Reportage

Une plus grande intégration du VIH dans l'agenda de santé et de développement plus élargi au Myanmar : défis et opportunités

12 juillet 2013

Mme Jan Beagle, Directrice exécutive adjointe de l'ONUSIDA, Gestion et gouvernance lors de sa visite du Mingalardon Specialist Hospital, l'un des plus grands fournisseurs public en thérapie antirétrovirale du pays.

Lors d'une visite officielle au Myanmar, Jan Beagle, Directrice exécutive adjointe de l'ONUSIDA, Gestion et gouvernance appelle pour une plus grande intégration du VIH dans l'agenda de santé et de développement plus élargi. Lors de ses interactions avec les officiels du gouvernement, les parlementaires, les leaders femmes et les représentants de la société civile, Madame Beagle a également souligné l'importance d'une riposte au sida centrée sur l'individu pour que les systèmes et services soient basés sur les besoins et les réalités des personnes.

Après 50 ans de dictature militaire, le Myanmar expérimente une plus grande liberté politique et un changement économique, y compris un afflux d'aide étrangère et de capital privé dans le pays. Ceci présente des occasions de réformes qui peuvent avoir un impact direct sur les personnes vivant avec et touchées par le VIH.

Ceci est une formidable opportunité pour les personnes du Myanmar et pour la riposte au sida. Aligner et coordonner les efforts relatifs au VIH dans le cadre d'une approche intégrée de la santé et du développement sauvera des vies, réduira les coûts et tirera les meilleurs bénéfices par rapport à l'argent investi

Jan Beagle, Directrice exécutive adjointe de l'ONUSIDA, Gestion et gouvernance

Pour renforcer encore davantage la responsabilisation et la gouvernance, le Myanmar a mis en place un nouveau Comité de coordination du secteur de santé. Le comité endosse la principale responsabilité pour les partenaires de santé et les parties prenantes dans tout le pays. Les officiels espèrent qu'avec une meilleure coordination le Myanmar sera en mesure d'augmenter l'accès aux services de santé et d'informations essentiels.

En mai 2013, le Myanmar est devenu le premier pays d'Asie et du Pacifique à postuler avec succès au nouveau modèle de financement du Fonds mondial pour le VIH, la tuberculose et le paludisme. Le Fonds mondial a versé plus de 161,2 millions US$ pour le VIH pour la période 2013-2016.

« Ceci est une formidable opportunité pour les personnes du Myanmar et pour la riposte au sida, » déclare Madame Beagle. « Aligner et coordonner les efforts relatifs au VIH dans le cadre d'une approche intégrée de la santé et du développement sauvera des vies, réduira les coûts et tirera les meilleurs bénéfices par rapport à l'argent investi, » ajoute t-elle. Madame Beagle note par exemple que l'intégration des services pour la prévention des nouvelles infections par le VIH chez les enfants dans les programmes de santé maternelle et pédiatrique produira de plus grands résultats que s'ils étaient considérés comme des initiatives et des systèmes isolés.

Il y a environ 200 000 personnes vivant avec le VIH au Myanmar et le pays détient la troisième prévalence du VIH la plus élevée dans la région Asie-Pacifique à 0,47%. La prévalence du VIH parmi les populations les plus touchées est même plus élevée. Selon des estimations nationales, en 2012, la prévalence du VIH chez les consommateurs de drogues était de 18% ; la prévalence du VIH chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les professionnelles du sexe était de 8,9% et 7,1% respectivement. La couverture en traitement antirétroviral est passée de 12% en 2008 à 43% en 2013. Alors que cela représente une augmentation impressionnante, des efforts concertés et des ressources supplémentaires sont nécessaires pour garantir un accès renforcé et durable du traitement.

Au Mingalardon Specialist Hospital, l'un des plus grands fournisseurs public en thérapie antirétrovirale du pays, Madame Beagle a réitéré la nécessité d'une approche centrée sur les personnes pour garantir un plus grand accès aux services de lutte contre le VIH. Dr Htin Aung Soe, un spécialise pour le traitement du VIH, a souligné comment la riposte au sida a eu un impact positif sur le renforcement du système de santé dans son ensemble.

Combattre la stigmatisation et la discrimination

La Directrice exécutive adjointe de l'ONUSIDA, Gestion et gouvernance, Jan Beagle (à gauche) avec l'Ambassadrice mondiale de l'ONUSIDA pour la discrimination zéro, San Suu Kyi.

Des groupes communautaires ont soulevé des préoccupations sur le fait que des lois, des politiques et des pratiques punitives ont généré une stigmatisation et une discrimination plus fortes à l'encontre des personnes vivant avec le VIH. Ils ont cité en particulier le lieu de travail et les structures sanitaires. Lors de la réunion, les parties prenantes ont demandé une approche holistique du sida ce qui augmenterait l'accès aux services tout en créant un environnement favorable.

Aung San Suu Kyi, Ambassadrice mondiale de l'ONUSIDA pour la discrimination zéro et Madame Beagle ont discuté toute une série de questions en relation avec la stigmatisation et la discrimination, les inégalités et la responsabilisation des femmes. Elle a souligné la nécessite d'augmenter la sensibilisation sur le VIH et d'avoir des discussions ouvertes sur la prévention du VIH. Daw Aung San Suu Kyi a également réitéré son appel de compassion pour toutes les personnes vivant avec le VIH.