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La fin du sida : une étape cruciale pour améliorer la vie des femmes et des filles

04 novembre 2015

Mettre fin à l'épidémie de sida est primordial pour améliorer la vie des femmes et des filles et répondre à leurs besoins en matière de santé et de développement, a conclu un groupe de parlementaires britanniques réuni à Londres.

Cet événement, qui a eu lieu le 4 novembre, était organisé par Mike Freer, Président du Groupe parlementaire multipartite sur le VIH et le sida, avec la participation de Grant Shapps, Ministre d'État chargé du Développement international. Deborah Birx, Coordonnatrice pour les États-Unis de la lutte mondiale contre le sida, Luisa Orza du Réseau Athena et Luiz Loures, Directeur exécutif adjoint de l'ONUSIDA, se sont joints à eux. Le public présent était composé de parlementaires, de hauts fonctionnaires et de représentants d'organisations communautaires.

Dans le cadre d'un débat portant sur toute une série de sujets, les participants ont mis l'accent sur le fait que mettre les femmes et les filles au cœur des efforts mondiaux pour mettre fin à l'épidémie de sida s'accordait parfaitement avec le leadership fort du Royaume-Uni dans la promotion du bien-être, de l'émancipation et des droits en matière de santé sexuelle et reproductive des adolescentes. Il a également été affirmé que la riposte au sida était importante pour l'accomplissement des Objectifs de développement durable.

Les participants ont souligné l'importance de la stratégie d'accélération de la riposte au sida durant les cinq prochaines années. Ils ont insisté sur le fait qu'en investissant au cours de cette fenêtre d'action restreinte de cinq ans, la fin de l'épidémie de sida comme menace de santé publique pourrait être atteinte, ce qui laisse également présager de meilleurs résultats pour les jeunes femmes et les filles. Cependant, la tâche ne peut pas être laissée aux seuls donateurs. Les participants ont convenu qu'une responsabilité partagée dans le financement par les pays qui peuvent se le permettre et l'innovation étaient des points essentiels pour garantir des résultats pérennes.

M. Loures a noté que l'action de sensibilisation politique de l'ONUSIDA, sa présence dans les pays et son travail intensif avec la société civile pouvaient renforcer les partenariats avec le Royaume-Uni, les États-Unis et le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, pour que davantage de femmes et de filles soient couvertes par les programmes en lien avec le VIH.

Ces programmes sont vitaux, car les maladies liées au sida restent la principale cause de décès chez les adolescents en Afrique. Chaque année, environ 380 000 jeunes femmes (âgées de 15 à 24 ans) sont nouvellement infectées par le VIH. En Afrique subsaharienne, 74 % de toutes les nouvelles infections à VIH chez les adolescents concernent des adolescentes.

Le rôle que peuvent jouer les violences en exacerbant la vulnérabilité des femmes et des filles au VIH a également été évoqué. En 2012, environ 120 millions de filles dans le monde auraient été victimes de viol ou autres actes sexuels contraints et une étude sud-africaine a révélé que les jeunes femmes qui avaient été victimes de violences commises par leurs partenaires étaient 50 % plus susceptibles d'être touchées par le VIH. Les femmes sont aussi souvent exposées aux violences sexuelles dans les situations de conflit.

Malgré ces difficultés, le groupe s'est voulu optimiste, en affirmant qu'avec des programmes de grande ampleur et un engagement significatif, les droits des femmes et des filles pourraient être considérablement renforcés dans tous les domaines, en leur permettant de vivre en sécurité avec les connaissances nécessaires et la liberté de faire leurs propres choix sur les manières de se protéger du VIH.

Déclarations

« Il faut donner aux femmes et aux filles les outils pour se protéger. Nous n'atteindrons pas les objectifs que nous avons convenus à New York de mettre fin au sida d'ici 2030 si nous n'agissons pas très rapidement pour les femmes et les filles. Le Royaume-Uni s'engage à faire progresser les droits des femmes et des filles pour mettre fin à l'épidémie de sida d'ici 2030. »

Grant Shapps, Ministre d'État du Royaume-Uni chargé du Développement international

« Je suis persuadée que nous pouvons dessiner un avenir différent pour les femmes et les filles. Unissons nos forces pour avancer plus vite et parvenir à une génération sans sida et à la fin du sida d'ici 2030. C'est la seule façon pour nous d'y arriver. »

Deborah Birx, Coordonnatrice pour les États-Unis de la lutte mondiale contre le sida

« Mettre fin au sida est plus que primordial pour les femmes et les filles. »

Luisa Orza, Réseau ATHENA

« Historiquement, le Royaume-Uni a joué un rôle clé en étant le tout premier pays à établir clairement la connexion entre développement et droits humains. Si nous faisons des investissements judicieux au cours des cinq prochaines années, le coût sera moins élevé en termes de ressources, mais aussi en termes de vies sauvées, et ensemble nous pourrons parvenir à la fin de l'épidémie de sida. »

Luiz Loures, Directeur exécutif adjoint de l'ONUSIDA