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La Chine agit pour le renforcement de la prévention du VIH

16 novembre 2017

Le Symposium international sur la prévention et le contrôle du VIH en Chine s’est tenu à Pékin les 13 et 14 novembre, où il a été question de l’évolution de l’épidémie de VIH en Chine. Ce symposium était parrainé par la Commission nationale chinoise pour la santé et le planning familial et le Ministère des Sciences et des Technologies, avec l’appui du l’ONUSIDA, de l’Organisation mondiale de la Santé et des Centres pour le contrôle et la prévention des maladies américains.

L’objectif était de présenter de nouvelles stratégies pour la prévention de la transmission du VIH par voie sexuelle. Wang Guoqiang, Vice-Ministre chargé de la Commission nationale chinoise pour la santé et le planning familial, a ouvert la réunion en insistant sur l’engagement de la Chine en matière de prévention du VIH. Luiz Loures, Directeur exécutif adjoint de l’ONUSIDA, a félicité la Chine pour son engagement politique en faveur de la riposte au VIH et des innovations telles qu’une plate-forme unique de financement des organisations de la société civile qui agissent pour la prévention.

Au début des années 2000, les consommateurs de drogues injectables étaient les plus exposés au risque de VIH dans le pays, mais un programme de réduction des risques lancé en 2006 a permis d’étendre rapidement le traitement substitutif aux opiacés. Selon le Centre national chinois de contrôle et de prévention du sida et des MST, le programme gratuit de traitement substitutif aux opiacés de la Chine, basé sur le volontariat, est aujourd’hui le plus important du monde, avec environ un demi-million de bénéficiaires cumulés sur les dix dernières années. Les chiffres du gouvernement montrent que la prévalence du VIH chez les consommateurs de drogues injectables a baissé, passant de plus de 12 % en 2005 à environ 6 % en 2015.

Les données de santé publique de la Chine indiquent que les hommes gays et les autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes sont en train de devenir le groupe le plus touché par le VIH. Selon les données du gouvernement, moins de la moitié des hommes gays et des autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes connaissent leur statut vis-à-vis du VIH et l’usage systématique du préservatif au cours des six derniers mois stagne autour de 45 % depuis plusieurs années. L’une des innovations dans ce domaine réside dans le rôle actif des organisations communautaires, qui proposent des services à leurs pairs avec le soutien des hôpitaux locaux. D’autres interventions, dont les études ont montré qu’elles étaient efficaces, comme l’auto-dépistage et la prophylaxie pré-exposition par exemple, en sont encore au stade de la recherche en Chine.

Les participants au symposium ont présenté au gouvernement chinois des recommandations préliminaires sur les moyens de renforcement de la prévention et du contrôle du VIH en Chine, qui incluent un déplacement du point de mire vers des objectifs 90-90-90 graduels. Les recommandations incluent également une augmentation des ressources allouées aux groupes communautaires et un passage plus massif des études de performance et d’efficacité à des études plus larges sur la mise en œuvre et la rentabilité. L’éradication de la stigmatisation et de la discrimination institutionnalisées, en particulier dans les établissements de santé, a été mise en avant comme un élément fondamental de réussite.

Déclarations

« Le gouvernement chinois prend très au sérieux la question de la prévention du VIH. La politique gouvernementale est d’abord axée sur la prévention, avec pour moteur la législation et le plein usage des nouvelles technologies, des sciences et de l’innovation. »

Yang Zhe DIRECTEUR BUREAU DES GRANDS PROJETS SCIENTIFIQUES ET TECHNOLOGIQUES, MINISTÈRE DES SCIENCES ET DES TECHNOLOGIES, CHINE

« La Chine a fait d’immenses progrès dans la riposte au VIH et le contrôle de sa propagation. Toutefois, nous sommes encore confrontés à des défis colossaux et nous nous engageons à travailler avec l’ONUSIDA au sein de la Coalition mondiale pour la prévention afin de résoudre nos propres problèmes tout en partageant avec le monde entier l’expérience chinoise. »

Wang Guoqiang VICE-MINISTRE CHARGÉ DE LA COMMISSION NATIONALE POUR LA SANTÉ ET LE PLANNING FAMILIAL, CHINE

« L’épidémie de VIH chez les hommes gays et les autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes n’est pas seulement un défi pour la Chine, mais aussi pour le monde entier. La Chine a démontré que la solidarité envers les communautés et les populations clés, la prévention de la discrimination et l’adoption de méthodes scientifiques et innovantes sont les clés de la réussite. »

Luiz Loures DIRECTEUR EXÉCUTIF ADJOINT DE L’ONUSIDA