Reportage

Lorsque la lutte contre le sida s’invite aux Jeux olympiques

11 août 2008

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Plus de 200 travailleurs se sont réunis lors
d’une séance de sensibilisation sur le site
de la construction d’un bâtiment
olympique à Pékin. Des brochures, des
posters et des jeux de cartes sur le thème
du sida ont été distribués, parallèlement à
des préservatifs, et les travailleurs ont pu
trouver des informations sur le VIH et sur la
manière de se protéger eux-mêmes ainsi
que les autres. Septembre 2006.
Photo : ONUSIDA

La série d’initiatives engagées par l’ONUSIDA en Chine en partenariat avec le gouvernement chinois et le Comité international olympique (CIO) avant la tenue des Jeux 2008 illustre comment le sport peut faire tomber les barrières, lutter contre la discrimination et faire une différence dans la riposte au sida.

Efforts de sensibilisation au sida dans l’organisation des Jeux olympiques en Chine

Bien avant que les athlètes du monde entier ne se réunissent pour partager leurs rêves à l’occasion des Jeux olympiques, des dizaines de milliers d’ouvriers du bâtiment ont travaillé dur pour construire des sites dans Pékin pour préparer l’événement. Bon nombre de personnes travaillant sur ces sites, tels que le fameux stade olympique baptisé le ‘Nid d’oiseau’, sont des travailleurs migrants.

Ces travailleurs sont particulièrement vulnérables au VIH car ils sont souvent loin de leur famille pour de longues périodes.

Pour tenter de répondre aux besoins des travailleurs migrants pendant la préparation des Jeux olympiques, la Fondation chinoise pour la prévention et la lutte contre le sida/les IST et le Bureau de la Santé de Pékin ont, en conjonction avec l’ONUSIDA, déployé une campagne de sensibilisation au sida sur plus de 20 sites olympiques au cours des six mois précédant l’ouverture des Jeux.

Planter des arbres contre le sida en Chine

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La Représentante spéciale de l’ONUSIDA,
SAS la Princesse Mathilde de Belgique, a
participé à une plantation symbolique
d’arbres organisée par des groupes de
personnes vivant avec le VIH en Chine. 27
juin 2007
Photo : ONUSIDA

Bon nombre de personnes qui vivent avec le VIH ont activement participé à l’aménagement de Pékin, ville qui accueille les Jeux olympiques. Elles ont donné un visage humain à l’épidémie de sida et contribué à réduire la discrimination et la stigmatisation.

Le Bureau de la Santé de Pékin a géré, en collaboration avec des groupes locaux de sensibilisation à la question du VIH, un projet d’une année dans le cadre duquel des arbres ont été plantés et arrosés et des petites plaques portant des noms ont été fixées sur les arbres. Cette initiative a débuté en 2006 lorsqu’un groupe de personnes vivant avec le VIH a décidé de s’impliquer davantage dans des événements publics pour réduire la stigmatisation et la discrimination liées au sida.

SAS la Princesse Mathilde de Belgique, représentante spéciale de l’ONUSIDA et de l’UNICEF, a participé à une opération de plantation d’arbres en 2007. Elle avait alors déclaré : « Vous nous montrez la voie en travaillant ensemble à faire de Pékin une ville plus verte pour le bien-être de tous ».

Porter la flamme olympique pour les personnes vivant avec le VIH en Tanzanie

Loin de Chine, Mme Dhamiri Mustapha, jeune femme tanzanienne vivant avec le VIH, a été l’une des 80 dignitaires qui ont relayé la flamme olympique sur un parcours de cinq kilomètres à Dar Es Salaam, Tanzanie, en avril de cette année.

Cette jeune femme de vingt-trois ans a fait preuve d’un courage exceptionnel en participant à cet événement de haut niveau dans son propre pays. Elle a rappelé à quel point il était important d’utiliser des préservatifs et instamment invité les jeunes à se protéger.

Dans un message conjoint, M. Jacques Rogge, Président du CIO, et le Dr Peter Piot, Directeur exécutif de l’ONUSIDA, ont souligné comment le sport pouvait faire tomber les barrières, lutter contre la discrimination et faire une différence dans la riposte au sida. « Le sport offre une plate-forme idéale pour faire prendre conscience du problème aux jeunes, pour promouvoir des message de prévention et pour s’assurer que les personnes vivant avec le VIH ne sont pas la cible de discriminations. La discrimination à l’encontre d’un pays ou d’une personne en raison de la race, la religion, la politique, le sexe ou autrement est incompatible avec les valeurs de l’olympisme ».

Jeux olympiques 2008 : formation à la sensibilisation au sida pour des jeunes volontaires en Chine

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Amusements et jeux lors de la formation
au Collège technique et professionnel de
Pékin. Juin 2008.
Photo : ONUSIDA

Les Jeux ont commencé et en tant qu’ambassadeurs de la ville qui les accueille, de jeunes volontaires olympiques accueillent les invités internationaux à Pékin.

Dans le cadre de leur préparation pour les Jeux olympiques et paralympiques de Pékin, près de 7 500 volontaires de 13 universités ont été formés pour acquérir des connaissances et des compétences en matière de prévention du VIH et savoir comment lutter contre la discrimination via des jeux, des présentations, des quiz et des sessions de dialogue sous forme de questions/réponses. Parallèlement, 100 000 volontaires ont reçu un dossier d’information de base sur le VIH avant les Jeux.

Des personnes vivant avec le VIH ont participé à la session de formation en tant que formateurs. Leur présence a aidé à faire disparaître les idées fausses et les préjugés concernant les séropositifs.

Le programme de formation des volontaires olympiques a été organisé par l’ONUSIDA et le Programme des Volontaires des Nations Unies (VNU), et mis en œuvre en collaboration avec le système des Nations Unies en Chine, la Beijing Youth League, la Société de la Croix-Rouge de Chine et Marie Stopes International (MSI) Chine.

Le rôle du sport

L’ONUSIDA et le Comité international olympique travaillent en étroite collaboration depuis 2004, date à laquelle ils ont signé un Mémorandum d’Accord en vertu duquel les deux organismes ont accepté de conjuguer leurs efforts pour accroître la sensibilisation au VIH.