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La CROI montre l’importance des objectifs 90-90-90

21 février 2017

Plusieurs annonces majeures réalisées lors de la Conférence annuelle sur les rétrovirus et les infections opportunistes (CROI) ont montré l’importance des objectifs 90-90-90, ainsi que les moyens de les atteindre, à savoir, d’ici à 2020, 90 % des personnes vivant avec le VIH devant connaître leur état sérologique vis-à-vis du VIH, 90 % de ces personnes sous traitement antirétroviral et 90 % des personnes sous traitement présentant une charge virale indétectable.

Organisée du 13 au 16 février à Seattle, aux États-Unis, la CROI, la conférence annuelle la plus importante en matière de recherches scientifiques sur le VIH, a réuni environ 4 000 scientifiques, chercheurs, médecins, étudiants et autres personnes travaillant dans la riposte au VIH et aux maladies connexes.

L’un des moyens d’atteindre le premier des objectifs 90-90-90, à savoir 90 % des personnes vivant avec le VIH qui connaissent leur statut, est d’intensifier le dépistage. Le projet STAR, un programme sur 4 ans destiné à accroître le dépistage du VIH, a permis à ce jour la distribution d’environ 200 000 kits d’auto-dépistage au Malawi, en Zambie et au Zimbabwe, avec des résultats prometteurs. Le projet a permis de constater que l’auto-dépistage était un bon moyen d’atteindre des personnes qui restaient hors de portée auparavant. Les études continuent sur les différentes façons de distribuer les kits : distribution communautaire, avec l’appui d’un pharmacien, etc. Avec près de 19 millions de personnes vivant avec le VIH qui ne savent pas qu’elles sont porteuses du virus, l’auto-dépistage du VIH pourrait constituer une étape importante vers l’accès au traitement anti-VIH pour tous ceux qui en ont besoin.

L’annonce de l’arrivée prochaine de plusieurs nouveaux médicaments prometteurs pourrait contribuer au deuxième objectif, c’est-à-dire 90 % des personnes connaissant leur statut qui ont accès au traitement. Une série de nouveaux médicaments unidoses efficaces, avec de nouvelles catégories de médicaments, de nouveaux exemplaires de catégories existantes et des préparations à effet longue durée, produits par différents laboratoires, permettra d’accroître la concurrence et donc d’améliorer l’accès. La disponibilité de nouveaux médicaments sera également une bonne nouvelle en cas de développement futur d’une résistance aux médicaments actuels.

L’importance du troisième objectif, la suppression de la charge virale, et d’une approche de prévention du VIH combinée, a été illustrée par une étude effectuée à Rakai, en Ouganda. Des études menées sur plus de 33 000 personnes entre 1999 et 2016 ont montré qu’une augmentation du traitement antirétroviral, et donc une charge virale indétectable, la généralisation de la circoncision masculine médicale volontaire et un début d’activité sexuelle plus tardif avaient contribué à une baisse de 42 % de l’incidence du VIH.

Maintenir les personnes sous traitement est également fondamental pour la suppression de la charge virale. Les études SWORD-1 et SWORD-2 montrent qu’une bithérapie est aussi efficace que l’approche actuelle par trithérapie. En réduisant la quantité de médicaments que les personnes vivant avec le VIH doivent prendre, les effets secondaires sont limités et l’observance s’améliore. Étant donné que le traitement antirétroviral est un traitement à vie, sa simplification pourrait bénéficier à des millions de personnes.