Reportage

Un instrument de travail innovant pour faire face au VIH dans le monde du travail

08 juin 2010

HIV/AIDS and the world of work

Un nouvel instrument de travail innovant permettant de traiter la question du VIH dans le monde du travail est en cours d’étude à la Conférence internationale du Travail (OIT-99ème session) qui se tient actuellement à Genève du 2 au 18 juin 2010.

Conformément au processus officiel de l'Organisation internationale du Travail (OIT) pour établir une norme, le Comité VIH/SIDA, composé de 120 à 150 représentants tripartites, étudie la recommandation provisoire de l’OIT, avant sa présentation finale, en vue de son adoption, à la séance plénière du 17 juin 2010. Le 3 juin, la Directrice Exécutive adjointe de l'ONUSIDA, Mme Jean Beagle a encouragé le Comité sur le VIH/sida à soutenir la formulation provisoire d’une norme internationale du travail qui serait le « premier instrument mondial des droits de l'homme consacré spécifiquement au VIH/sida dans le monde du travail ».

En 2001, l’OIT a développé un recueil de directives pratiques sur le VIH/SIDA et le monde du travail en tant que cadre conceptuel de l’action sur le lieu de travail. Depuis son adoption, ce recueil a contribué à lutter contre les stigmatisations et les discriminations et à dépasser les barrières des tests et des traitements dans le monde du travail. Même si des progrès ont été faits, la prévention et les stratégies de soins ont besoin de soutien.

De nombreux travailleurs font toujours l'objet de stigmatisations et de discriminations et doivent faire face à la menace ou au fait réel de perdre leur travail à cause du VIH. La nouvelle norme internationale du travail de ce Comité permettrait de changer cette situation.

Directrice Exécutive adjointe de l'ONUSIDA, Mme Jan Beagle

Si elle est adoptée par la CIT, la recommandation proposée sur le VIH, qui établit et élargit les 10 principes du Recueil des directives pratiques de l’OIT, augmenterait de manière significative l’impact des programmes de prévention pris en charge par l’OIT et l’ONUSIDA. Chercher à protéger les droits de l'homme, tel que la liberté, contre les discriminations permet de jouer un rôle crucial mais souvent négligé pour faciliter la mise en œuvre des programmes de prévention. Des personnes peuvent trouver sur leur lieu de travail un environnement confidentiel et un climat d’aide afin de pouvoir accéder à la prévention, au traitement, aux soins et au soutien lorsqu'ils en ont besoin.

Comme l’a souligné Mme Jan Beagle, « de nombreux travailleurs font toujours l'objet de stigmatisations et de discriminations et doivent faire face à la menace ou au fait réel de perdre leur travail à cause du VIH. La nouvelle norme internationale du travail de ce Comité permettrait de changer cette situation. »

L’ONUSIDA approuve, dans la recommandation provisoire, la promotion d’une action coordonnée entre les gouvernements, les employeurs et les travailleurs, y compris des réseaux de personnes vivant avec le VIH.  Mme Beagle ajoute : « l’une des forces clés que la lutte contre le sida a apporté à la discussion sur le développement est sa capacité à mettre en relation et à mobiliser de nombreux groupes d’intérêt ».

Mme Beagle remercie le programme de l’OIT sur le VIH/SIDA et le monde du travail parce qu’il a permis d’éveiller les consciences sur l'impact social, économique et sur le développement qu’a eu la pandémie du VIH et sur ses effets sur le travail et l'emploi.

L’examen de la recommandation provisoire proposée par le Comité VIH/SIDA est la dernière phase d'un cycle de quatre ans qui a commencé en 2007 lorsque le conseil d’administration de l’OIT a demandé à l’OIT de prévoir un point sur le VIH/SIDA et le monde du travail à l’ordre du jour des Conférences de 2009 et de 2010 pour une double discussion en vue de l’adoption de la recommandation autonome.