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Les leçons à tirer de la Réunion de haut niveau de l'Assemblée générale des Nations Unies sur la fin du sida

21 juillet 2016

Une table ronde comptant sept intervenants a évoqué la Réunion de haut niveau de l'Assemblée générale des Nations Unies sur la fin du sida qui s'est tenue à New York, aux États-Unis, du 8 au 10 juin. Sur le thème « Approches ascendantes et descendantes : le travail politique de l'échelon national à l'échelon mondial et inversement », le débat a eu lieu le 20 juillet dans le cadre de la 21e Conférence internationale sur le sida organisée à Durban, en Afrique du Sud.

Javier Belloqc, en qualité de Coprésident de la task-force des parties prenantes sur le sida lors de la réunion de haut niveau, a fait remarquer que l'audience de la société civile et l'avant-projet de Déclaration politique sur la fin du sida faisaient partie de la période de « lune de miel » du processus. Les représentants communautaires ont effectivement évoqué une série de priorités lors de l'audience de la société civile et veillé à ce que l'avant-projet inclue des messages forts sur les droits de l'homme, les populations clés et d'autres aspects. Cependant, une partie des ces messages s'est perdue et, selon M. Javier Belloqc, le processus d'élaboration de la déclaration politique a été de moins en moins transparent.

Lambert Grijns, Ambassadeur des Pays-Bas, a mis en avant un grand nombre de points positifs de la déclaration politique, notamment en ce qui concerne les droits de l'homme, l'éradication de la stigmatisation, la réduction des risques et les violences sexistes, ainsi que l'emploi pour la première fois du terme « transgenre » dans une déclaration des Nations Unies. Il a toutefois identifié plusieurs insuffisances, en particulier sur les populations clés et une éducation complète à la sexualité.

Luiz Loures, Directeur exécutif adjoint de l'ONUSIDA, s'est dit satisfait des objectifs très ambitieux de la déclaration politique en matière de prévention et de traitement, notamment l'accès au traitement pour les enfants, et concernant les nouvelles techniques comme la prophylaxie préexposition, mais déçu par l'absence d'une évocation explicite des populations clés dans la déclaration politique.

Louise van Deth de Stop AIDS Now! s'est demandé comment la société civile pouvait influencer les diplomates des Nations Unies à New York. Nadia Isler, Conseillère de la Mission permanente de la Suisse auprès des Nations Unies, a expliqué qu'il n'y avait pas de recette miracle pour influencer les décideurs, notamment parce que le monde est en constante évolution.

Alessandra Nilo de Gestos a rappelé que la Réunion de haut niveau sur la fin du sida avait eu lieu parce que la société civile l'avait demandé et que la reconnaissance des personnes transgenres était une avancée historique. Elle a ajouté que la prochaine étape serait de traduire la déclaration politique en progrès concrets dans les pays et de travailler au niveau national.

Déclarations

« L'épidémie d'aujourd'hui n'est pas représentée si les populations clés ne sont pas incluses de façon plus explicite dans la Déclaration politique sur la fin du sida, avec des objectifs de services clairs pour elles. »

Luiz Loures Directeur exécutif adjoint de l'ONUSIDA