Communiqué de presse

L’ONUSIDA annonce que 18,2 millions de personnes bénéficient d’une thérapie antirétrovirale mais souligne que la période qui se situe entre 15 et 24 ans est un moment à très haut risque pour les jeunes femmes

Le nouveau rapport de l’ONUSIDA indique que, arrivées à un certain moment de leur vie, les personnes se trouvent particulièrement vulnérables au VIH. Par conséquent, il lance un appel en faveur d’une approche fondée sur le cycle de vie afin de trouver des solutions adaptées à chacun en fonction de chaque étape de la vie

WINDHOEK/GENÈVE, 21 novembre 2016—Un nouveau rapport établi par l’ONUSIDA montre que les pays sont sur le chemin du processus d’accélération avec un million de personnes supplémentaire ayant accès au traitement en seulement six mois (Janvier à juin 2016). Jusqu’à juin 2016, environ 18,2 millions de personnes [16,1 millions–19,0 millions] ont eu accès aux médicaments salvateurs, dont 910 000 enfants, doublant ainsi le chiffre établi cinq ans plus tôt. Si nous maintenons et décuplons ces efforts, le monde sera en voie d’atteindre l’objectif de 30 millions de personnes sous traitement d’ici 2020.

Poursuivre sur la voie de l’accélération : L’approche fondée sur le cycle de la vie, a été lancé aujourd'hui à Windhoek, en Namibie par le Président de la Namibie, Hage Geingob et le Directeur exécutif de l’ONUSIDA, Michel Sidibé.  « Moins de deux ans auparavant, 15 millions de personnes avaient accès au traitement antirétroviral. Aujourd'hui, plus de 18 millions de personnes bénéficient d’un traitement et les nouvelles infections du VIH chez les enfants continuent de diminuer, » a déclaré le président Geingob. « Nous devons désormais faire en sorte que le monde demeure sur la voie de l’accélération afin de mettre un terme à l’épidémie de sida d’ici 2030 en Namibie, en Afrique et partout dans le monde. »  

Le rapport contient des données détaillées sur les complexités du VIH et révèle que le passage des jeunes filles à l’âge adulte constitue une période particulièrement dangereuse en Afrique subsaharienne. « Les jeunes femmes sont confrontées à une triple menace », ajoute M. Sidibé. « Elles présentent un risque élevé d'infection, de faibles taux de dépistage ainsi qu’une faible observance du traitement. Le monde oublie les jeunes femmes et il est urgent d’agir davantage pour contrer cet oubli. »

La prévention du VIH est un élément clé permettant de mettre un terme à l’épidémie de sida chez les jeunes femmes et le cycle des infections à VIH doit être rompu. Des données récentes en Afrique australe ont montré que les hommes adultes transmettent le VIH aux jeunes femmes, tandis que les hommes sont contaminés par le VIH beaucoup plus tard dans leur vie après la puberté et poursuivent le cycle des nouvelles infections. 

Le rapport démontre également que l’impact du traitement sur l’espérance de vie fonctionne. Le nombre de personnes de plus de 50 ans vivant avec le VIH a atteint son apogée en 2015 avec 5,8 millions. Le rapport souligne que si les objectifs de traitement sont atteints, ce nombre devrait atteindre 8,5 millions d’ici 2020. Les personnes âgées vivant avec le VIH ont jusqu’à cinq fois plus de risques de développer des maladies chroniques. Par conséquent, une stratégie globale doit être envisagée afin de répondre à l’augmentation des coûts de prise en charge de longue durée.   

Le rapport met également en évidence le risque de résistance aux médicaments et le besoin de réduire les coûts des traitements de seconde et troisième ligne.  Il souligne également la nécessité d’accroître les synergies avec les programmes contre la tuberculose (TB), le papillomavirus humain (HPV), le cancer du col de l'utérus et l’hépatite C afin de diminuer les principales causes de maladie et de décès parmi les personnes vivant avec le VIH. En 2015, parmi les 1,1 millions de personnes décédées de maladies associées au sida, 400 000 sont décédées des suites de la TB, parmi lesquelles 40 000 enfants.

« Nous avons accompli des progrès remarquables, particulièrement en termes de traitement, mais ces progrès sont également incroyablement fragiles, » déclare M.Sidibé. « De nouvelles menaces émergent et si nous n’agissons pas, nous risquons une recrudescence et une résistance. Nous avons vu cela avec la TB. Nous ne devons pas reproduire les mêmes erreurs. »

Poursuivre sur la voie de l’accélération : L’approche fondée sur le cycle de la vie met en exergue le grand nombre de personnes présentant un risque élevé d’infection à VIH et les personnes vivant dans les régions les plus durement touchées par le VIH qui ne disposent d’aucun accès aux services de VIH durant les moments critiques de leurs vies, ouvrant ainsi la porte à de nouvelles infections à VIH et augmentant le risque de décès liés au SIDA. Le rapport analyse les lacunes et les approches nécessaires dans le programme contre le VIH autour du cycle de la vie et offre une prévention du VIH adaptée ainsi que des solutions de traitement pour chaque étape de la vie.

« Mettre fin à l’épidémie de SIDA est possible uniquement si nous mettons nos efforts en commun et si nous accomplissons à titre individuel ce qui est à notre portée en adoptant de manière créative et dynamique les objectifs 90–90–90, » ajoute Eunice Makena Henguva, chargé de projet pour l’émancipation économique de la jeunesse pour le réseau namibien pour la santé des femmes.

De la naissance

À l'échelle mondiale, l’accès aux médicaments afin de prévenir la transmission du VIH de la mère à l'enfant a augmenté pour atteindre 77% en 2015 (il était de 50% en 2010). Par conséquent, les nouvelles infections du VIH chez les enfants ont décliné de 51% depuis 2010.

Le rapport souligne que, sur 150 000 enfants nouvellement infectés par le VIH en 2015, environ la moitié ont été infectés lors de la phase d'allaitement au sein. Il insiste sur le fait que les infections lors de l’allaitement au sein peuvent être évitées si les mères vivant avec le VIH bénéficient d’un soutien dans la poursuite de leur traitement antirétroviral, leur permettant ainsi d'allaiter sans risques et d'assurer l’apport à leurs enfants des bienfaits protecteurs essentiels du lait maternel.

Le dépistage demeure également une préoccupation majeure. Le rapport indique que seuls quatre des 21 pays prioritaires en Afrique ont fourni des tests de dépistage du VIH auprès de plus de la moitié des bébés exposés au VIH durant les premières semaines de leur vie. Il montre également qu’au Nigéria, qui représente plus d’un quart de toutes les nouvelles infections du VIH chez les enfants dans le monde, seulement la moitié des femmes enceintes vivant avec le VIH sont dépistées pour le VIH.

Poursuivre sur la voie de l’accélération : L’approche fondée sur le cycle de la vie souligne la nécessité d’accroître les efforts afin d’élargir le dépistage du VIH aux femmes enceintes, d’étendre le traitement aux enfants et d’améliorer et de développer le diagnostic précoce chez les nourrissons en utilisant les nouveaux outils de diagnostic ainsi que des méthodes innovantes, telles que les rappels par SMS, afin de maintenir les soins pour les mères vivant avec le VIH et leurs bébés.

Il encourage également les pays à adopter les objectifs du cadre Naître libre, grandir libre, sans SIDA mené par l’ONUSIDA et le Plan d'urgence du Président des États-Unis pour la lutte contre le sida afin de réduire le nombre de nouvelles infections du VIH chez les enfants, les adolescents et les jeunes femmes, et d'assurer un accès tout au long de la vie à une thérapie antirétrovirale s’ils vivent avec le VIH.

En passant par l’adolescence

Le rapport indique que la tranche d’âge des 15-24 ans représente une période incroyablement dangereuse pour les jeunes femmes. En 2015, environ 7500 jeunes femmes par semaine ont été nouvellement infectées par le VIH. Les données des études menées dans six régions d’Afrique australe et de l’est  révèlent qu’en Afrique australe, les filles âgées de 15 à 19 ans représentent 90% de toutes les nouvelles infections du VIH parmi la tranche d’âge 10-19 ans, et plus de 74% en Afrique orientale. 

À l'échelle mondiale, entre 2010 et 2015, le nombre de nouvelles infections du VIH chez les jeunes femmes âgées entre 15 et 24 ans a diminué de seulement 6% passant ainsi de 420 000 à 390 000. Passer sous la barre des 100 000 nouvelles infections chez les adolescentes et les jeunes femmes d’ici 2020 nécessitera une diminution de 74% dans les quatre années à venir soit entre 2016 et 2020.

De nombreux enfants qui sont nés avec le VIH et ont survécu sont désormais adultes. Des études menées dans 25 pays en 2015 ont montré que 40% des jeunes âgés de 15 à 19 ans ont été contaminés par la transmission de la mère à l'enfant du VIH. Cette transition amplifie également un autre défi majeur : un nombre élevé de décès liés au SIDA chez les adolescents. Les adolescents vivant avec le VIH ont en effet le taux le plus élevé de faible observance et d’échec des traitements.

Un éventail de solution est nécessaire afin de répondre aux besoins spécifiques des adolescents, comprenant des efforts accrus en matière de prévention du VIH, de maintien des filles et des garçons dans le système scolaire, d'augmentation du dépistage du VIH, de la circoncision médicale masculine volontaire, de la prophylaxie pré-exposition et de l’accès immédiat à la thérapie antirétrovirale.  

Populations clés

En 2014, on estimait que 45% des nouvelles infections à VIH à l'échelle mondiale se situait parmi les populations clés ainsi que leurs partenaires sexuels. Le rapport met en garde contre l’augmentation croissante des nouvelles infections à VIH parmi les personnes qui s'injectent des drogues (une augmentation de 36% entre 2010 et 2015), parmi les homosexuels et les hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes (une augmentation de 12% entre 2010 et 2015) ainsi que contre l’absence de déclin parmi les professionnels du sexe ou les personnes transgenre.

Le rapport souligne l’importance vitale d’atteindre les populations clés avec des programmes de prévention et de traitement du VIH répondant à leurs besoins spécifiques tout au long de leur vie ; néanmoins, le total des niveaux de financement, et en particulier les financements de source nationale, demeure largement inférieur aux besoins des programmes sur le VIH permettant d’atteindre les populations clés.

À l’âge adulte

En juin 2016, dans son rapport sur les lacunes en matière de prévention contre le VIH, l’ONUSIDA a indiqué que les efforts de prévention contre le VIH ne fonctionnent pas pour les adultes. Le nombre de nouvelles infections à VIH parmi les adultes n’a pas diminué pendant au moins ces cinq dernières années. Poursuivre sur la voie de l’accélération : L’approche fondée sur le cycle de la vie exprime des craintes sur le retard des pays d’Afrique centrale dans la riposte au VIH. La région représente 18% des personnes vivant avec le VIH. Néanmoins, de graves lacunes dans l'accès au traitement signifie que la région représente 30% de l’ensemble des décès liés au SIDA à l'échelle mondiale. 

Le rapport apporte un éclairage nouveau sur les infection à VIH et les traitements chez les hommes adultes, indiquant que les hommes sont moins susceptibles de connaître leur statut VIH et l’accès au traitement que les femmes. Une étude menée à KwaZulu-Natal, en Afrique australe montre que seulement 26% des hommes avaient connaissance de leur statut VIH, seulement 5% bénéficiaient d’un traitement, et que la charge virale était extrêmement élevée, rendant de ce fait le risque de transmission du virus très élevé.

Et dans la vie future

Le rapport montre que la thérapie antirétrovirale permet aux personnes vivant avec le VIH de vivre plus longtemps. En 2015, les personnes âgées de plus de 50 ans représentaient 17% de la population adulte (15 ans et plus) vivant avec le VIH. Dans les pays à revenus élevés, 31% des personnes vivant avec le VIH étaient âgées de plus de 50 ans.

Poursuivre sur la voie de l’accélération : L’approche fondée sur le cycle de la vie montre également qu’on estime à environ 100 000 le nombre de personnes âgées de 50 ans et plus dans les pays à revenus faibles et moyens nouvellement atteintes par le VIH chaque année, confirmant la nécessité d’inclure les personnes plus âgées dans la prévention du VIH, ainsi que dans les traitements et les programmes.

Étant donné que les personnes vivant avec le VIH vieillissent, elles sont susceptibles de développer des effets secondaires à long terme suite au traitement du VIH, une résistance aux médicaments et risquent donc de nécessiter un traitement de co-morbidité telle que la tuberculose et l’hépatite C, pouvant également intéragir avec la thérapie antirétrovirale. Des investissements et une recherche continue sont nécessaires afin de découvrir des traitements plus simples, plus tolérants contre le VIH et les co-morbidités et découvrir également un vaccin contre le VIH et un traitement curatif.

Trouver des solutions pour chacun à chaque étape de la vie

Le rapport conclut en soulignant que des investissements doivent être réalisés judicieusement à travers le cycle de la vie, en utilisant une approche région-population afin d’assurer la disponibilité des programmes ayant un impact à la fois élevé et éclairé par des données probantes dans les zones géographiques et parmi les populations les plus démunies.

Il exhorte les pays à poursuivre l’accélération de la prévention du VIH, le dépistage et le traitement afin de mettre un terme à l’épidémie de sida en tant que menace pour la santé publique d’ici 2030 et  garantir que les générations à venir naîtront immunes du VIH.

 

Récapitulatif de l'épidémie mondiale de sida en 2015/*2016

Nombre de personnes vivant avec le VIH

Total

36,7 millions [34,0 millions – 39,8 millions]

Adultes

34,9 millions [32,4 millions – 37,9 millions]

Femmes

17,8 millions [16,4 millions – 19,4 millions]

Enfants(<15 ans)

1,8 million [1,5 million – 2,0 millions]

Nombre de nouvelles infections à VIH

Total

2,1 millions [1,8 million – 2,4 millions]

Adultes

1,9 million [1,7 million – 2,2 millions]

Enfants(<15 ans)

150 000 [110 000–190 000]

Décès liés au sida

Total

1,1 million [940 000 – 1,3 million]

Adultes

1,0 million [840 000 – 1,2 million]

Enfants(<15 ans)

110 000 [84 000–130 000]

Nombre de personne sous traitement VIH

Total

*18,2 millions [16,1 millions–19,0 millions] — Juin 2016

ONUSIDA

Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. » L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies – le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre un terme à l’épidémie de sida à l’horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org, et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.

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