Compte-rendu

Des actions concrètes sont nécessaires pour mettre fin à l'épidémie de sida comme menace de santé publique d'ici à 2030

10 octobre 2016

Les parlementaires du monde entier devraient collaborer pour mettre fin à l'épidémie de sida : telle est la conclusion des participants à un atelier intitulé Mettre fin à l'épidémie de sida comme menace de santé publique d'ici à 2030, qui s'est tenu lors de la journée d'ouverture du Sommet mondial de la Santé à Berlin, en Allemagne.

Cet atelier était organisé par l'ONUSIDA et le Partenariat allemand pour la santé (German Healthcare Partnership), afin de réunir des législateurs, la société civile, le secteur privé et des universitaires de renom pour étudier les moyens d'atteindre les objectifs de la stratégie Accélérer pour en finir avec l'épidémie de sida, en renouvelant, en intensifiant et en ciblant davantage les programmes et les politiques sur le VIH.

Outre le leadership politique, les participants ont recensé d'autres facteurs essentiels nécessaires pour atteindre les objectifs politiques adoptés par les États membres des Nations Unies lors de la Réunion de haut niveau 2016 de l’Assemblée générale sur la fin du sida ; ils ont également passé en revue les dernières avancées en matière de diagnostic et de traitement du VIH, d'investissement et d'engagement social.

Les participants ont également évoqué comment les pays, les villes et les communautés devraient établir les priorités dans leurs efforts pour en finir avec le sida, les cadres politiques et les sources d'investissement innovantes et alternatives pouvant être développés et utilisés et la manière dont les systèmes de santé peuvent être renforcés pour mettre fin au sida et atteindre les Objectifs de développement durable sans laisser personne de côté.

Participants

Un large panel de représentants du secteur privé, des communautés, ainsi que des milieux scientifiques et politiques étaient présents lors de cet événement, notamment Luiz Loures, Directeur exécutif adjoint de l'ONUSIDA.

Principaux messages

Les participants ont appelé à créer un nouveau réseau de responsables politiques de tous bords qui partagent les mêmes idées pour agir sur la santé et le VIH. Ils ont mis l'accent sur la nécessité de tenir compte des réalités locales tout en faisant le meilleur usage des connaissances scientifiques et des outils de prévention des nouvelles infections à VIH.

Les participants ont souligné l'importance de scolariser durablement les jeunes femmes afin de leur éviter de contracter une infection à VIH dans une relation avec des hommes plus âgés et ont fait remarquer que les populations clés, en particulier les détenus, devaient avoir un accès illimité aux outils de prévention du VIH.

Les participants ont appelé les gouvernements à impliquer activement le secteur privé dans la riposte au VIH et insisté sur la nécessité de donner des moyens à l'ONUSIDA en tant que coordonnateur et communicateur. Ils ont prévenu que sans investissement suffisant, il y aurait une recrudescence de l'épidémie avec un VIH résistant.

Les participants ont noté l'importance de bâtir une plus grande relation de confiance avec les communautés et d'étudier les moyens d'inciter les gens à suivre leur traitement ; ils ont également observé que les nouvelles technologies, comme l'auto-dépistage, le dépistage à base communautaire et la prophylaxie préexposition, se révèlent très prometteuses.

Ils ont également indiqué qu'il fallait améliorer les infrastructures et renforcer les systèmes de santé pour veiller à ce que les personnes qui en ont besoin soient soutenues et suivies.

Déclarations

« LE VIH EST UN TEST. NOUS AVONS LES OUTILS, MAIS NOUS NE TOUCHONS PAS ASSEZ DE GENS. SI NOUS ÉCHOUONS, CELA REMETTRA EN CAUSE NOTRE CAPACITÉ À RÉUSSIR AVEC D'AUTRES MALADIES. »

Roland Göhde Président du Conseil d'administration du German Healthcare Partnership, Allemagne

« LE SIDA EST TOUJOURS LÀ. NOUS VIVONS UN PARADOXE ENTRE LES AVANCÉES DU TRAITEMENT ET LES OUTILS D'UNE PART ET LA RÉÉMERGENCE DES NOUVELLES INFECTIONS DE L'AUTRE. NOUS NOUS ADRESSONS À TOUTES LES PERSONNES IMPLIQUÉES POUR AIDER À TROUVER UN MOYEN DE RÉSOUDRE CES PROBLÈMES. »

Luiz Loures Directeur exécutif adjoint de l'ONUSIDA

« IL EST IMPOSSIBLE DE SÉPARER LES DROITS DE L'HOMME DES AUTRES THÉMATIQUES. ILS FONT PARTIE INTÉGRANTE DE LA SANTÉ PUBLIQUE. »

Bernard Haufiku Ministre de la Santé, Namibie

« L'HEURE EST AUX ACTIONS CONCRÈTES. NOUS AVONS ASSEZ LONGTEMPS PARLÉ. LES COMMUNAUTÉS ATTENDENT DES ACTIONS SI VOUS VOULONS VRAIMENT METTRE FIN AU SIDA COMME MENACE DE SANTÉ PUBLIQUE D'ICI À 2030. »

Xavier Crespin Directeur général de l'Organisation ouest-africaine de la Santé

« NOUS DEVONS ÉTUDIER COMMENT REPENSER LE SYSTÈME DE SANTÉ ET ALLOUER DES FONDS EN FONCTION DES OBJECTIFS, NOTAMMENT LES OBJECTIFS 90-90-90. NOUS DEVONS NOUS CONCENTRER SUR LA QUALITÉ DES RÉSULTATS POUR LA VIE DES GENS. »

Ricardo B. Leite Parlementaire, Portugal

« NOUS DEVONS METTRE L'ACCENT SUR LA PRÉVENTION ET LA RESPONSABILITÉ POUR LA PROTECTION DES PARTENAIRES SEXUELS. »

Elisabeth Pott Présidente de la Fondation allemande contre le sida

« SI LE MONDE N'EST PAS À LA HAUTEUR DES INVESTISSEMENTS SUR LES DIX PROCHAINES ANNÉES, NOUS AURONS UNE RÉSURGENCE DE L'ÉPIDÉMIE ET ELLE SERA RÉSISTANTE. »

Till Bärnighausen Professeur adjoint, Santé mondiale et Population, Harvard T.H. Chan School of Public Health, États-Unis d'Amérique

« NOUS AVONS TOUJOURS PENSÉ QUE MÊME SI NOUS NE RISQUONS PAS D'ÊTRE INFECTÉS PAR LE VIH, NOUS SOMMES TOUCHÉS PAR LE VIH. »

Rajedran Bhimaraj Directeur national de Roche, Afrique du Sud