à la série de méthodes de prévention partiellement efficaces afin d'accélérer le déclin de l'épidémie de VIH.

Ces avancées, entre autres, en matière de développement d'un vaccin anti-VIH — y compris la conception de nouveaux outils et de nouvelles technologies pour l'administration du vaccin — ont renforcé l'optimisme dans le domaine quant aux perspectives de développement d'un vaccin sûr et efficace contre le sida.

Cependant, les données préliminaires du Groupe de travail sur le suivi des ressources pour les vaccins contre le VIH et les microbicides montrent que la baisse des financements pour le vaccin anti-VIH qui a débuté en 2008 a perduré en 2011. La quête de vaccins anti-VIH efficaces est un investissement à long terme à la fois pour les produits (vaccins) et pour les personnes qui les développent, les fabriquent, les commercialisent et les soutiennent. Des investissements dans la recherche et des études cliniques sont indispensables et peuvent supposer de nombreux bénéfices, au-delà du domaine du sida.

La nécessité d'un vaccin anti-VIH préventif est claire. Aujourd'hui, alors que nous commémorons la Journée internationale du vaccin contre le VIH, plus de 34 millions de personnes vivent avec le VIH, et plus de 7 000 personnes contractent le virus chaque jour. Si un vaccin ne serait pas une baguette magique qui mettrait fin à l'épidémie de sida, il constituerait un outil supplémentaire qui s'ajouterait au vaste éventail d'options de prévention du VIH actuellement disponibles.

L'ONUSIDA continuera de travailler avec plusieurs partenaires –– les communautés scientifiques, les agences de recherche sur le sida nationales et internationales, l'industrie pharmaceutique, les fondations privées, les États membres et les communautés affectées –– pour mettre le vaccin anti-VIH au sommet de l'ordre du jour et veiller à poursuivre la quête d'un vaccin anti-VIH sûr et efficace.