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Santé et droits sexuels et intégration du VIH : des éléments critiques pour mettre fin au sida chez les jeunes

12 février 2016

La septième Conférence africaine sur la santé et les droits sexuels, qui s'est tenue à Accra, au Ghana, du 8 au 12 février, a délivré un message fort sur la nécessité de progresser à la fois sur la riposte au VIH et sur les droits sexuels et reproductifs des jeunes.

La conférence portait sur le thème suivant : « Réalisation du dividende démographique en Afrique : l'importance des droits de la santé sexuelle et reproductive des adolescents et des jeunes ». Organisée sous l'égide de la Première dame du Ghana, Lordina Mahama, également Présidente de l'Organisation des Premières dames d'Afrique contre le VIH/sida (OPDAS), elle a réuni un large panel d'acteurs issus des gouvernements, de la communauté diplomatique, de groupes de jeunes, d'organisations de personnes vivant avec le VIH, du secteur privé, des milieux universitaires et des médias.

La conférence s'est achevée en concluant qu'il sera possible de mettre fin au sida comme menace de santé publique d'ici 2030 uniquement si les droits sexuels et reproductifs des jeunes sont respectés. La nécessité d'un investissement multisectoriel dans des services pour les jeunes a été mise en avant, y compris dans une éducation complète sur la sexualité.

En 2014, 83 % de tous les adolescents vivant avec le VIH dans le monde étaient localisés en Afrique subsaharienne. Le sida est aujourd'hui la première cause de décès chez les adolescents en Afrique, et les adolescents forment la seule tranche d'âge dans laquelle les décès dus au sida ne baissent pas. Dans les pays à revenu faible et intermédiaire, une fille sur trois est mariée avant l'âge de 18 ans et une sur neuf avant même son quinzième anniversaire. Seulement un quart des filles et un tiers des garçons indiquent avoir bien compris comment se transmet le VIH et comment s'en prémunir.

Pendant la conférence, Mme Mahama a défendu le lancement par l'OPDAS de la campagne continentale All In visant à mettre fin au sida chez les adolescents. L'OPDAS a également lancé une initiative pour mettre fin au mariage des enfants d'ici 2020.

Déclarations

« Ça suffit ! L'Afrique ne doit plus laisser sa jeunesse mourir de maladies évitables, ni permettre que ses jeunes soient bloqués par des pratiques culturelles devenues obsolètes. Atteindre l'objectif de traitement 90-90-90 pour le VIH permettra de s'assurer qu'aucun jeune ne soit laissé de côté. En tant que Présidente de l'Organisation des Premières dames d'Afrique contre le VIH/sida et en tant que mère, je vais mobiliser les Premières dames pour sauver nos adolescents des effets du VIH. Nous allons donner à nos jeunes les moyens de conduire le mouvement ; il est temps de prendre les mesures qui s'imposent et de faire de l'Afrique un continent plus accueillant pour les jeunes. »

Lordina Mahama, Première dame du Ghana et Présidente de l'Organisation des Premières dames d'Afrique contre le VIH/sida

« La communauté internationale se prend à rêver d'un monde transformé socialement, qui serait plus égalitaire, plus paisible, plus durable. La stratégie de l'ONUSIDA reconnaît la nécessité fondamentale de mettre les jeunes, en particulier les jeunes filles, au cœur de tous les efforts. Veiller à ce que les jeunes puissent faire valoir leurs droits en matière de santé sexuelle et reproductive est capital pour mettre fin à l'épidémie de sida. Si nous investissons dans les filles et les jeunes femmes, les garçons et les jeunes hommes, et que nous créons des coalitions entre les secteurs, nous pourrons mettre fin au sida d'ici 2030. »

Jan Beagle, Directrice exécutive adjointe de l'ONUSIDA