Reportage

Le Conseil des Ministres arabes de la Santé adopte une stratégie pour lutter contre l'épidémie de VIH dans les pays arabes

17 mars 2014

Le 13 mars, le Conseil des Ministres arabes de la Santé a adopté la Stratégie arabe de lutte contre le sida (2014-2020) lors de sa 41e session ordinaire organisée par la Ligue des États arabes. Cette nouvelle stratégie a pour but d'orienter le développement d'une riposte régionale au VIH coordonnée et basée sur le consensus.

Dans son allocution d'ouverture, Nabil El Araby, Secrétaire général de la Ligue des États arabes, a souligné l'importance de cet accomplissement historique. « Je salue les efforts réalisés pour finaliser la Stratégie arabe de lutte contre le sida, qui a commencé par une initiative de l'Arabie saoudite et s'est conclue par le soutien de l'ONUSIDA, d'organisations internationales et d'organisations de la société civile engagées », a-t-il déclaré.

La nouvelle stratégie inclut 10 objectifs alignés sur ceux fixés dans la Déclaration politique de 2011 sur le VIH/sida de l'Assemblée générale des Nations Unies, tout en entretenant une vision plus large pour une génération sans sida après 2015. Les 10 objectifs de la stratégie englobent : réduire de plus de 50 % l'incidence du VIH au sein des populations les plus exposées au risque d'infection ; éliminer les nouvelles infections à VIH chez les enfants ; accroître la couverture du traitement anti-VIH jusqu'à 80 % ; lutter contre la stigmatisation et la discrimination ; améliorer le financement de la lutte contre le sida ; lutter contre la vulnérabilité particulière des femmes et des filles ; et revoir les politiques relatives aux restrictions de déplacement.

Dans une résolution d'adoption, les Ministres de la Santé ont demandé à ce que la Ligue des États arabes et l'ONUSIDA travaillent en étroite collaboration pour soutenir et contrôler la mise en œuvre de la stratégie au niveau des pays. La Ligue assurera le financement de lancement de la mise en œuvre de la stratégie à travers l'organisation de trois forums de haut niveau portant sur des questions liées au leadership des femmes, aux médias et aux chefs religieux.

« La santé est l'un des principaux droits élémentaires de chaque individu, sans discrimination en raison de l'origine ethnique, de l'appartenance religieuse ou politique, ou de la situation économique ou sociale », a déclaré Adel Adawy, Ministre égyptien de la Santé et de la Population. « Accroître le niveau de la santé publique pour l'ensemble de la société est essentiel pour obtenir la paix et la sécurité ».

L'ONUSIDA a travaillé en étroite collaboration avec la Ligue des États arabes, le Royaume d'Arabie saoudite et d'autres États membres pour apporter un appui politique et technique à l'élaboration de la stratégie. Une série de consultations, d'ateliers et de réunions de validation technique ont été organisés, en même temps qu'une campagne de sensibilisation de haut niveau à l'échelle régionale et globale pour l'adoption de la stratégie par le Conseil des Ministres arabes de la Santé.

« L'adoption de la Stratégie arabe de lutte contre le sida démontre un engagement et un leadership durables de la riposte au sida dans les pays arabes », a déclaré Yamina Chakkar, Directrice de l'équipe de l'ONUSIDA d'appui aux régions pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, au nom de Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA. « Nous remercions le Conseil d'avoir rendu possible la Stratégie arabe de lutte contre le sida et d'être un allié important dans le façonnage des mesures que nous allons prendre pour mettre fin à l'épidémie de sida au cours de la période après 2015 », a-t-elle ajouté.

La hausse des nouvelles infections à VIH fait que les pays arabes comptent parmi les régions du monde où l'épidémie de VIH progresse le plus rapidement. Entre 2001 et 2012, le nombre estimé de personnes vivant avec le VIH dans les pays membres de la Ligue des États arabes est passé de 140 000 à 210 000. Depuis 2001, le nombre de personnes nouvellement infectées par le virus dans les pays arabes a augmenté de plus de 44 % (de 18 000 à 26 000), avec une hausse de 69 % du nombre de décès dus au sida entre 2001 et 2012.