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Les populations les plus exposées au risque d'infection à VIH se réunissent pour appeler à une riposte au sida équitable

18 novembre 2014

Près d'une centaine de représentants des populations les plus exposées au risque d'infection à VIH venus de 18 pays d'Afrique australe et orientale se sont réunis à Johannesburg, en Afrique du Sud, du 17 au 19 novembre, pour discuter de l'amélioration de l'accès aux services anti-VIH.

Sur le thème Combler l'écart – Ne laisser personne de côté, professionnel(le)s du sexe, gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, personnes transsexuelles et consommateurs de drogues injectables ont participé à la première consultation régionale à destination des populations les plus exposées dans la région. Durant la réunion, les participants ont échangé leurs expériences et fait le point sur les défis restant à relever.

Depuis 30 ans que dure l'épidémie de sida, il est devenu évident que des investissements judicieux et des systèmes centrés sur les communautés qui ne laissent personne de côté permettent d'obtenir de meilleurs résultats, et plus rapidement, a fait remarquer Luiz Loures, Directeur exécutif adjoint de l'ONUSIDA.

Les populations les plus exposées au risque d'infection à VIH représentent une part importante des nouvelles infections à VIH dans certains pays de la région. Selon la dernière étude sur les modes de transmission menée entre 2008 et 2010, les professionnel(le)s du sexe et leurs clients, les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les consommateurs de drogues injectables représentent environ 33 % du nombre total de nouvelles infections à VIH au Kenya, 26 % en Afrique du Sud et 18 % au Mozambique.

Daughtie Ogutu, Coordonnatrice de l'African Sex Workers Alliance et professionnelle du sexe originaire du Kenya, a fait remarquer que les pays pouvaient contrôler l'épidémie de VIH uniquement si tous leurs citoyens, y compris les personnes vulnérables à l'infection à VIH, se voyaient garantir l'accès à des services complets de prévention, de traitement et de soins anti-VIH.

Durant les trois jours de réunion, les communautés et les partenaires de développement se sont penchés sur l'accès aux services de prévention et de traitement du VIH, la stigmatisation et la discrimination liées au VIH et l'information stratégique à destination des personnes les plus exposées au risque d'infection à VIH.

Déclarations

« Nous avons les solutions scientifiques pour surmonter l'épidémie de VIH, mais ce qui nous freine ce sont la stigmatisation et la discrimination qui excluent les populations les plus exposées. Le mouvement de lutte contre le VIH sera plus fort uniquement avec l'inclusion et la participation active des populations vulnérables. »

Luiz Loures, Directeur exécutif adjoint de l'ONUSIDA

« Nous ne devrions pas seulement nous focaliser sur les difficultés, nous devrions aussi célébrer les succès obtenus de haute lutte jusqu'ici en tant que populations les plus exposées. Cependant, nous devons garder à l'esprit que nous continuons d'assister à des meurtres perpétrés à l'encontre des professionnel(le)s du sexe et des lesbiennes, ainsi qu'à des agressions homophobes à l'encontre des gays. Les personnes transsexuelles n'ont toujours pas accès à des services répondant à leurs besoins spécifiques et les consommateurs de drogues sont toujours considérés comme des criminels. »

Daughtie Ogutu, Coordonnatrice de l'African Sex Workers Alliance et professionnelle du sexe au Kenya