Reportage

Traduire les actions communautaires en résultats

15 décembre 2017

Aisha Abdallah ne manque jamais ses rendez-vous médicaux réguliers auprès du centre de soins et de traitement du VIH géré par l’Association pour l’éducation des jeunes, l’environnement et l’aide au développement de Zanzibar (ZAYEDESA), situé dans les faubourgs de Stone Town, à Zanzibar.

Elle a été diagnostiquée séropositive au VIH en 2006. « Je suis allée passer un test de dépistage avec un groupe d’amis. J’avais envie de connaître mon statut à cause de mon style de vie. Et j’ai été diagnostiquée séropositive au VIH », explique-t-elle. 

Mme Abdallah est une professionnelle du sexe. « J’étais engagée dans une relation stable avec le père de ma fille », raconte-t-elle. « Mais quand il a commencé à me maltraiter, j’ai dû fuir le continent en Tanzanie pour rejoindre Zanzibar et trouver un moyen de vivre seule ». Elle avoue pleurer souvent à l’idée d’avoir abandonné sa fille.

La ZAYEDESA gère le seul dispensaire anti-VIH à base communautaire de Zanzibar. Mme Abdallah a appris l’existence de ce nouveau dispensaire en 2014 par une travailleuse communautaire de proximité, elle-même ancienne professionnelle du sexe. « Dans le premier centre de soins et de traitement où j’avais l’habitude d’aller, j’étais traitée comme une enfant et je ne recevais pas les services dont j’avais besoin. À la ZAYEDESA, les agents de santé s’adressent à moi de façon amicale et comprennent mes inquiétudes », explique-t-elle. Au centre, elle a également bénéficié d’un dépistage et d’un traitement de la tuberculose, ainsi que de services de planning familial, notamment de préservatifs. « J’ai confiance en ce dispensaire. Je sais que si je tombe malade, je serai bien reçue ici ».

La ZAYEDESA a créé quatre centres de santé pour les jeunes sur les deux îles de Zanzibar, Unguja et Pemba, ainsi qu’une ligne d’assistance anonyme et gratuite sur le sida et un service de messagerie pour l’envoi de SMS contenant des informations sur le VIH et la santé sexuelle et reproductive. L’association se trouve au cœur de la riposte communautaire au sida à Zanzibar et joue un rôle essentiel dans l’apport de services sans stigmatisation ni discrimination aux populations clés et vulnérables.

La stigmatisation demeure l’un des principaux obstacles à l’accès aux services de prévention, de traitement et de soins à Zanzibar. Mme Abdallah aimerait faire passer le message suivant : « Je veux que les gens comprennent que le VIH peut toucher n’importe qui, n’importe où ».

Mme Abdallah, qui préfère ne pas donner son vrai nom, suit un traitement anti-VIH qui lui sauve la vie. « Je sais à quel point il est important de bien suivre mon traitement antirétroviral. Ma mère m’aide beaucoup, elle m’appelle tous les jours pour voir comment je vais et me rappeler de prendre mes médicaments ».

L’ONUSIDA a soutenu la rénovation des centres pour les jeunes gérés par la ZAYEDESA. Actuellement, l’ONUSIDA aide la ZAYEDESA à assurer sa participation pertinente au développement, à la mise en œuvre et à la révision du Programme commun des Nations Unies contre le VIH à Zanzibar et à pérenniser ses efforts de mobilisation des ressources.