Compte-rendu

Accélérer l'action pour les droits humains et l'égalité des sexes en Afrique occidentale et centrale

01 juillet 2015

Afin de soutenir les capacités de pays à intégrer les droits humains dans leurs approches Accélérer des programmes de lutte contre le VIH, l'ONUSIDA et l'Alliance nationale contre le sida (ANCS) du Sénégal ont organisé un atelier de renforcement des capacités sur 3 jours, du 22 au 24 juin 2015, à Dakar, au Sénégal.

Cet atelier a mis en avant les difficultés qui persistent sur le plan politique, juridique, culturel, social et programmatique et entravent les efforts de lutte contre l'épidémie de VIH. Les participants ont fait le constat que les programmes existants pour résoudre ces problèmes dans les pays d'Afrique occidentale et centrale restaient largement insuffisants et inappropriés.

Selon les participants, les droits humains, l'égalité des sexes et l'implication des personnes vivant avec le VIH et des populations les plus exposées sont souvent cités dans les documents de planification sur le VIH. Pourtant, ces aspects apparaissent rarement dans les programmes spécifiques sur les droits humains. Et lorsque ces programmes figurent dans les documents nationaux de planification sur le VIH, ils ne sont pas traités dans la phase de calcul des coûts et de définition des budgets, les statistiques pour mesurer les progrès sont peu nombreuses et, quand ils sont mis en œuvre, ces programmes ne sont souvent pas évalués ni amplifiés.

Participants

L'atelier a réuni plus de 50 participants venus de 10 pays d'Afrique occidentale et centrale : Burkina Faso, Cameroun, Tchad, Côte d’Ivoire, République démocratique du Congo, Ghana, Guinée Bissau, Mali, Nigéria et Sénégal.

Parmi les participants figuraient des décideurs et des experts techniques impliqués dans la planification stratégique de la lutte contre le VIH au niveau national, des responsables des commissions nationales sur le sida ainsi que des ministères de la Santé et de la Justice, des personnes vivant avec le VIH et d'autres représentants des populations les plus touchées et des organisations communautaires. Un large éventail de partenaires techniques et autres, notamment le PNUD, le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, le Bureau du Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, l'Alliance internationale contre le VIH/sida et l'Unité d'appui technique pour l'Afrique occidentale et centrale, ont également participé à l'atelier.

Cet atelier était le septième et dernier d'une série d'ateliers régionaux organisés depuis 2011 avec le soutien de la Fondation Ford.

Principaux messages

  • Les participants ont insisté sur l'importance de l'atelier dans la mise en avant des approches et des outils destinés à garantir l'inclusion des programmes pour faire avancer les droits humains et l'égalité des sexes.
  • L'atelier a conduit à l'élaboration par chaque équipe nationale d'un plan d'action national avec des engagements spécifiques pour intégrer des programmes sur les droits humains et l'égalité des sexes dans la riposte nationale au sida qui indiquent clairement les partenaires et le calendrier de mise en œuvre.
  • La rencontre s'est conclue avec l'élaboration et l'adoption de la « Déclaration de Dakar sur l'intensification de la riposte au VIH, la réalisation des Droits de l’Homme et un accès aux services pour tout le monde en Afrique de l’Ouest et du Centre », dans laquelle les participants s'engagent à mener des actions spécifiques dans leurs pays respectifs pour faire avancer les programmes basés sur les droits et éclairés par des fais probants dans les ripostes nationales au VIH.

Déclarations

«Si les environnements juridique et social ne protègent pas les personnes vivant avec le VIH ou vulnérables au VIH, ces dernières ne voudront ou ne pourront pas se présenter pour bénéficier d'une prévention et d'un traitement du VIH. Les droits humains doivent se trouver au cœur de nos efforts d'accélération vers la fin de l'épidémie de sida dans la région.»

Léopold Zekeng, Directeur adjoint de l'équipe de l'ONUSIDA d'appui aux régions pour l'Afrique occidentale et centrale

«Nous avons pour ambition de parvenir à l'objectif 90-90-90, afin de mettre fin aux nouvelles infections à VIH et à la discrimination. Les communautés doivent être à la barre et au cœur de cette action pour réussir. Leurs voix, leur expertise et leurs actions doivent être entendues et soutenues.»

Serge Douomong Yotta, Affirmative Action, Cameroun

«La riposte au VIH en Afrique occidentale et centrale se trouve dans une phase critique. Les droits humains et les questions de genre demeurent parmi les principaux défis à relever dans la riposte. À travers la Déclaration de Dakar, nous nous engageons en faveur d'approches éclairées par des faits probants, sensibles aux questions de genre et basées sur les droits pour des actions visant à mettre fin à l'épidémie de sida d'ici 2030 dans la région.»

Chidi Victor Nweneka, Directeur adjoint, Politique et stratégie, Agence nationale pour le contrôle du sida (NACA), Nigéria