Communiqué de presse

Atteindre les cibles de l’initiative Accélérer permettra d’éviter près de 28 millions de nouvelles infections à VIH et de mettre fin à l’épidémie de sida en tant que menace de santé mondiale d’ici à 2030, selon l’ONUSIDA

Si le monde n’accélère pas rapidement la riposte dans les cinq prochaines années, l’épidémie pourrait redémarrer et le nombre de nouvelles infections à VIH atteindre des niveaux encore plus élevés qu’aujourd’hui

GENÈVE/LOS ANGELES, 18 novembre 2014 – Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) a déclaré qu’adopter une approche accélérée au cours des cinq prochaines années permettra au monde de mettre fin à l’épidémie de sida d’ici à 2030. Le nouveau rapport de l’ONUSIDA intitulé Accélérer : mettre fin à l’épidémie de sida d’ici à 2030 indique qu’une adoptant une approche accélérée, près de 28 millions de nouvelles infections à VIH et 21 millions de décès du sida pourraient être évités d’ici à 2030.

« Nous avons infléchi la trajectoire de l’épidémie » a déclaré Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA. « Nous disposons désormais de cinq ans pour la briser pour de bon, faute de quoi nous risquons un rebond incontrôlable de l’épidémie ».

Le rapport a été présenté à l’Université de Californie à Los Angeles (UCLA) à l’occasion d’une réunion organisée sous l’égide de David Gere, Directeur de l’UCLA Art & Global Health Center. Le Directeur exécutif de l’ONUSIDA était accompagné d’une invitée spéciale, Charlize Theron – Messagère des Nations Unies pour la paix et Fondatrice du Charlize Theron Africa Outreach Project.

 

Cibles de l’Initiative Accélérer

Le nouvel ensemble de cibles qu’il faudrait atteindre d’ici à 2020 comprend la réalisation de l’objectif 90–90–90 : 90 % des personnes vivant avec le VIH connaissent leur séropositivité, 90 % des personnes conscientes de leur séropositivité ont accès au traitement, et 90 % des personnes sous traitement atteignent des niveaux de VIH indétectables dans leur organisme.

L’ONUSIDA estime qu’en juin 2014, quelque 13,6 millions de personnes avaient accès au traitement antirétroviral, ce qui constitue un progrès significatif pour faire en sorte que 15 millions de personnes aient accès au traitement en 2015, mais reste loin de l’objectif 90–90–90. Des efforts spécifiques sont nécessaires pour combler l’écart d’accès au traitement des enfants.

Les autres cibles incluent une réduction de plus de 75 % du nombre annuel de nouvelles infections à VIH (à 500 000 en 2020) et la réalisation de l’objectif « zéro discrimination ». Les cibles reposent sur une approche fondée sur les droits humains qui prévoit de ne laisser personne sur le bord du chemin, et contribueront de façon significative à l’amélioration des résultats en matière de santé mondiale si l’on parvient à les atteindre.

Des progrès étendus et massifs ont été enregistrés par la riposte au VIH et de nombreux enseignements ont été tirés sur la manière de programmer l’action de façon efficiente et efficace pour obtenir les meilleurs résultats au profit des personnes.

Mlle Theron s’est faite l’écho de ce message auprès des étudiants, chercheurs, décideurs et militants qui ont assisté au lancement de l’Initiative. « Lorsque les jeunes ont accès à des solutions d’éducation et de santé de qualité en matière de VIH, ils font des choix intelligents pour leur avenir. Faisons en sorte que les adolescents aient partout dans le monde les moyens de prendre part à la solution pour mettre fin à cette épidémie ».

Le rapport Accélérer : mettre fin à l’épidémie de sida d’ici à 2030 souligne à quel point il est essentiel d’investir pour atteindre ces cibles. Les pays à faible revenu auront besoin de financements atteignant US$ 9,7 milliards en 2020 et les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure de financements de US$ 8,7 milliards. Le soutien de financements internationaux sera nécessaire pour compléter les investissements nationaux, en particulier dans les pays à faible revenu qui ne financent actuellement qu’environ 10 % de leur riposte au VIH sur leurs ressources propres. Les pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure auront besoin de financements de US$ 17,2 milliards en 2020. En 2013, 80 % de ces pays finançaient leur riposte grâce à leurs propres ressources nationales.

« En investissant 3 dollars seulement par jour et par personne vivant avec le VIH au cours des cinq prochaines années, nous pourrions briser l’épidémie pour de bon » a déclaré M. Sidibé. « Et nous savons que chaque dollar investi permettra d’en gagner 15 ».

Si l’on parvient à investir suffisamment, les besoins de ressources mondiales commenceront à diminuer à partir de 2020. En 2030, les ressources annuelles nécessaires dans l’ensemble des pays à revenu faible et intermédiaire se réduiront à US$ 32,8 milliards, soit 8 % de moins que le montant de US$ 35,6 milliards nécessaire en 2020. Ces ressources permettront en 2020 de fournir un traitement antirétroviral à deux fois plus de personnes qu’en 2015.

 

Ciblage

L’initiative Accélérer de l’ONUSIDA met l’accent sur la nécessité de cibler les pays, les villes et les communautés les plus affectés par le VIH, et recommande de concentrer les ressources sur les domaines dans lesquels l’impact est le plus fort.

Le rapport décrit les actions spécifiques nécessaires dans les 30 pays qui représentent ensemble 89 % des nouvelles infections à VIH dans le monde. Pour accélérer les ripostes nationales dans ces 30 pays prioritaires, il faudra une mobilisation considérable des partenaires humains, institutionnels et stratégiques internationaux, ainsi qu’un engagement significatif de ressources, tant nationales qu’internationales. L’importance qu’il y a à atteindre les personnes les plus affectées par le VIH est également décrite comme une composante essentielle pour mettre fin à l’épidémie de sida, et certains s’inquiètent des difficultés d’accès aux services de prise en charge du VIH des populations qui en ont le plus besoin.

Estimations 2013 :

            35 millions [33,2 millions–37,2 millions] de personnes vivaient avec le VIH dans le             monde

            2,1 millions [1,9 million–2,4 millions] de personnes ont été nouvellement infectées             par le VIH

            1,5 million [1,4 million–1,7 million] de personnes sont décédées de maladies liées
            au sida

Estimations à juin 2014 :

            13,6 millions de personnes avaient accès à des médicaments antirétroviraux 

ONUSIDA

Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. » L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies – le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre un terme à l’épidémie de sida à l’horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org, et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.