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Stopper les nouvelles infections : un quart pour la prévention du VIH

07 juin 2016

Le Directeur exécutif de l'ONUSIDA Michel Sidibé a appelé à une accélération de la prévention combinée et à une étude approfondie des investissements dans la prévention du VIH. Bien que les ressources pour la lutte contre le VIH aient augmenté en général, les dépenses consacrées à la prévention n'ont pas suivi le mouvement.

Lors d'une manifestation parallèle organisée en marge de la Réunion de haut niveau de l'Assemblée générale des Nations Unies sur la fin du sida, qui s'est tenue du 8 au 10 juin à New York, aux États-Unis, des intervenants ont déclaré que la prévention devait être prise davantage au sérieux et indiqué comment au moins un quart des ressources mondiales consacrées au VIH devait être investi dans la prévention. À l'heure actuelle, les pays dépensent seulement 10 % pour les méthodes et programmes de prévention effectifs.

Les participants à cet événement intitulé « Stopper les nouvelles infections : un quart pour la prévention du VIH », ont appris que le traitement ne stopperait pas l'épidémie à lui seul.

Pour réduire le nombre de personnes nouvellement infectées par le VIH dans le monde à l'objectif de la stratégie Accélérer fixé à moins de 500 000 d'ici à 2020, dans l'optique de mettre fin à l'épidémie de VIH comme menace de santé publique d'ici à 2030, les pays doivent aussi accélérer la prévention combinée du VIH. Pourtant, les nouvelles infections à VIH chez les adultes ne diminuent pas assez vite pour atteindre ces objectifs.

Malgré une baisse significative du nombre de nouvelles infections à VIH depuis 2001, les tendances récentes sont décevantes. Les dernières données de l'ONUSIDA publiées dans le rapport Global AIDS update 2016 le 31 mai montrent que le nombre de nouvelles infections à VIH a en réalité stagné depuis la Réunion de haut niveau sur le VIH et le sida de 2011.

La mise à disposition et l'éducation accrues autour de l'utilisation des préservatifs, de la prophylaxie préexposition et de la circoncision masculine médicalisée et volontaire ont été encouragées, de même que l'émancipation des jeunes et des populations clés pour leur permettre de se protéger eux-mêmes.

Organisés le 7 juin, ces débats ont donné à entendre que les personnes avaient le droit de pouvoir accéder aux services de prévention. Il a été noté que l'investissement dans la prévention du VIH et la réduction du nombre de nouvelles infections à VIH contribueront à la pérennité du traitement contre le VIH.

Plus de 2 millions de personnes sont encore nouvellement infectées par le virus chaque année, dont les deux tiers en Afrique subsaharienne. Les nouvelles infections à VIH sont particulièrement élevées chez les adolescentes et les jeunes femmes en Afrique subsaharienne, avec plus de 5 000 nouvelles infections chaque semaine.

S'adressant aux participants, M. Sidibé a déclaré qu'il n'y avait pas de solution miracle pour la prévention du VIH, seulement une combinaison de programmes et approches comportementaux, biomédicaux et structurels qui pourra mettre un terme aux nouvelles infections à VIH.

Déclarations

« Nous devons lutter contre les facteurs structurels qui exacerbent la vulnérabilité au VIH et donner des moyens de s'émanciper aux femmes et aux filles. »

Princesse Sikhanyiso Princesse du Swaziland

« Le Directeur exécutif de l'ONUSIDA a appelé à consacrer un quart des ressources mondiales utilisées pour la lutte contre le VIH à l'investissement dans une prévention efficace. En Namibie, nous devons investir 30 % dans la prévention des infections chez l'enfant et chez l'adulte. »

Bernard S. Haufiku Ministre de la Santé et des Affaires sociales de la République de Namibie

« Il ne s'agit pas seulement d'être sérieux, mais surtout de se montrer réaliste dans la prévention du VIH. Un quart des ressources mondiales utilisées pour la lutte contre le VIH devra être redirigé vers la prévention du VIH, tout en maintenant l'élan sur l'expansion du traitement. »

Salim Abdool Karim Directeur du Centre du programme de recherche sur le sida en Afrique du Sud

« Mon message concerne les risques économiques et budgétaires inhérents à l'échec d'une baisse des nouvelles infections bien plus rapide que ce que nous avons vu jusqu'ici. Les ministres des finances, les donateurs et les institutions internationales doivent comprendre ces risques et prendre des mesures pour les contrer. »

Richard Mannig Économiste en chef à la Blavatnik School of Government de l'Université d'Oxford et Président du Conseil d'administration de l'International Initiative for Impact Evaluation.

« Les gouvernements nationaux et les donateurs doivent réaffirmer leur engagement à mettre les préservatifs à la disposition de tous via les services anti-VIH et de santé sexuelle et reproductive, en ciblant les jeunes et les populations clés. »

Benoit Kalasa Directeur, Division Appui technique, UNFPA