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La fin du sida comme menace de santé publique mondiale : vision scientifique ou science-fiction ?

07 juin 2016

Les progrès scientifiques seront fondamentaux pour en finir avec l'épidémie de sida d'ici à 2030, selon les participants d'une manifestation parallèle organisée en marge de la Réunion de haut niveau de l'Assemblée générale des Nations Unies sur la fin du sida qui a eu lieu à New York, aux États-Unis, du 8 au 10 juin.

Cet événement, qui s'est tenu le 7 juin, portait sur le thème : « La fin du sida comme menace de santé publique mondiale : vision scientifique ou science-fiction ? ». Il a permis de revenir sur les nombreuses réussites obtenues dans le traitement et la prévention de la transmission du VIH, ainsi que sur les remarquables avancées réalisées dans la compréhension du virus en seulement 35 ans.

Il a également offert l'occasion de présenter les progrès scientifiques anticipés en appui à la vision de la stratégie Accélérer. Les participants ont exposé les aspects sur lesquels la recherche a été fondamentale dans l'élaboration de programmes efficaces et débattu sur la capacité des technologies actuelles à aider les pays à atteindre un niveau auquel l'épidémie de sida ne serait plus une menace de santé publique. Prévention, traitement, vaccin, remède : tous ces aspects ont été abordés et les participants ont conclu que les résultats des futures recherches dans tous ces domaines, associés aux connaissances actuelles et aux interventions comportementales et structurelles, seront indispensables pour en finir avec le sida.

Des débats inspirants et bien argumentés ont eu lieu autour des résultats scientifiques encore attendus et la nécessité de rendre prioritaire la mise en œuvre éclairée par des données probantes des résultats si nous voulons mettre fin au sida d'ici à 2030. Dans la plupart des régions du monde, des progrès ont été accomplis car les personnes vivant avec le VIH vivent plus longtemps, mais le nombre de nouvelles infections à VIH ne baisse plus et les participants ont fait remarquer que le rythme de progression restait trop lent.

Les participants ont pu entendre que des efforts étaient mis en œuvre pour atteindre les personnes susceptibles d'être laissées à l'écart du traitement et de la prévention, mais que ces efforts n'étaient ni suffisamment soutenus, ni assez ambitieux. Selon les intervenants, le succès viendra en faisant avancer la science et en se servant de programmes fondés sur des données probantes pour « faire les bonnes choses au bon endroit, pour les bonnes personnes et de la bonne façon ».

 

Déclarations

Mettre fin au sida est l'objectif auquel nous aspirons. Sur le chemin pour y parvenir, nous avons posé un jalon : en finir avec le sida comme menace de santé publique. Atteindre un point auquel l'incidence du VIH présente une baisse systématique et où les efforts mis en œuvre portent leurs fruits.

Salim Abdool Karim KARIM DIRECTEUR DU CENTRE DU PROGRAMME DE RECHERCHE SUR LE SIDA EN AFRIQUE DU SUD

L'histoire de la riposte au VIH trouve ses racines dans des résultats scientifiques pour lesquels on a télescopé le temps pour les mettre en application. L'étude de leur mise en œuvre a apporté davantage de questions, qui ont été rapidement reprises par la communauté des chercheurs. Nous pouvons être optimistes sur le fait que cette boucle de retour d'informations rapide va continuer de stimuler les recherches et les actions pour mettre fin à l'épidémie de VIH.

Wafaa El-Sadr Directrice de l'ICAP à l'Université Columbia

C'est la science qui finira par arrêter cette épidémie. La science nous ramène sans cesse sur la voie pour en finir avec le sida. Il est temps de renforcer nos actions contre la stigmatisation et la discrimination, de rassembler tout ce que nous apprenons et de le mettre en liaison avec les programmes qui agissent sur les comportements et les structures.

Michel Sidibé Directeur exécutif de l’ONUSIDA

Les résultats scientifiques obtenus au cours de ces 35 dernières années sont absolument époustouflants. Aujourd'hui, 17 millions de personnes bénéficient d'un traitement qui leur sauve la vie, mais nous devons faire encore mieux. Il n'y a plus d'excuses, nous avons les outils pour mettre fin à l'épidémie : il ne tient qu'à nous d'agir.

Anthony Fauci Directeur de l'Institut national américain des allergies et des maladies infectieuses, NIH, États-Unis

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