Reportage

Blog à l’honneur : Simulation de l’Assemblée générale organisée au lycée de Hulebäck, en Suède, mettant en avant l’épidémie du VIH

29 novembre 2010

Il y a quelques semaines, l’ONUSIDA a été contactée par deux élèves d’un lycée d’une région isolée de Suède, demandant des informations concernant la direction politique et la riposte au sida au Botswana. Ils s’apprêtaient à mettre en scène une simulation de session d’Assemblée générale de l’ONU avec les autres élèves de leur école. Le sujet à l’ordre du jour était l’épidémie du VIH. L’ONUSIDA a invité les élèves, Amanda Garå et Fredrik Hellberg, à partager quelques réflexions sur leur expérience, pour en savoir plus sur la façon dont les jeunes du monde participent à la riposte au sida. 

Par Amanda Garå et Fredrik Helleberg, élèves du lycée de Hulebäck

During the negotiations in the model General Assembly, the countries have the opportunity to speak for their interests. Credit: UNAIDS/Ahlberg

Lors des négociations de la simulation de l’Assemblée générale, les pays ont eu l’occasion de parler en faveur de leurs intérêts. Photo : ONUSIDA/Ahlberg

Mardi 23 novembre, les élèves du programme de TI-média du lycée de Hulebäck, à Mölnlycke, en Suède, ont simulé une session d’Assemblée générale de l’ONU. L’épidémie du sida était à l’ordre du jour. Toute la journée a été consacrée à une mise en scène, dans laquelle les élèves jouaient les rôles de délégués d'états membres des Nations Unies. Nous avons préparé cette grande journée en nous informant sur l’épidémie du VIH, sur les pays que nous avions «adoptés», et sur la coopération internationale. En guise d’exemple, nous avons reçu la visite d’une personne vivant avec le VIH, qui nous a parlé de son expérience.

«Nous essayons de trouver des moyens d’éduquer les jeunes, non seulement sur les relations internationales, mais aussi sur des questions brûlantes, comme la pandémie du VIH», a dit Maria Sjölund, professeure du lycée.

Au cours de cette journée, nous avons organisé une réunion de «l’Assemblée générale», qui s’est tenue dans le hall du lycée. Nous avons aussi organisé une conférence de presse et une réception. Les élèves étaient divisés par groupes de deux, agissant en tant que délégués de pays qu’on leur avait demandé de représenter. Nous avons agi en tant que délégués honorables du Botswana.

Nous essayons de trouver des moyens d’éduquer les jeunes, non seulement sur les relations internationales, mais aussi sur des questions brûlantes, comme la pandémie du VIH

Maria Sjölund, professeure du Hulebäcksgymnasiet

Au total, 28 pays furent représentés par 57 participants. La réunion fut présidée par un président du comité, tandis que des élèves plus jeunes de notre lycée ont participé en tant que journalistes et photographes de la presse mondiale. La réunion était ouverte aux spectateurs.

Pendant la journée, plusieurs résolutions furent approuvées, en matière d’éducation autour du VIH dans les écoles primaires, par exemple. Une autre résolution, rédigée par le Botswana, l’Inde et le Nigeria, concernait l’élaboration d’un vaccin contre le VIH. Elle a reçu un vote positif unanime. Une résolution qui ne fut pas approuvée proposait la circoncision, comme l’une des solutions préventives contre le VIH. De nombreux pays ont trouvé que cette proposition aurait eu des conséquences trop nuisibles sur leur culture, et qu’il en revenait à chaque famille de prendre une telle décision. Les délégués de la session simulée pouvaient, tout comme dans la véritable ONU, monter sur le podium et s’adresser en faveur ou contre toutes les propositions.

«On avait l’impression que c’était une véritable assemblée ; c’était très éducatif. Cela m’a donné une meilleure connaissance de l’épidémie du VIH. J’étais un peu nerveux lorsque la cérémonie d’ouverture a commencé, et que chaque pays était sur le point de faire un discours en anglais. Mais après, je me suis bien amusé», dit Victor Fridh, élève du Hulebäcksgymnasiet, un participant de la session.

Pendant ces trois semaines, nous n’avons pas seulement accumulé des connaissances sur l’ONU, mais aussi sur l’épidémie du VIH et la riposte contre le virus. Nous avons trouvé que c’était une façon beaucoup plus intéressante d’en savoir plus sur les mécanismes de l’ONU et l’Assemblée générale que si nous n’avions fait que lire des manuels scolaires. Nous conseillons vivement aux écoles du monde d’organiser une simulation de session d’Assemblée générale onusienne, car nous pensons que cela pourrait faire avancer la situation. En partie parce que vous en saurez plus sur votre sujet – dans notre cas, sur le VIH. Mais en partie aussi parce que vous apprendrez comment sont prises les grandes décisions. Vous constaterez que les pays ne sont pas toujours d’accord, même si une proposition peut sembler logique de l’extérieur.

On avait l’impression que c’était une véritable assemblée; c’était très éducatif. Cela m’a donné une meilleure connaissance de l’épidémie du VIH. J’étais un peu nerveux lorsque la cérémonie d’ouverture a commencé, et que chaque pays était sur le point de faire un discours en anglais. Mais après, je me suis bien amusé

Victor Fridh, élève du Hulebäcksgymnasiet

Avant la mise en scène, de nombreux élèves avaient des idées reçues concernant le sida et les personnes vivant avec le VIH. De nombreux élèves ont changé d’avis. Ils ont trouvé intéressant de se rendre compte que les pays les plus pauvres ne sont pas seuls parmi les plus touchés. Avant l’intervention de notre invité, certains d’entre nous avaient un peu peur d’être en présence d’une personne séropositive, parce que nous manquions de connaissances à ce sujet. Maintenant, nous en savons plus sur ce sujet, et nous comprenons comment fonctionnent la stigmatisation et la discrimination. Nous pensons que ce type d’interaction, dans laquelle les gens peuvent discuter et apprendre, participe à briser le silence qui entoure le VIH.