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Définir la riposte à l'épidémie de sida dans la région Asie-Pacifique

28 janvier 2015

La Réunion intergouvernementale pour l'Asie et le Pacifique sur le VIH et le sida s'est ouverte à Bangkok, en Thaïlande. Plus de 250 représentants des gouvernements, de la société civile et d'organisations internationales de toute la région sont en train d'évaluer les progrès de la riposte à l'épidémie de sida et d'étudier les futurs défis à relever.

La région Asie-Pacifique a obtenu des résultats significatifs dans la riposte au VIH au cours des dix dernières années. En 2013, le nombre de nouvelles infections à VIH était estimé à 350 000, soit une baisse de 25 % depuis 2001. Entre 2005 et 2013, le nombre de décès dus au sida dans la région a diminué de 27 %.

Environ 1,56 million de personnes vivant avec le VIH dans la région Asie-Pacifique ont eu accès à un traitement antirétroviral en 2013, soit une augmentation de 25 % par rapport à l'année précédente. Toutefois, ce chiffre ne représente qu'une personne sur trois vivant avec le VIH, et nombreux sont ceux qui commencent le traitement tardivement.

L'un des problèmes les plus urgents pour la région concerne la manière d'assurer la pérennité financière de la riposte au sida. En 2013, plus de 2 milliards de dollars ont été mobilisés pour la riposte au sida dans la région, dont 43 % provenaient de bailleurs de fonds internationaux. Les participants à la réunion étudient le financement des programmes nationaux de lutte contre le sida avec pour objectif d'accroître les investissements nationaux.

Les participants évoquent également les nouveaux objectifs mondiaux de traitement 90-90-90, tandis que les représentants de la société civile réclament plus de services anti-VIH à base communautaire. Bien que l'épidémie se concentre au sein des populations les plus exposées dans la région, moins de 8 % de l'ensemble des dépenses de la lutte contre le sida sont dédiés à la prévention du VIH auprès de ces populations.

Organisée par la Commission économique et sociale pour l'Asie et le Pacifique en coopération avec l'ONUSIDA, le Programme des Nations Unies pour le développement et d'autres organisations, la réunion se tient jusqu'au 30 janvier et devrait se conclure par l'adoption d'un nouveau cadre régional de riposte à l'épidémie.

Déclarations

« Les pays de la région Asie-Pacifique ont pris la responsabilité de financer la riposte au sida. Je suis content que mon propre pays ait fait ce pas important pour assurer la pérennité financière de la riposte au sida. »

Ratu Epeli Nailatikau, Président de la République des Îles Fidji et Président de la Réunion intergouvernementale pour l'Asie et le Pacifique sur le VIH et le sida

« Nous savons que cette région est non seulement une plaque tournante de la transformation économique, mais aussi de l'innovation, et grâce à l'énergie collective, nous pouvons véritablement contribuer à construire un nouveau partenariat avec le reste du monde. »

Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA

« De réels progrès ont été accomplis dans notre région, mais il reste beaucoup à faire pour un meilleur leadership et une appropriation accrue pour atteindre nos objectifs. Une riposte efficace au VIH est possible uniquement avec des partenariats directs entre les pays. »

Shamshad Akhtar, Secrétaire exécutive de la Commission économique et sociale pour l'Asie et le Pacifique

« Les violations des droits de l'homme, la discrimination et les lois punitives telles que la criminalisation des consommateurs de drogues, des professionnel(le)s du sexe, des relations entre personnes de même sexe et des personnes transsexuelles, constituent le principal obstacle à l'accès aux services pour les populations les plus touchées. »

Nukshinaro Ao, Coordinatrice des femmes du Réseau Asie/Pacifique des personnes vivant avec le VIH