Reportage

Un nouveau cadre d'action pour éliminer la transmission du VIH de la mère à son bébé

28 mars 2011

(De gauche à droite) Helen Jackson, ONUSIDA, conseillère spéciale en prévention du VIH pour l'Afrique de l'Est et l'Afrique australe ; Elhadj As Sy, directeur régional de l’UNICEF pour l'Afrique de l'Est et l'Afrique australe ; Tigest Ketsela, directeur, Santé familiale et génésique, Organisation mondiale de la santé (OMS), Région Afrique ; Michael Klaus, responsable régional de la communication, Bureau régional de l’UNICEF pour l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe

Une étape a été franchie dans l'élimination de la transmission mère-enfant du VIH en Afrique de l’Est et Afrique australe grâce à l'adoption d'un nouveau cadre régional à l'issue d'une consultation de trois jours à Nairobi, au Kenya, plus tôt ce mois-ci.

La consultation a réuni des représentants des gouvernements de 15 pays particulièrement touchés[i], des organisations de la société civile et des donateurs. Ils ont été rejoints par le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/SIDA (ONUSIDA), l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et le Fond des Nations Unies pour la population (FNUAP).

En 2009, 370 000 enfants environ ont été nouvellement infectés par le VIH. Il a été noté que, bien que l'ampleur du problème de la transmission mère-enfant du VIH ne doive pas être sous-estimée, il existe une importante marge d'action. Selon Elhadj As Sy, directeur régional de l’UNICEF pour l'Afrique de l'Est et l'Afrique australe, « nous avons maintenant pris les commandes à tous les niveaux pour réduire ce chiffre. Nous savons ce qui fonctionne. Il est maintenant temps d'agir et de faire la différence. Une génération sans SIDA d'ici 2015 est possible. »

Soutenir des interventions nouvelles ou existantes

Les partenaires ont souscrit à l'appel de l'ONUSIDA pour la quasi-élimination de la transmission mère-enfant du VIH d'ici à 2015 et adhèrent aux nouvelles directives de l'OMS qui recommandent de donner aux femmes enceintes et aux jeunes mères une combinaison de trois médicaments antirétroviraux. Ils se sont également engagés à poursuivre avec résolution les quatre composantes de la stratégie des Nations Unies convenue au niveau international pour une réduction substantielle de la transmission mère-enfant.

La nécessité d'adopter une approche différente pour atteindre l'objectif d'élimination a été reconnue et une série d'actions prioritaires, qui incluent notamment un soutien amélioré aux programmes existants et des stratégies de mise en œuvre de nouveaux programmes, ont été définies :

  • amélioration de l'accès à la couverture et l'utilisation des services
  • renforcement de la qualité des interventions existantes
  • intégration des efforts de prévention de la transmission mère-enfant dans le fonctionnement normal des services de santé prénatale et génésique
  • intégration des soins pédiatriques anti-SIDA dans la pratique quotidienne des services de santé infantile
  • soutien au développement des systèmes de santé
  • amélioration de la mesure des performances des programmes et de l'évaluation de l'impact
  • renforcement de l'implication des communautés

Les partenaires ont également convenu de travailler à faire en sorte que toutes les femmes enceintes et leurs partenaires soient conseillés et testés au cours de leur première consultation prénatale.

Des motifs d'optimisme

Si les pays continuent à améliorer l'accès à des services de PTME complets et à en augmenter la qualité, l'objectif de l'élimination de la transmission du VIH de la mère à l'enfant d'ici 2015 peut être atteint.

Helen Jackson, conseillère spéciale en prévention du VIH pour l'ONUSIDA en Afrique de l'Est et Afrique australe.

Bien que de nombreuses femmes enceintes passent encore à travers le filet de la couverture thérapeutique, l'augmentation des efforts de prévention de la transmission verticale s'est avérée efficace. Selon les estimations 2010 de l'ONUSIDA, environ 130 000 enfants auraient été nouvellement infectés dans le sud de l'Afrique, soit une diminution de plus de 30 % par rapport à 2004. Au Botswana, en Namibie, en Afrique du Sud et au Swaziland, la couverture thérapeutique dépasse les 80 %[ii]. Compte tenu de ces chiffres, et de la possibilité d'étendre ces résultats à toute la région, les participants à la consultation ont exprimé leur optimisme. 

« Si les pays continuent à améliorer l'accès à des services de PTME complets et à en augmenter la qualité, l'objectif de l'élimination de la transmission du VIH de la mère à l'enfant d'ici 2015 peut être atteint », a déclaré Helen Jackson, conseillère spéciale en prévention du VIH pour l'ONUSIDA en Afrique de l'Est et Afrique australe. « Nous avons uni nos forces pour nous assurer de parvenir à ce résultat. »

 


[i] Afrique du Sud, Mozambique, Ouganda, République-Unie de Tanzanie, Kenya, Zambie, Malawi, Zimbabwe, Éthiopie, Angola, Burundi, Lesotho, Botswana, Rwanda, Swaziland et Namibie.

[ii] ibid.