Reportage

Promouvoir le dépistage et le traitement du cancer du col de l’utérus chez les femmes vivant avec le VIH

08 février 2018

Basilisa Ndonde arbore un large sourire en entrant dans son bureau de l’organisation de la société civile Tanzania Health Promotion Support. C’est une journée particulière pour elle : la Journée mondiale de lutte contre le cancer, célébrée chaque année le 4 février. Mme Ndonde est en première ligne dans la riposte au cancer sur le terrain, dans sa fonction de coordination du projet Afya Jali qui vise à promouvoir la sensibilisation et le recours aux services de lutte contre le cancer du sein et du col de l’utérus chez les femmes vivant avec le VIH.

Les femmes vivant avec le VIH sont quatre à cinq fois plus susceptibles de développer un cancer du col de l’utérus que les femmes séronégatives au VIH. Le VIH affaiblit le système immunitaire et réduit la capacité du corps à lutter contre les infections opportunistes, par exemple le papillomavirus humain (HPV), qui est à l’origine de 70 % des cas de cancer du col de l’utérus.

La République Unie de Tanzanie se place au sixième rang mondial en termes d’incidence du cancer du col de l’utérus et compte 1,4 million de personnes vivant avec le VIH.

Mme Ndonde est fière des résultats du projet Afya Jali (ce qui signifie « Prends soin de ta santé » en swahili) obtenus jusqu’ici, quelques mois seulement après son lancement. En collaboration avec le Ministère de la Santé, du Développement communautaire, de l’Égalité des sexes, de l’Enfance et des Personnes âgées et avec le réseau tanzanien des femmes vivant avec le VIH, Mme Ndonde a contribué à l’élaboration de supports documentaires pour les agents de santé et les intervenants communautaires destinés à sensibiliser les femmes sur la nécessité de se faire dépister pour le cancer du col de l’utérus et le cancer du sein. « Pour la première fois dans le pays, nous disposons de directives complètes pour les agents de santé concernant la prévention, le dépistage et le traitement des cancers qui touchent les organes reproducteurs », explique-t-elle.

Mme Ndonde a obtenu l’appui des autorités administratives locales des quatre régions dans lesquelles le projet a été mis en œuvre. Elle a également organisé un atelier de formation pour les formateurs dans ces mêmes régions à l’attention de 30 femmes vivant avec le VIH, qui sensibilisent d’autres femmes sur le cancer du col de l’utérus et le cancer du sein et encouragent la divulgation de la maladie afin de faire reculer la stigmatisation. « Toutes les participantes ont dû s’entraîner et montrer, devant les personnes présentes à l’atelier, qu’elles savaient comment faire passer les messages dans leurs communautés respectives », raconte Mme Ndonde.

Le projet est financé par l’ONUSIDA dans le cadre de l’initiative Ruban rose Ruban rouge (RRRR), un partenariat mondial qui réunit des gouvernements, des organisations non gouvernementales et multilatérales, des fondations et des grandes entreprises dans un objectif commun de réduction des décès dus au cancer du col de l’utérus et du sein dans les pays à revenu faible et intermédiaire. En République Unie de Tanzanie, la mission de RRRR est de s’appuyer sur les programmes sanitaires existants pour intégrer les services de prévention, de dépistage et de traitement du cancer du col de l’utérus et du cancer du sein et pour élargir l’accès à la vaccination contre le HPV.

L’ONUSIDA travaille aux côtés des pays pour respecter les engagements pris lors de la Réunion de haut niveau des Nations Unies de 2016 sur la fin du sida, visant à sortir le sida de l’isolement au moyen de systèmes axés sur l’individu, afin d’améliorer la couverture santé universelle, y compris le traitement de la tuberculose, du cancer du col de l’utérus et des hépatites B et C.