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Les rencontres du Vatican appellent à intensifier l'accès au dépistage et au traitement du VIH pour les enfants

19 avril 2016

Caritas Internationalis a récemment réuni des partenaires mondiaux lors de deux événements destinés à débattre du rôle des organisations confessionnelles et du secteur privé dans l'action pour combler les lacunes en matière de dépistage et de traitement chez les enfants vivant avec le VIH dans le monde. Ces rencontres, qui se sont tenues au Vatican du 11 au 15 avril, ont été coorganisées avec l'ONUSIDA, le Plan présidentiel américain d'aide d'urgence à la lutte contre le sida (PEPFAR) et l'hôpital pédiatrique Bambino Gesù du Vatican.

Le Cardinal Peter Turkson, Président du Conseil pontifical Justice et Paix, a animé et ouvert une réunion de haut niveau avec des représentants du secteur privé, notamment de laboratoires pharmaceutiques et de diagnostic, d'organisations confessionnelles qui luttent contre le VIH, des personnes vivant avec le VIH, de gouvernements nationaux, des Nations Unies et du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.

Dans son discours d'ouverture de la réunion, le Cardinal a cité la lettre pastorale du Pape François adressée au monde (encyclique « Laudato si' »). Dans cette lettre, le Pape encourage le monde à mener des actions renouvelées et coordonnées contre des facteurs qui se traduisent par la dégradation de l'environnement naturel et social, comme le changement climatique, les pandémies, la pauvreté, les conflits et la violence.

Dans une autre déclaration, le Pape François a appelé plus particulièrement les participants à la réunion à trouver « de nouvelles possibilités d'élargir l'accès au diagnostic et au traitement vitaux » pour les enfants. À l'issue de la réunion, les participants se sont engagés à trouver des solutions collectives, par exemple des accords avec plusieurs partenaires visant à encourager davantage la recherche sur les traitements contre le VIH pour les enfants, à accélérer les procédures d'essai, d'agrément et d'enregistrement des nouveaux médicaments contre le VIH destinés aux enfants, et à trouver des solutions innovantes pour éviter les pénuries de médicaments et de fournitures et renforcer le système de santé. Les participants ont convenu de se réunir à nouveau pour finaliser une feuille de route dans le but d'améliorer l'accès au traitement anti-VIH pour tous.

Lors d'une autre consultation de trois jours sur le VIH chez l'enfant, les participants ont débattu et se sont entendus sur les actions les plus urgentes requises pour assurer un accès équitable au dépistage et au traitement pour les enfants vivant avec le VIH. Plus de 80 participants ont assisté à cet événement, venus principalement d'Afrique subsaharienne, mais aussi de pays plus lointains comme l'Arménie, la Colombie, l'Inde et le Viet Nam, aux côtés de représentants d'agences nationales et multilatérales.

Deborah Birx, Coordonnatrice pour les États-Unis de la lutte mondiale contre le sida dans le cadre du PEPFAR, et Luiz Loures, Directeur exécutif adjoint de l'ONUSIDA, ont présenté aux participants à la consultation une vue d'ensemble de la situation de l'épidémie de VIH chez les enfants et de la riposte mondiale actuelle. Les discussions ont porté sur les problèmes actuels pour atteindre les enfants avec les programmes de dépistage et de traitement du VIH.

Pour pouvoir mettre fin à l'épidémie de sida d'ici 2030, tous ont convenu qu'il était urgent d'accélérer l'accès universel aux services de dépistage, de prévention et de soins et au traitement anti-VIH. L'attention a été attirée sur le rôle central joué par les organisations confessionnelles dans la prestation de services anti-VIH et autres services de santé à assise communautaire pour les enfants et leur famille au sens large. Ces organisations sont souvent mieux à même d'atteindre les populations qui en ont le plus besoin mais dont l'accès aux services anti-VIH est le plus limité.

Caritas Internationalis présentera les recommandations issues de la consultation de trois jours lors de la Réunion de haut niveau de l'Assemblée générale des Nations Unies sur la fin du sida qui aura lieu à New York, aux États-Unis, du 8 au 10 juin.

Déclarations

« Qu'il [le dialogue] se poursuive jusqu'à ce que nous trouvions la volonté, l'expertise technique, les ressources et les méthodes qui fourniront l'accès au diagnostic et au traitement pour tous, et non pas simplement pour quelques privilégiés, car [...] aucune vie humaine n'est qualitativement plus importante qu'une autre. »

Pape François, déclaration du 14 avril 2016 pour la réunion intitulée « Lettre encyclique Laudato si' et autres enseignements du Pape François : une base éthique pour les actions visant à accélérer pour une riposte mondiale au sida plus efficace »

« Malgré des progrès mondiaux considérables, il reste beaucoup de problèmes à résoudre, notamment dans les pays à revenu faible et intermédiaire, mais aussi au sein des populations pauvres et marginalisées dans les pays à revenu élevé. Des bébés naissent encore avec le VIH, des adultes et des enfants ne peuvent pas accéder aux médicaments anti-VIH de deuxième et troisième intention dont ils ont besoin, et les services élémentaires comme l'eau et l'électricité font souvent défaut dans les infrastructures de santé. Nous devons tous faire partie de l'histoire et de la solution pour fournir des soins accessibles et abordables à tous nos frères et sœurs vulnérables. »

Cardinal Peter Turkson, Président du Conseil pontifical Justice et Paix auprès du Saint-Siège

« Les organisations confessionnelles étaient là bien avant le Plan présidentiel américain d'aide d'urgence à la lutte contre le sida et le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. Elles ont beaucoup à nous apprendre car elles sont en première ligne dans les modèles de prestation de services innovants et alternatifs. »

Deborah Birx, Coordonnatrice pour les États-Unis de la lutte mondiale contre le sida

« Les organisations confessionnelles ont ouvert la voie dans la réduction des nouvelles infections chez les enfants et sont encore en première ligne pour veiller à ce que tous les enfants vivant avec le VIH bénéficient d'un traitement. »

Mark Dybul, Directeur exécutif du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme

« La science est allée loin, mais nous ne savons pas encore faire le lien entre chaque individu et les dernières avancées. Le succès sans équité n'est pas un succès. Les organisations confessionnelles peuvent fournir ce lien entre les individus et la science et veiller à ce que les services soient dispensés équitablement à tous. »

Luiz Loures, Directeur exécutif adjoint de l'ONUSIDA