Reportage

Protéger les filles et les jeunes femmes au Zimbabwe : une question de santé et de droits humains

12 juin 2015

Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA, a visité la Mbare City Health Clinic à Harare, au Zimbabwe, ce 11 juin. Cette clinique publique gère un programme de traitement antirétroviral comprenant également des services pour les victimes de viol.

Au cours la visite de cette clinique, soutenue par la ville de Harare et Médecins sans Frontières, il a rencontré des personnes vivant avec le VIH, notamment la jeune Thandiwe, 19 ans. M. Sidibé a écouté la douloureuse histoire de son infection par le VIH à la suite d'un viol et décrit ses larmes comme « un signe de nos échecs collectifs. Nous devons faire mieux pour elle et pour toutes les femmes et les filles ».

Intervenant à la clinique, le Chef Chiveso, dirigeant traditionnel, a dénoncé la violence envers les femmes et appelé les hommes à être de fervents défenseurs de la lutte contre les violences sexistes. M. Sidibé a salué le Chef comme un champion de l'égalité des sexes et de la lutte pour la fin des violences sexistes et de l'épidémie de sida.

Auparavant, M. Sidibé s'était entretenu avec des chefs communautaires, qui lui ont expliqué les difficultés posées par la marginalisation et le chômage. M. Sidibé a indiqué que les adolescentes étaient touchées par la mauvaise situation économique, avec pour résultat un nombre de filles infectées par le VIH supérieur à celui de leurs pairs masculins.

Les deux tiers de la population du Zimbabwe ont moins de 25 ans et la prévalence du VIH est près de deux fois supérieure chez les femmes âgées de 15 à 24 ans que chez les hommes du même âge. Le Zimbabwe enregistre le sixième taux annuel mondial le plus élevé de décès liés au sida chez les adolescents.

M. Sidibé a loué les efforts combinés de la société civile et du gouvernement du Zimbabwe, qui ont permis la baisse de la prévalence du VIH et du nombre de décès dus au sida, tout en prévenant que le pays devait en faire plus pour Accélérer la riposte au VIH et mettre fin à l'épidémie de sida au Zimbabwe d'ici 2030. « Si nous ne faisons pas attention, après 2015 les gens oublieront le sida, l'autosatisfaction gagnera du terrain et les gens s'intéresseront à d'autres crises », a-t-il expliqué.