Reportage

Favoriser l'émancipation des femmes pour de meilleurs résultats de développement

23 septembre 2012

De gauche à droite : Naomi Watts, Ambassadrice itinérante de l'ONUSIDA ; Aishwarya Rai Bachchan, Ambassadrice itinérante de l'ONUSIDA ; Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA ; Professeur Jeffrey Sachs, Directeur de l'Institut de la Terre à l'Université Columbia et Conseiller spécial auprès du Secrétaire général des Nations Unies pour les Objectifs du Millénaire pour le Développement ; et Mme Coumba D. Touré, fondatrice et Présidente de la fondation Développement Avancé pour l'Afrique (ADA) et Présidente de la conférence, au Yale Club, NYC, le 24 septembre 2012.

Les Premières dames de plusieurs pays africains, des responsables gouvernementaux et des représentants d'organisations internationales et de la société civile travaillant sur le développement et les questions touchant les femmes se sont réunis à New York en marge de la réunion de l'Assemblée générale des Nations Unies afin de discuter des moyens de favoriser l'émancipation des femmes et des jeunes, en particulier par le biais des technologies numériques.

Michel Sidibé, le Directeur exécutif de l'ONUSIDA, a participé à cette session intitulée Partenariat en action : veiller à ce que les enfants du monde entier naissent sans le VIH. Appelant les femmes à montrer la voie pour la justice sociale, M. Sidibé a présenté deux ambassadrices itinérantes de l'ONUSIDA, Naomi Watts et Aishwarya Rai Bachchan. « Ces deux femmes ont le pouvoir de changer le monde : rien ne pourrait être plus noble qu'une génération sans VIH », a-t-il déclaré.

Évoquant ses expériences sur le terrain, Mme Watts a insisté sur l'importance des partenariats dans les incroyables progrès accomplis vers l'objectif de zéro nouvelle infection à VIH chez les enfants. « Mais nous n'y sommes pas encore. Un bébé naît avec le VIH presque chaque minute et, actuellement, seulement un enfant sur quatre ayant besoin d'un traitement en bénéficie effectivement. Pour moi, ce ne sont pas juste des données et des chiffres, ce sont des visages et des familles », a-t-elle déclaré. « Il ne fait aucun doute que nous pouvons continuer à avancer jusqu'à ce que nous arrivions à zéro ».

Un bébé naît avec le VIH presque chaque minute et, actuellement, seulement un enfant sur quatre ayant besoin d'un traitement en bénéficie effectivement. Pour moi, ce ne sont pas juste des données et des chiffres, ce sont des visages et des familles

Naomi Watts, Ambassadrice itinérante de l'ONUSIDA

Mme Rai Bachchan, nouvelle Ambassadrice itinérante nommée plus tôt dans la journée, a fait part de sa volonté d'apprendre et de faire une réelle différence dans les vies des femmes et de leurs familles. Elle a également appelé les médias à jouer leur rôle. « Nous devons attirer l'attention sur quelque chose qui a besoin d'attention », a-t-elle expliqué. « Les femmes doivent pouvoir s'exprimer ; et partout où naît un enfant nous devons nous mettre au travail ».

La rencontre a également porté sur les avancées en matière de technologie et de santé. La fourniture de services de santé et d'information par le biais des technologies mobiles telles que les téléphones mobiles, également appelée santé mobile ou « mHealth », s'est révélée efficace en permettant un meilleur accès aux soins de santé pour les populations des pays à faible revenu. L'utilisation de ces technologies a également prouvé son efficacité en termes de coût et permis une amélioration de la capacité des systèmes de santé à proposer des soins de qualité.

Des données récentes issues d'essais scientifiques aléatoires et d'études ont montré que les envois de messages SMS en particulier pouvaient avoir un impact positif sur le résultat des traitements. Par exemple, les résultats d'une étude menée au Kenya en novembre 2010 ont montré que les patients qui recevaient un appui par SMS observaient beaucoup mieux leur traitement antirétroviral.

Les femmes doivent pouvoir s'exprimer ; et partout où naît un enfant nous devons nous mettre au travail

Aishwarya Rai Bachchan, Ambassadrice itinérante de l'ONUSIDA

Avec 5,3 milliards d'abonnés à travers le globe et près de 90 % de la population mondiale couverte par un réseau sans fil, le téléphone mobile est devenu la plate-forme technologique de communication la plus répandue. Les participants à la réunion ont exprimé leurs idées sur la manière dont les technologies mobiles pourraient aider à élargir l'accès à la santé pour les femmes et les jeunes dans les pays à revenu faible et intermédiaire.

Une multitude de solutions mHealth a vu le jour au fil des années dans des pays comme l'Éthiopie, le Kenya, le Nigéria et l'Afrique du Sud, selon l'Observatoire mondial de la e-santé de l'Organisation mondiale de la Santé. Toutefois, un rapport récent commandé par la fondation Développement Avancé pour l'Afrique souligne que malgré l'aspect très prometteur démontré par les outils et applications mHealth, la situation actuelle se caractérise par une prolifération de projets pilotes impossibles à soutenir à long terme qui disparaissent une fois que le financement initial est épuisé.

L'événement était co-organisé par la fondation Développement Avancé pour l'Afrique, Digital He@lth Initiative et le Forum des partenaires mondiaux, en coopération avec l'ONUSIDA, le PNUD, le Bureau des Nations Unies pour les partenariats, le Partenariat pour la santé de la mère, du nouveau-né et de l'enfant et ONU-Habitat.