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Les défenseurs des droits des femmes se joignent à l’ONUSIDA pour lutter contre le harcèlement sexuel

22 juin 2018

Depuis des décennies, les défenseurs des droits des femmes et les organisations de la société civile travaillent activement pour faire progresser l’égalité des sexes. La société civile est aussi un partenaire critique de l’ONUSIDA depuis sa création en 1996, puisque l’ONUSIDA est la seule organisation des Nations Unies qui compte des organisations non gouvernementales en tant que participants actifs dans ses instances dirigeantes.

Le partenariat entre l’ONUSIDA et la société civile reste essentiel et, les 18 et 19 juin derniers, l’ONUSIDA et le réseau ATHENA ont coorganisé une réunion sur la lutte contre le harcèlement sexuel. Cette réunion a fourni une occasion unique de dialoguer avec la société civile sur les préoccupations et les questions concernant le harcèlement sexuel et l’égalité des sexes, et d’apporter des contributions précieuses sur les moyens de renforcer le travail de l’ONUSIDA dans ce domaine.

L’ONUSIDA a accueilli plus de 30 leaders d’organisations de défense des droits des femmes et de la société civile afin de partager les bonnes pratiques, d’exposer les problèmes et de discuter des moyens d’avancer pour consolider les ripostes au harcèlement sexuel fondées sur les droits et protéger les victimes et les personnes qui se manifestent pour signaler des cas de harcèlement.

Les participants ont exprimé un vaste éventail de points de vue sur les mesures prises à ce jour et montré une volonté commune de travailler main dans la main avec l’ONUSIDA pour assurer la prévention et la lutte contre le harcèlement sexuel, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’ONUSIDA.

Ils ont convenu que les mesures destinées à transformer la culture de l’organisation, faire en sorte que les auteurs rendent des comptes et protéger les victimes et les lanceurs d’alerte représentent des actions capitales que doit entreprendre l’ONUSIDA. L’accent a été mis sur l’importance d’adopter non seulement une approche autocentrée, mais aussi de faire des efforts de promotion de l’égalité et de la diversité une priorité, et de mettre un terme aux violences sexistes dans le cadre du travail de l’ONUSIDA visant à en finir avec le sida dans le monde.

L’Association du personnel de l’ONUSIDA a présenté les résultats d’un sondage récent mené auprès du personnel de l’ONUSIDA, qui a révélé que 4 % des membres du personnel avaient déjà vécu l’une ou l’autre forme de harcèlement sexuel sur leur lieu de travail, mais une seule personne a déclaré s’être manifestée pour signaler l’incident. Les dirigeants de l’ONUSIDA ont décrit les nouvelles mesures que l’organisation est en train de mettre en place, notamment une ligne d’assistance téléphonique confidentielle ouverte 24h sur 24, une formation et des évaluations à 360°, afin de faire cesser toute forme de harcèlement au sein de l’ONUSIDA, s’assurer que les membres du personnel sont accompagnés lorsqu’ils signalent des incidents et veiller à ce que chaque incident signalé soit traité immédiatement. L’ONUSIDA a également lancé récemment un Plan d’action pour l’égalité des genres 2018-2023, qui comprend une série de mesures visant à renforcer la culture de l’organisation.

Des débats animés ont eu lieu avec et entre les représentants de la société civile, qui ont fait part de leurs expériences personnelles, de leurs réflexions et de leurs idées pour consolider les efforts actuellement entrepris par l’ONUSIDA et d’autres parties prenantes. Cette réunion a aussi été l’occasion de discuter avec d’autres organisations des Nations Unies basées à Genève qui œuvrent pour en finir avec le harcèlement sexuel sur le lieu de travail.

Cette réunion s’inscrit dans une série de débats qui se tiennent actuellement dans le monde sur le thème du harcèlement sexuel, y compris ceux dirigés par l’ONUSIDA. Parmi ces débats, on citera le dialogue avec la société civile et des leaders féministes lors de la session de la Commission sur le statut de la femme en mars 2018, une réunion publique virtuelle en mai 2018 qui a rassemblé plus de 40 leaders de la société civile, ainsi que des rencontres individuelles organisées avec la société civile par les hauts responsables de l’ONUSIDA au Kenya, en Afrique du Sud et dans d’autres régions du monde.

L’ONUSIDA va poursuivre ses efforts pour inciter les leaders et les défenseurs des droits des femmes à tirer les enseignements de leurs expériences et à s’appuyer sur leur expertise pour élaborer et mettre en œuvre des politiques visant à lutter contre le harcèlement sur le lieu de travail et à s’attaquer aux problèmes plus larges des inégalités entre les sexes, des violences sexistes et de la discrimination, qui sont des aspects centraux des actions pour en finir avec le sida.

L’ONUSIDA a pris plusieurs mesures pour renforcer sa politique de tolérance zéro vis-à-vis du harcèlement sexuel. Un plan en cinq points est en cours de mise en œuvre afin de détecter le plus tôt possible toutes les formes de harcèlement et d’abus d’autorité, et de veiller à ce que les mesures prises soient correctement documentées et à ce que les actions soient menées dans le respect des procédures établies, de façon rapide et effective, avec une protection adéquate aussi bien pour les victimes que pour les lanceurs d’alerte.

L’ONUSIDA facilite également le dépôt des plaintes de manière sécurisée et confidentielle, par l’intermédiaire d’une ligne d’assistance anonyme et confidentielle sur l’intégrité, ouverte 24 heures sur 24, tous les jours, qui offre aux membres du personnel une autre façon de déposer plainte.

Par ailleurs, l’ONUSIDA a demandé au Bureau de son Conseil de coordination du Programme de diriger un Groupe d’experts indépendants sur le harcèlement qui aura pour mission de formuler des recommandations de politique sur la manière dont l’ONUSIDA peut améliorer sa riposte au harcèlement et de déterminer les domaines dans lesquels une réforme est nécessaire. 

L’ONUSIDA a récemment présenté son Plan d’action pour l’égalité des genres 2018-2023, qui vise à assurer l’égalité des genres sur le lieu de travail en tant que droit humain essentiel à la mission et à l’efficacité de l’ONUSIDA.

Déclarations

Lutter contre les violences à l’égard des femmes est pour moi une obligation et une priorité qui relèvent des droits de l’homme. Je m’engage personnellement à mener le changement culturel nécessaire et à mettre en œuvre les mesures requises pour prévenir et lutter contre le harcèlement sexuel au sein de l’ONUSIDA et remédier aux violences généralisées faites aux femmes et aux filles, dans toute leur diversité, au sein de nos communautés.

Michel Sidibé Directeur exécutif de l’ONUSIDA

Harcèlement sexuel, abus de pouvoir et violence sont autant d’expériences que trop de personnes ont endurées, et nous en sommes aujourd’hui à un tournant dans l’action en faveur de la responsabilité et de la transformation. Le Réseau ATHENA a coorganisé cette consultation dans le cadre de notre travail de longue date, dont le but est que nous autres femmes, dans toute notre diversité, devenions des actrices effectives de la prise de décisions qui concernent nos vies, afin d’intégrer dans le travail permanent et la gouvernance de l’ONUSIDA un agenda solide pour la responsabilité, éclairé par l’expertise des leaders féministes et des organisations de la société civile dirigées par des femmes.

Tyler Crone Directrice exécutive du Réseau ATHENA

Notre travail dans le cadre du plan en cinq points est de sensibiliser les membres du personnel pour qu’ils soient au courant de leurs droits, qu’ils soient protégés et puissent signaler les problèmes, et qu’ils aient aussi les moyens de faire rendre des comptes à leurs supérieurs. Nous prenons des mesures afin de démontrer clairement qu’aucune forme de harcèlement ne sera tolérée. Nous menons des actions essentielles pour garantir une riposte rapide et efficace.

Gunilla Carlsson Directrice exécutive adjointe de l’ONUSIDA, Gestion et gouvernance