Reportage

Le Myanmar résout la plupart des défis pour faire progresser sa riposte au VIH

26 octobre 2012

Le directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé, (à gauche) a rencontré le Vice-président de Myanmar, Dr Sai Mauk Kham, le 26 octobre à Nay Pyi Taw.
Photo : ONUSIDA

Le Vice-président du Myanmar, Dr Sai Mauk Kham, a reconfirmé l'engagement de son gouvernement pour une programmation de lutte contre le VIH efficace lors d'une réunion avec le Directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé. Les deux leaders se sont rencontrés à Nay Pyi Taw, la capitale du pays, où ils ont discuté les progrès réalisés par le Myanmar dans sa riposte au sida malgré les nombreux défis dont le pays a du faire face.

Le Vice-président Sai Mauk Kham a souligné le fait que le Myanmar lutte contre un double défi, la capacité des ressources humaines et le financement. « L'obstacle majeur du Myanmar est le financement. Il nous faut 340 million US$ pour notre riposte au VIH. Pour l'instant, nous avons atteint 50% de notre objectif. Nous devons poursuivre nos efforts, » déclare le Dr Kham.

À l'inverse des autres pays à revenu faible ou intermédiaire d'Asie, le Myanmar a reçu très peu de soutien international ces vingt dernières années. Toutefois, le pays a malgré tout réussi à faire quelques progrès dans sa riposte nationale au sida. En 2011, environ 216 000 personnes vivaient avec le VIH au Myanmar avec une prévalence du VIH parmi la population adulte estimée à 0,53%. Les autorités de santé estiment qu'environ 8 500 nouvelles infectons à VIH se sont produites en 2011, une baisse de 11 000 en 2008, et environ 32% des personnes vivant avec le VIH nécessitant un traitement y ont eu accès, comparé à tout juste 12% en 2008.

L'obstacle majeur du Myanmar est le financement. Il nous faut 340 million US$ pour notre riposte au VIH. Pour l'instant, nous avons atteint 50% de notre objectif. Nous devons poursuivre nos efforts

Le vice président du Myanmar, le Dr Sai Mauk Kham

« Nous sommes arrivés à un tournant au Myanmar. Malgré des temps difficiles, le Myanmar parvient à des résultats, » déclare M. Sidibé. « L'ONUSIDA soutiendra les efforts du Myanmar pour saisir cette marge d'opportunités et étendre les programmes de lutte contre le VIH pour réaliser des retours significatifs sur investissements. »

Depuis que le changement de réforme et de politique a eu lieu au Myanmar, les donateurs internationaux investissent plus dans la riposte au sida du pays. En parallèle, le pays augmente son budget national pour la lutte contre le VIH. Le gouvernement annonçait ce mois-ci que, pour la toute première fois, le Myanmar allouera des fonds pour acheter des médicaments antirétroviraux. Le ministère de la Santé prévoit de dépenser ses propres ressources pour le traitement du VIH qui seront distribués par le biais du système de santé d'état.

Lois réformatives

M. Sidibé a également rencontré l'avocat général du Myanmar, le Dr Tun Shin, et a demandé son soutien pour réformer les lois punitives existantes qui, souvent, datent encore de l'époque coloniale. Les lois existantes criminalisant les relations entre adultes consentants de même sexe, les professionnels du sexe et les consommateurs de drogue empêchent la riposte au sida dans le pays.

Le directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé et l'avocat général de Myanmar, Dr Tun Shin.
Photo : ONUSIDA

« Notre objectif est un accès universel aux services de lutte contre le VIH, mais nous faisons face à des obstacles universel, » déclare M. Sidibé. « Tout ce que nous pourrons faire pour lever les obstacles sera une grande aide pour la riposte au sida. Nous n'atteindrons pas zéro discrimination sans réformer les lois », ajoute t-il.

Le Dr Shin explique que l'amendement ou la rédaction des lois est un processus à deux étapes au Myanmar, avec les ministères en charge d'initier la réforme juridique dans ce domaine. Une fois que les ministères auront rédigé les lois, elles arriveront dans son bureau pour examen et mise en œuvre. Le Dr Shin déclare qu'il est important pour les citoyens du Myanmar ainsi que pour communauté internationale de voir que le gouvernement est sérieux quant aux changements par le biais de réforme de ses lois. Il a garanti à M. Sidibé que le Bureau de l'avocat général soutiendra les efforts de l'ONUSIDA dans ce domaine.