Reportage

Soudan du Sud : accroître la visibilité du VIH dans les contextes de crise humanitaire

15 juin 2018

Au Soudan du Sud, 7 millions de personnes ont besoin d’une aide humanitaire et 5 millions d’un accès aux services de santé, notamment des services de prévention et de traitement du VIH. Dans ce contexte, le sida n’est pas un problème isolé, c’est un point d’entrée pour la transformation sociale. Tel a été le message de Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA, lors de sa récente visite dans le pays.

« Nous avons tous conscience des problèmes auxquels est confronté le Soudan du Sud. Mais durant ce séjour, je me suis senti à la fois plein d’humilité et impressionné. J’ai constaté que malgré les problèmes, lorsque des gens de terrain sont impliqués, tout est possible », a déclaré M. Sidibé.

Lors de sa visite au Soudan du Sud, M. Sidibé a signé un protocole d’accord sur le droit à la santé dans le secteur éducatif avec le Ministère de la Santé, le Ministère de l’Éducation et de l’Instruction et la Commission sur le sida du Soudan du Sud. Ce protocole engage toutes les parties à développer et mettre en œuvre une stratégie conforme à la stratégie d’accélération de l’ONUSIDA et à l’Engagement ministériel sur l’éducation sexuelle complète et les services de santé sexuelle et reproductive pour les adolescents et les jeunes en Afrique orientale et australe, dont le Soudan du Sud est signataire. 

On estime qu’en 2016, le Soudan du Sud comptait 200 000 personnes vivant avec le VIH. En outre, seulement 10 % des personnes vivant avec le VIH ont eu accès à un traitement anti-VIH vital. Les enfants sont particulièrement vulnérables, avec moins de 1 000 enfants vivant avec le VIH entre 0 et 14 ans sous traitement, soit 5 % de tous ceux qui en auraient besoin.

Afin d’accélérer les résultats de la riposte au sida, James WaniIgga, Vice-président du Soudan du Sud, en présence de M. Sidibé, a présenté le plan stratégique national 2018-2022 sur le VIH et le sida du Soudan du Sud, qui offrira un cadre de suivi et d’évaluation solide pour la mise en œuvre de la riposte nationale au sida.

« La stigmatisation conduit souvent à la discrimination et à d’autres violations des droits de l’homme qui nuisent au bien-être des personnes vivant avec le VIH. La stigmatisation liée au VIH est aggravée pour les personnes qui s’identifient à des groupes déjà stigmatisés, en particulier les professionnel(le)s du sexe et les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes », a déclaré M. Igga.

M. Sidibé a également discuté avec M. Igga des moyens qui permettraient d’en faire davantage ensemble pour lutter contre le VIH au Soudan du Sud, en ciblant particulièrement le VIH chez les personnels en uniforme comme point d’entrée principal. Ils ont évoqué la manière dont la riposte au sida pouvait créer de la résilience, protéger les droits et promouvoir la fin des violences, la paix et la stabilité au Soudan du Sud.