Compte-rendu

Les donateurs et les partenaires s'engagent à soutenir le VIH et la programmation des droits de l'homme comme un tremplin pour mettre fin à l'épidémie de sida

17 juin 2014

Le financement pour le travail en matière de droits de l'homme par rapport au VIH par la société civile est insuffisant et peut être encore plus menacé. La recherche de l'ONUSIDA, avec le soutien de la Fondation Ford, indique qu'à l'heure actuelle, moins de 1% du financement annuel pour la riposte mondiale au sida soutient la programmation des droits de l'homme. Par ailleurs, le financement semble chuter car les donateurs font le choix de nouvelles priorités, de nombreux pays glissent vers un revenu intermédiaire et ont réduit l'admissibilité à l'aide extérieure et le financement national ne parvient pas à soutenir le travail des droits de l'homme.

Afin d'explorer des réponses appropriées des donateurs liées aux défis des droits de l'homme, de discuter la situation du financement des organisations de la société civile et d'articuler un engagement commun entre les donateurs pour soutenir le travail en matière de droits de l'homme par rapport au VIH, l'ONUSIDA et les bailleurs de fonds préoccupés par le sida se sont rencontrés pour une réunion les 11 et 12 Juin à Genève, en Suisse.

Les participants ont exprimé une grande préoccupation sur la diminution du soutien pour le travail en matière de droits de l'homme de la société civile. La recherche indique que des groupes de la société civile qui ont entrepris des travaux dans le domaine des droits de l'homme dans le contexte du VIH sont sous la menace de réduction des effectifs ou de disparaître tous ensemble. Dans certains endroits, les approches punitives et coercitives sont en augmentation tandis que l'espace pour la société civile se réduit.

Lors de la réunion, les donateurs pour la lutte contre le VIH et les donateurs pour les droits de l'homme ont examiné la meilleure façon de partager. Les fondations privées ont examiné la meilleure façon de soutenir les programmes novateurs et rentables pour réduire la stigmatisation et la discrimination et augmenter l'accès à la justice dans le contexte du VIH. Et le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme (Fonds mondial) a expliqué son engagement afin d'augmenter le financement des programmes destinés à éliminer les obstacles juridiques pour l'accès aux services liés au VIH. La réunion a débouché sur des stratégies et des engagements pour soutenir la réponse liée aux droit de l'homme dans les efforts pour mettre fin à l'épidémie de sida et promouvoir les droits de l'homme, la dignité et la justice sociale.

Participants

La réunion a été co-organisée par l'ONUSIDA et les bailleurs de fonds préoccupés du sida avec le soutien de la Fondation Ford. Les autres partenaires étaient le Fonds mondial, les Fondations Open Society, la Fondation Elton John de lutte contre le SIDA et le Fonds pour les droits de l'homme à l'échelle mondiale. Plus de 60 participants ont participé représentant tout le spectre des donateurs de lutte contre le VIH et pour les droits de l'homme, des donateurs multilatéraux et bilatéraux, des fondations privées, des fondations intermédiaires financées par les gouvernements et des fonds de collaboration axés sur la collectivité. Des décideurs de communautés et d'autres de la société civile engagés dans les droits de l'homme étaient également représentés.

Principaux messages

  • Les programmes de droits de l'homme sont essentiels pour réaliser les impératifs de santé publique de l'épidémie de VIH mais aussi la réalisation des droits de l'homme des personnes touchées.
  • Les donateurs bilatéraux, des fondations privées, le Fonds mondial et les gouvernements bénéficiaires ont tous un rôle important à jouer pour assurer la durabilité de la réponse aux droits de l'homme dans la lutte contre le sida.
  • Le Secrétariat du Fonds mondial est dans une position unique pour travailler avec les gouvernements et la société civile pour augmenter les investissements dans les programmes visant à promouvoir les droits de l'homme.
  • Le rôle des donateurs bilatéraux ne peut pas être sous-estimé, en termes de réponses fondées sur les droits de conduite et dans le maintien de financement pour le travail des droits de l'homme.
  • Les fondations privées ont un rôle essentiel dans la fourniture des fonds essentiels pour le travail des droits de l'homme par rapport au VIH, y compris la défense et les efforts de mobilisation de la société civile qui ne sont pas couverts par un financement national ou multilatéral.
  • L'ONUSIDA et le FCAA se sont engagés à convoquer les bailleurs de fonds bilatéraux, multilatéraux et privés pour permettre des approches collaboratives afin de soutenir les interventions d'urgence à court terme ainsi que la viabilité à long terme des droits de l'homme par rapport au VIH menée par la société civile.

Déclarations

« Soutenir la réponse aux droits de l'homme par rapport au VIH et promouvoir les mouvements des droits plus larges des personnes vivant avec le VIH ainsi que les populations les plus exposées sont au cœur de tous les efforts pour mettre fin à l'épidémie de sida. Zéro nouvelle infection à VIH, zéro discrimination et zéro décès dû au sida représentent des objectifs tangibles qui peuvent être obtenus grâce à des efforts concertés pour soutenir la poursuite de l'action en faveur des droits de l'homme par une société civile forte. »

Jan Beagle, Directrice exécutive adjointe de l'ONUSIDA

« Le fait que seulement 1% de l'ensemble des ressources mondiales en faveur du sida est destiné à la programmation des droits de l'homme offre une occasion cruciale et urgente pour la philanthropie privée afin d'exercer son pouvoir unique de financer là où d'autres ne le font pas et de mobiliser la société civile pour responsabiliser tous les donateurs par rapport à leurs engagements à financer pleinement les efforts pour lutter contre ces atteintes aux droits de l'homme qui ont longtemps alimenté l'épidémie. »

John Barnes, Directeur général, Funders Concerned about AIDS