Reportage

Soutien politique transversal pour une riposte au sida accélérée en Birmanie

21 mai 2012

L'envoyée spéciale du secrétaire général des Nations Unies pour le sida en Asie, Dr Nafis Sadik, avec le vice président, Son Excellence Dr Sai Mauk Kham.
Photo : ONUSIDA

Une délégation de haut niveau des Nations Unie conduite par l'envoyée spéciale du secrétaire général des Nations Unies pour le sida en Asie, le Dr Nafis Sadik a visité la Birmanie pour faire le point sur les progrès réalisés et les défis restants dans la riposte au sida.

Pendant la visite, les représentants du spectre politique transversal en Birmanie ont souligné leur engagement pour accélérer et renforcer la riposte nationale au sida afin de garantir que les services de lutte contre le sida atteignent les communautés les plus affectées par l'épidémie.

Le vice président, Son Excellence Dr Sai Mauk Kham, en conversation avec le Dr Sadik et sa délégation, a mis l'accent sur la nécessité d'une riposte au sida inclusive. « Pour traiter cette épidémie, l'un des défis de santé prioritaires en Birmanie, le gouvernement, les Nations Unies, les organisations non gouvernementales et la société civile doivent travailler ensemble, » affirme le vice président Kham.

Les représentants des réseaux de personnes vivant avec le VIH ont souligné leur volonté de travailler en étroite collaboration avec le gouvernement et les autres partenaires pour garantir des résultats efficaces. Ils ont également souligné la nécessité d'inclure les personnes vivant avec le VIH dans la phase de planification, de conception et de mise en œuvre des programmes de lutte contre le sida. « Les personnes infectées et vivant avec le VIH connaissent mieux que quiconque ce qui marche et comment arriver au meilleur résultat, » affirme Myo Thant Aug, président du réseau national des personnes vivant avec le VIH, le Myanmar Positive Group.

Pour traiter cette épidémie, l'un des défis de santé prioritaires en Birmanie, le gouvernement, les Nations Unies, les organisations non gouvernementales et la société civile doivent travailler ensemble

Le vice président, Son Excellence Dr Sai Mauk Kham

La baisse des financements disponibles pour le traitement du VIH et la prévention est l'une des inquiétudes majeures de la lauréate du prix Nobel et secrétaire générale de la ligue nationale pour la démocratie, Aung San Suu Kyi. Lors d'une réunion avec le Dr Sadik, Madame Suu Kyi a souligné l'importance d'une riposte au sida durable et bien gérée dans le pays. « Tout le travail nécessite d'être étroitement suivi afin de garantir la responsabilisation » ajoute Madame Suu Kyi. Elle a également souligné « l'importance de l'ouverture et de la compassion de la part du gouvernement et de la communauté » dans l'accès à la prévention du VIH et des programmes de soins.

Le Dr Sadik appelle pour une augmentation rapide des ressources afin de garantir la pérennité des programmes de lutte contre le sida en Birmanie. « L'investissement en faveur de la lutte contre le sida des sources de financement internationales et nationales doit être considérablement augmenté pour soutenir les personnes vivant avec le VIH et pour prévenir que d'autres personnes ne soient infectées, » déclare le Dr Sadik.

« Par ailleurs, les lois, les politiques et les pratiques qui bloquent l'accès aux services de lutte contre le sida pour les personnes vivant avec le VIH et les plus affectées doivent être revues et supprimées. C'est la condition sine qua non pour permettre un accès à des services de prévention et de traitement du VIH effectifs et efficaces, » ajoute t-elle. La visite officielle en Birmanie était la dernière mission du Dr Sadik en tant qu'envoyée spéciale avant la fin de son mandat en juillet 2012.

En 2011, il y avait environ 216 000 personnes vivant avec le VIH en Birmanie et plus de 40 000 adultes et enfants ont bénéficié d'un traitement antirétroviral sur environ 120 000 personnes dans le besoin. Selon la surveillance sentinelle du VIH 2011, la prévalence était de 9,4%, parmi les professionnelles du sexe, 21,9% parmi les consommateurs de drogues injectables, 7,8% parmi les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, 0,9% parmi les femmes enceintes bénéficiant de soins prénatals.

L'envoyée spéciale du secrétaire général des Nations Unies pour le sida en Asie, Dr Nafis Sadik, avec la lauréate du prix Nobel et leader de la ligue nationale pour la démocratie, Aung San Suu Kyi.
Photo : T.M. Aung

La délégation des Nations Unies a noté les progrès significatifs réalisés dans la riposte nationale au sida là où, malgré des sources de financement limitées, la prévalence au VIH parmi les populations clé à risques plus élevés a commencé à baisser et le nombre de personnes bénéficiant d'un traitement antirétroviral a augmenté de manière significative. Toutefois, la délégation a également souligné que deux tiers des personnes vivant avec le VIH n'ont pas encore accès à un traitement vital et que les sources de financement disponibles pour le sida dans le pays devraient baisser sous les niveaux de 2011.

« Des sources de financement supplémentaires sont nécessaires pour aller au-delà des progrès réalisés à ce jour » déclare un membre de la délégation et le directeur de l'équipe de l'ONUSIDA d'appui aux régions pour l'Asie et le Pacifique, Steven Kraus. « Le renforcement nécessaire des services de lutte contre le sida ne sera pas possible sans cette riposte accélérée. »

Pendant la visite de sept jours, Dr Sadik et la délégation ont également rencontré le ministre de la Santé de l'Union, le ministre du Travail et de la Sécurité sociale de l'Union, l'avocat général et les présidents des comités parlementaires.