Déclaration à la presse

Le nouveau projet de loi anti-homosexualité de l’Ouganda risque de nuire à la santé publique

GENÈVE/JOHANNESBURG, le 3 mai 2023—En réponse à l’adoption du projet de loi anti-homosexualité par le Parlement ougandais, l’ONUSIDA a averti que sa promulgation porterait atteinte aux efforts de l’Ouganda pour mettre fin au sida d’ici 2030, car ce texte viole des droits humains fondamentaux, y compris le droit à la santé et rien de moins que le droit à la vie. 

La directrice de l’ONUSIDA pour l’Afrique australe et orientale, Anne Githuku-Shongwe, a déclaré : 

« L’Ouganda a accompli d’excellents progrès dans la lutte contre la pandémie de sida. Cette nouvelle loi, si elle est promulguée, sabordera ces avancées.  

Elle éloignera des communautés des services vitaux et empêchera le personnel de santé, y compris des groupes de la société civile, de fournir la prévention, le dépistage et le traitement anti-VIH nécessaires. 

Les preuves sont indiscutables : l’institutionnalisation de la discrimination et de la stigmatisation exclura encore plus des communautés vulnérables des services de santé vitaux. Des études menées en Afrique subsaharienne montrent que dans les pays qui criminalisent l’homosexualité, la prévalence du VIH est cinq fois plus élevée chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes que dans les pays qui ne disposent pas de ce type de lois. 

Tout le monde pâtirait de cette loi qui saperait les efforts de santé publique.

Ce projet de loi néfaste est à l’opposé de la dynamique positive de décriminalisation qui traverse l’Afrique et le monde entier où l’on observe que de nombreux pays abrogent d’anciennes lois coloniales punitives nuisibles. La décriminalisation sauve des vies et profite à toute la société. 

Les organisations de santé publique ont salué le rejet par le président de l’ancien projet de loi. Ce nouveau projet de loi, à l’instar du précédent, pourrait nuire à la santé publique. Par conséquent, il ne devrait pas non plus entrer en vigueur. »

Centre de presse