Reportage

Le Zimbabwe accomplit des progrès continus pour atteindre l'« Objectif zéro »

14 mai 2013

De gauche à droite : Tatiana Shoumilina, Coordinatrice de l'ONUSIDA dans le pays, le Chef Chiveso, leader traditionnel, Mme Beagle et Martin Dinha, Gouverneur de province, dans la région de Bindura, Zimbabwe.
Photo : ONUSIDA

Le Zimbabwe est un exemple d'engagement politique et de progrès en matière de riposte au sida. Bien qu'il s'agisse de l'un des pays les plus affectés par l'épidémie du VIH en Afrique subsaharienne, avec une prévalence du VIH de 15 % parmi la population adulte, le pays a atteint et réussit à maintenir une couverture universelle du traitement pour prévenir la transmission du VIH de la mère à l'enfant (93 %) et du traitement antirétroviral des adultes, avec 95 % des Zimbabwéens adultes éligibles à un traitement antirétroviral qui bénéficient effectivement d'un tel traitement.

Cette intensification de services complets de prévention, de traitement, de soins et d'appui en matière de VIH dans le pays a provoqué une baisse du taux des nouvelles infections à VIH, qui est passé de 5,21 % au plus fort de l'épidémie en 1994 à 0,86 % en 2012.

Les progrès enregistrés par le Zimbabwe dans la riposte au sida sont largement liés à la capacité du pays à mobiliser et à maintenir des ressources nationales pour la riposte grâce à l'initiative innovante d'une taxe sida, taxe de 3 % imposée sur tous les revenus individuels et institutionnels imposables. Pour la seule année 2012, cette taxe a permis de dégager 32 millions de dollars. Le Zimbabwe a aussi réussi à mobiliser 311 millions de dollars auprès du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme dans le cadre de son nouveau modèle de financement. 244 millions de dollars supplémentaires ont été demandés par le Zimbabwe et sont dans l'attente des résultats de la prochaine reconstitution des ressources du Fonds mondial.

Les communautés font un travail exemplaire afin de résoudre les problèmes liés à l'égalité des genres et à l'émancipation des femmes, en utilisant le dialogue communautaire et en facilitant les actions et les solutions à leur échelle

Mme Jan Beagle, Directrice exécutive adjointe de l'ONUSIDA, Gestion et gouvernance

Début mai 2013, Jan Beagle, Directrice exécutive adjointe de l'ONUSIDA, Gestion et gouvernance, s'est rendue au Zimbabwe pour constater les avancées réalisées. Elle a aussi examiné les défis à venir pour atteindre les objectifs de la Déclaration politique de 2011 de l'Assemblée générale des Nations Unies sur le VIH et le sida et a évoqué le rôle du Zimbabwe, en tant que nouveau membre du Conseil de Coordination du Programme de l'ONUSIDA depuis cette année, dans la gouvernance de l'ONUSIDA et dans la riposte au sida.

Au cours d'une réunion avec l'Honorable Joice Mujuru, Vice-Présidente, Mme Beagle a félicité le Gouvernement du Zimbabwe pour son leadership dans la riposte au sida et a encouragé le pays à renforcer sa couverture de traitement antirétroviral pédiatrique, qui était encore de 42 % fin 2012, et à accélérer ses efforts pour réduire la mortalité maternelle.

Les communautés montrent la voie

Mme Beagle s'est rendue à Bindura, zone rurale située à environ 90 km au nord-est de Harare, la capitale du pays, où elle a parlé avec des représentants de la communauté, des chefs traditionnels, des prestataires de services locaux, et des administrateurs de provinces et de districts. Avec le soutien de l'organisation non-gouvernementale PADARE, un mouvement masculin qui milite en faveur de la justice et de l'égalité, la communauté soutient l'implication des hommes dans la prévention des nouvelles infections à VIH chez les enfants et dans le renforcement de l'élargissement des services de prévention et de traitement du VIH. Elle a également pour objectif de consolider les services de santé sexuelle et reproductive pour les jeunes, en particulier les filles, et de lutter contre la violence sexiste.

PADARE se concentre sur les hommes de tous milieux et utilise des outils de communication et de réseautage, des ateliers et des formations, des actions d'influence et de militantisme en faveur d'un changement social et comportemental. Cette organisation est structurée en 65 chapitres et possède plus de 3 000 membres répartis dans les dix provinces du pays.

« Les communautés font un travail exemplaire afin de résoudre les problèmes liés à l'égalité des genres et à l'émancipation des femmes, en utilisant le dialogue communautaire et en facilitant les actions et les solutions à leur échelle », a déclaré Mme Beagle. Elle a encouragé les communautés à garantir que les besoins des populations les plus exposées au risque d'infection à VIH, comme les femmes, les jeunes, les personnes handicapées, les professionnels du sexe et les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, soient identifiés et remplis.

REMARQUE : En marge de son programme officiel au Zimbabwe, Mme Beagle a également rencontre l'Honorable Dr H. Madzorera, Ministre de la Santé et de la Protection de l'enfance ; l'Honorable Dr O. Muchena, Ministre de la Condition féminine, de l'Égalité des sexes et du Développement communautaire ; l'Honorable Dr D. Parirenyatwa, Président, Comité parlementaire sur la Santé ; la direction du Conseil national sur le sida ; les membres de l'Instance de coordination nationale ; les membres du Comité exécutif du Réseau de parlementaires zimbabwéens contre le VIH ; et le Comité d'orientation de GlobalPOWER pour le Zimbabwe. Elle a aussi rencontré des représentants de la société civile et des jeunes, ainsi que le Coordinateur résident des Nations Unies et l'équipe nationale des Nations Unies. Elle a visité l'hôpital des maladies infectieuses de Beatrice Road, un organisme de soins de santé publique qui offre aux adultes et aux enfants des services de lutte contre les infections opportunistes et de traitement antirétroviral.